L'éruption du Mont-Pelé à la Martinique, qui ouvre le roman, a été provoquée artificiellement à l'aide d'air liquide contenu dans des bulles d'un verre spécial, qui ont pour effet, lorsqu'elles éclatent, d'abaisser considérablement la température.
L'aspect conjectural du roman tient tout entier dans ces deux premiers chapitres.
Les "globules de verre de toutes dimensions depuis la grosseur d'un granule jusqu'à celle d'une orange", servant dans la suite du récit essentiellement d'explosif, ou à des tours de prestidigitation en vue d'impressionner les populations superstitieuses dans les pattes desquelles les héros du roman se sont fourrés.
Roman plus qu'ordinaire du prolifique Paul d'Ivoi. On trouve dans Les Semeurs de glace tout ce qui fait le charme et les limites de cet écrivain vedette du Journal des voyages: couple de jeunes premiers tout de courage et de droiture, course-poursuite à travers le monde avec pittoresque garanti à chaque escale, faire-valoir comique, fin heureuse et matrimoniale.
Si l'on ne fait pas une allergie aux stéréotypes et aux poncifs du roman populaire, Les Semeurs de glace se laisse lire, grâce à un plaisir de conter et une jubilation propres à Paul d'Ivoi.
Cela dit, les romans vraiment agréables du feuilletoniste vedette du Journal des voyages nous semblent être ces oeuvres excentriques comme Jud Allan, roi des Lads, et plus encore l'étonnant Les Masques d'ambre. |