Le plus grand humoriste anglais depuis P.G. Wodehouse
Terry Pratchett est né en 1948 dans le Buckinghamshire; nous n'en savons pas davantage sur ses origines, ses études ou sa vie amoureuse. Son hobby, prétend-il, c'est la culture des plantes carnivores, mais ceux qui croient ce qu'il dit s'exposent à un rectificatif : d'après lui ce jardin secret l'intéresse, mais nettement moins qu'on ne l'imagine; on ne peut pas vraiment le considérer comme accro à ce périlleux passe-temps. Que dire encore de son programme politique ? Il s'engage sur un point crucial : augmentons, dit-il, le nombre des orangs-outans à la surface du globe, et les grands équilibres seront restaurés. Voilà un écrivain qui donnera du fil à retordre à ses biographes !
Sa vocation fut précoce : il publia sa première nouvelle en 1963 - à quinze ans ! - et son premier roman en 1971. Hélas, il fut très tôt pressé par le souci de gagner sa vie : journaliste (jusqu'en 1980) puis publicitaire au Central Electricity Generating Board (1980-1987), il apprit l'écriture sur le tas. D'emblée, il s'affirma comme un grand parodiste : La Face obscure du soleil (1976) tourne en dérision L'Univers connu de Larry Niven - avec une touche plus personnelle de chatoiements à la Jack Vance; Strata (1981) ridiculise une fois de plus la bard SF en partant de l'idée - soutenue par Ptolémée - que la Terre est effectivement plate.
Mais le grand tournant est pris en 1983. Pratchett publia alors le premier roman de la série du Disque-Monde, qui n'est pas seulement une variation (dans l'ordre des mots) sur L'Anneau-Monde de Niven, mais surtout un pastiche héroï-comique (dans l'ordre des choses) de J.R.R. Tolkien et de ses imitateurs. Pourquoi eux ? Parce que, répond notre auteur, " la SF, c'est la Fantasy... avec des boulons". Et il le prouve !