Suzanne est une jeune étudiante discrète. Si discrète qu'elle devient très souvent invisible. Ses origines familiales sont un peu floues d'ailleurs. Un beau jour, la Mort aux Rats vient la chercher en couinant, Suzanne ne comprend pas un mot mais elle sent que quelque chose de grave et d'important se prépare. C'est un magnifique cheval blanc qui l'emmène à travers les airs jusqu'à une immense demeure : ah oui, il s'agit de la maison de la Mort. Son grand-père. Il vient d'avoir une petite crise existentielle et a délaissé ses affaires courantes. Suzanne doit assurer l'intérim.
Pendant ce temps-là, à Ankh-Morpork, un jeune barde débarque en ville, accompagné de sa harpe et bien décidé à en jouer. En chemin vers la Guilde des Musiciens, il rencontre ses futurs acolytes, un troll et un nain, le premier tape sur des cailloux et le second s'essouffle dans un cor. Mais un accident est vite arrivé : le jeune barde perd sa harpe et trouve un étrange instrument, une guitare, animée semble-t-il d'une vie propre. Le premier concert - illégal - est un feu d'artifice : la musique s'est emparée des musiciens et des spectateurs comme un incendie. Le premier Groupe de rocs du Disque-monde vient de se créer et fait un sacré remue-ménage à Ankh-Morpork ! Mais cette guitare met le barde en danger de mort et Suzanne devra intervenir. Roc and troll, quand tu nous tiens !
Annotations diverses :
Roc and troll, quand tu nous tiens !
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le 11/01/2009 > Ah le rock!
Comme cela m’était arrivé avec « Les Zinzins d’Olive d’Oued » et « Les Petits Dieux », voir « Pyramides », une fois de plus, un volume des Annales du Disque Monde qui m’inspirait quelques craintes et dont je n’attendais pas grand-chose, s’est avéré une fort agréable surprise. Sans atteindre le niveau des titres précités, « Accrocs du Roc », seizième tome de la saga, n’en est pas moins prenant et réussi. Pourtant, homme de peu de foi que je suis, je me demandais comment Terry Pratchett allait marier l’univers burlesque qu’il à su créer au rock’n’roll (Oui, vous avez bien entendu, le rock débarque dans le Disque Monde), ce qui, il faut bien le reconnaître, n’était pas chose aisée. Or, une fois de plus, la réussite est au rendez vous.
Avec « Accrocs du Roc », nous retrouvons comme personnage principal La MORT, qui connaît une fois de plus, l’une de ses fameuses crises existentielles qui en font tout son charme, mais également, Suzanne, sa petite fille (bref, la fille de Mortimer), qui fait là sa toute première apparition et qui se voit, bien malgré elle, contrainte de prendre du coup la succession de son grand père, de qui elle tient beaucoup (ne me demandez pas comment est ce possible, c’est un fait). Bien évidement, cela ne va pas se passer aussi simplement et la jeune fille, ne supportant pas l’apparente injustice du poste, ne compte pas l’entendre de cette façon et compte bien agir comme bon lui semble, surtout après fait la rencontre d’un étrange jeune musicien assez envoûtant, un certain « Buddy ». Car celui-ci et son groupe, composé d’un nain et d’un troll, sont en train de révolutionnés Ankh-Morpork avec une toute nouvelle musique, le roc. Et c’est là que pour apprécier convenablement au mieux cet ouvrage, une bonne connaissance musicale est primordiale, sinon, le lecteur passera largement a coté de tout ce qui en fait la saveur, tant les clins d’oeil de Pratchett au véritable rock’n’roll sont légions. Certes, ne pas connaître l’histoire du rock n’empêche pas d’apprécier ce livre, mais du coup, énormément de choses ne seront pas comprises, comme les multiples références a de très nombreux groupes, chansons et autres comportements du public, tout bonnement hilarants et qui parsèment l’ouvrage. Franchement, je dois l’avouer, étant moi-même un très grand amateur des années 60/70, j’ai pris mon pied à la lecture d’ « Accrocs du Roc », et je n’ai pu que m’incliner une fois de plus devant l’immense talent de l’auteur britannique qui a su marier avec mæstria deux genres aux antipodes l’un de l’autre : le rock et l’Heroic Fantasy. Non seulement, l’intrigue est intéressante et prenante, mais, l’ajout de nombreux rôles secondaires fait pour beaucoup dans l’intérêt final de l’œuvre, en particulier grâce aux mages de l’Université de l’Invisible, de nouveaux présents, véritables éléments comiques du livre, mais, a y regarder de plus prêt, peut être même de la saga en générale, tant, chacune de leur apparition, au fil des tomes, signifie que l’on va passer de très bon moments. Et si ce sont surtout eux qui nous font rire (après tout, ce n’est pas vraiment le cas avec une Suzanne qui se pose bien trop de questions et un Buddy ensorcelé par sa guitare), d’autres personnages comme PJMTLG (toujours la lorsqu’il y a de l’argent a se faire), la MORT (forcement), voir le Patricien, tiennent un rôle tout autant important et comique, chacun a sa façon. Alors, tout n’est pas parfait, certes, comme le sort des parents de Suzanne, a peine abordé, et la fin qui aurait mérité d’être un peu plus devellopée, mais c’est un bon volume des Annales que nous avons là, et c’est ce qui compte.
« Accrocs du Roc », malgré ses qualités, pourrait neamoins être réservé à ceux qui possèdent une certaine culture musicale, comme je l’avais écrit précédemment. Je ne peux m’empêcher de me poser la question car si, tout de même, les éléments comiques sont légions (merci les mages, surtout le Doyen), les références qui pour moi paraissaient évidentes et me faisaient plaisir, pourraient paraître insignifiantes aux yeux du profane. D’où mon petit bémol interrogatif. Cependant, reste une intrigue suffisamment bien maîtrisée, qui saura transporter le lecteur dans un océan de plaisir musical et comique, dont il gardera longtemps le souvenir.