L'un des écrivains les plus prolifiques du siècle
Robert Silverberg est né le 15 Janvier 1935 dans le quartier de Brooklin à New York City aux Etats-Unis. Il est issu d’une famille d'immigrants juifs de l'ancienne Russie. Son père est expert-comptable et sa mère institutrice. Enfant solitaire mais curieux et précoce, il apprend à lire très tôt et écrit ses premiers textes de fiction à 13 ans. Il découvre très vite la Science-Fiction et commence à soumettre des textes à des magazines professionnels dès 14 ans, bénéficiant, au passage, des conseils des directeurs de certaines revues.
En 1954, à l’âge de 18 ans, sa première nouvelle est publiée. Commence alors une période très prolifique durant laquelle il inonde les magazines de nouvelles, se montrant d'abord plus soucieux de la quantité que de la qualité. Il publie tellement qu'il est obligé de prendre des pseudonymes (on lui en connaît plus de 25 ). A 20 ans, il reçoit le prix Hugo de l'auteur le plus prometteur. Ainsi jusqu’en 1959, il publie plus de 200 textes dont 11 romans, pas seulement de SF mais aussi sur des histoires d’aviateurs, de marins, de détectives ou de cow-boys, écrit seul ou en collaboration. Il lui arrive parfois d'occuper à lui seul la quasi-totalité d'un sommaire, les éditeurs prenant l'habitude de faire appel à lui pour boucler un numéro en urgence, comme il est rapide et surtout fiable. On raconte qu'à l'époque il était capable de pondre une nouvelle en une journée, sur le thème commandé et de la longueur souhaitée par l'éditeur.
En 1959, Silverberg lassé, frustré par la mauvaise qualité générale de ses écrits et devant le manque de débouchés en SF, se lance uniquement dans les ouvrages de vulgarisation pour la jeunesse. Il écrit, alors, plus d’une soixantaine de romans sur des sujets qu’il affectionne comme l'archéologie, l'étude des mythes, la paléontologie ou l'exploration des terres inconnues. Mais, dès 1963, son ambition littéraire s'affine et l'incendie, en 1966, de sa demeure new-yorkaise et notamment de sa bibliothèque, l'affecte moralement.
Encouragé par Frederik Pohl, il revient en 1967 à la SF en mettant de coté les vieux clichés de ses textes antérieurs, misant plutôt sur la psychologie des personnages et en adoptant un ton pessimiste, plus personnel. Durant cette période, il enchaîne d’excellents romans comme, en 1969, Les ailes de la nuit et L'homme dans le labyrinthe. Mais ses deux chef-d'oeuvre de l'époque sont Les monades urbaines de 1971, une histoire de dystopie où la Terre est devenue une immense cité-planète de 70 milliards d'individus, et l’année suivante avec L'oreille interne, une histoire de télépathe. Des classiques d'une SF axée dorénavant sur la fragilité de l'humain, la solitude individuelle, où le mélange de la cruauté et de la compassion deviennent la marque de fabrique de Silverberg. En 1971, il se sépare de sa femme et déménage sur la côte ouest à Oakland en Californie. Trois ans plus tard, lassé du monde de l'édition et avec des romans qui lui demandent trop d'effort, il fait un break. En 1976, après la parution du roman Shadrak dans la fournaise, l'inspiration n'est plus là et il décide, une nouvelle fois, d'abandonner la SF, se limitant à éditer des anthologies qui lui permettent de garder le contact avec le milieu.
Il revient, cependant, à l'écriture, quatre ans plus tard, en 1980, avec la parution de Le château de Lord Valentin qui connaît, alors, un immense succès. C’est un épais roman de Fantasy qui sera le premier tome d'une longue série se passant sur la planète Majipoor, où l'on retrouve sa finesse d'esprit et son originalité, au service d'un univers fantasmagorique. Silverberg compte aujourd'hui à son actif plus de 100 romans de SF, plus de 60 romans classiques et plus de 500 nouvelles. Il est maintenant l'un des auteurs les mieux connus et les plus respectés de la Science-Fiction. Il vit aujourd'hui à San Francisco, et continue de publier, à nouveau de façon régulière, quelques romans et anthologies par an, mais d'une qualité très inégale.