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Le trône de fer (t3) - L'intégrale
Incontournable  le 03/02/2013 : Le meilleur de la saga

A Storm of Swords constitue le troisième volume de la fantastique fresque de George R. R. Martin : A Song of Ice and Fire, plus connu sous nos latitudes sous le nom du Trône de fer. Bien évidemment, en France, et de façon plutôt curieuse comme je vous l’ai déjà dit dans mes critiques précédentes, après le découpage de la saga en de multiples volumes, par la suite, le format original étant enfin conservé dans les nouvelles éditions, plutôt que d’avoir les titres de chaque volume de la saga, nous avons droit, par le biais des éditions J’ai Lu, à ces fameux Intégrales I, II etc. Chose amplement critiquable, de mon point de vue, mais bon, je ne vais pas non plus me répéter sans arrêt, surtout qu’il s’en passe des choses dans ce troisième volume du Trône de Fer. Et justement, tandis que l’on pouvait penser qu'après deux prédécesseurs aussi éblouissants qu’A Game of Thrones (Intégral I) et A Clash of Kings (Intégral II), il était impossible de garder le même niveau voir, soyons fous, de l'élever… ce diable de Martin nous livra… mais chut, procédons dans l’ordre.


L’habitué de ce blog se souviendra probablement du concert de louanges engrangé par le tout dernier volume de la saga ; celui-ci misait davantage sur le souffle épique avec un gigantesque affrontement – qui restera gravé dans les mémoires – que sur les jeux politiques des débuts. Avec A Storm of Swords, George R.R. Martin arrive à trouver l'équilibre presque parfait entre ces deux versants. Un des premiers éléments à évoquer, c'est bien la justesse de la narration employée par l'américain. Avec le nombre de personnages qui apparaissent et le nombre de lieux à explorer, l'utilisation d'un chapitre par personnage principal s'avère essentielle pour jongler avec les péripéties toujours plus incroyables du récit. Au nombre de dix cette fois, ils permettent d'avoir une vue d'ensemble des événements sans pour autant laisser le lecteur sur le bas de la route. Il faut d'ailleurs absolument mentionner l'apparition de Jaime Lannister dans ceux-ci. Par les yeux des Stark, principalement, celui-ci faisait figure de « méchant » jusque dans les dernières pages d'A Clash of Kings où son entretien avec Catelyn Stark amorce un changement dans cette vision du personnage. C'est tout naturellement que l'auteur en fait un de ses narrateurs pour A Storm of Swords. Plus encore qu'avec Theon Greyjoy et d'autres auparavant, Martin chamboule totalement la façon d'appréhender le personnage et le fait spectaculairement évoluer, toujours dans ce soucis de rejeter le manichéisme si courant des livres de Fantasy. Mais ce retournement va plus loin. Non content de changer notre jugement vis-à-vis de Jaime, les chapitres consacrés au commandant de la Garde Royale viennent ternir l'image de personnages qui pouvaient paraître plus ou moins bons jusqu'à présent. On pense notamment au portrait au vitriol d'Eddard Stark. Sans s'étendre davantage sur les myriades d'ajustements entrepris par George R.R. Martin, confirmons qu'une des grandes forces de ce troisième volet réside dans ses personnages en niveaux de gris. On connaissait certes déjà cet élément mais c'est par un patient travail sur les perceptions et les jugements du lecteur à l'égard des personnages du récit que l'auteur met en exergue de façon magistrale le rôle de la subjectivité dans l'écriture de l'histoire. Bien entendu, on reste ébahi par le nombre de protagonistes introduits. Désormais, on les compte par centaines, ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes pour ma part : en effet, si au bout de trois longs, très longs tomes, la majeure partie des protagonistes me sont enfin familiers, force est de constater que j’ai toujours du mal à me rappeler de tel ou tel personnage que l’on pourrait qualifier de troisième zone (sans que dans le cas présent, cela soit désobligeant vu la quantité folle qui nous est proposée) même si, dans l’ensemble, il y a eu du progrès et que, dans l’ensemble, désormais, je sais parfaitement « qui est qui ». De plus, et comme ce fut le cas dans les deux précédents volumes de la saga, George R.R. Martin soigne encore et toujours ses personnages. Et si, comme on le sait fort bien, Tyrion Lannister s'affirme comme une réussite totale, Petyr « Littlefinger » Baelish ne démérite pas, très loin de là. On pourrait évidemment en citer bien d'autres comme La Vipère de Dorne, Walder Frey ou Tywin Lannister. Sachez simplement que la galerie présente dans ce Storm of Swords a de quoi faire pâlir n'importe quelle autre œuvre de Fantasy voir de littérature tout court.

Du coup, on s'imagine bien qu'avec le nombre de pages du volume et son imposante pléiade d'acteurs, A Storm of Swords approfondit grandement l'univers de Westeros. Déjà particulièrement étoffé et remarquable, celui-ci en vient à égaler les Terres du Milieu d'un certain J.R.R. Tolkien. Cette fois, on découvre l'Au-delà du mur et la société sauvageonne par les yeux de Jon Snow – et sur ce point, comme il fallait s’y attendre, ceux-ci nous apparaissent sous un autre jour – on continue à explorer les cités libres avec Daenerys – le récit de celle-ci est assez singulier, franchement a part de l’intrigue principal, il n’en reste pas moins intéressant pour deux raisons : il nous permet de découvrir d’autres lieux, perso, moi j’aime bien, et surtout, n’oublions pas que dans le cerveau prolifique de Martin, tout ceci a un but, et que, forcément, toutes les intrigues finiront par se rejoindre, enfin, en théorie – et on fait connaissance avec les familles de Dorne et d'Hautjardin. Les nouveautés ne s'arrêtent pas là puisque les anciennes histoires et les vieux secrets affirment de nouveau leur importance et construisent une solide base historique au royaume des Sept Couronnes. Martin reste fidèle à lui-même et nous propose toujours plus de détails et de profondeur à son monde. Une profondeur que l'on n'a pas fini de sonder et qui, parfois, laisse songeur : en effet, rares sont les véritables créateurs d’univers aussi crédibles ... Elément important, les touches de Fantasy apparaissent bien plus encore dans ce volume, continuant dans ce sens le crescendo voulu par l'auteur. Dragons et morts-vivants bels et bien actifs, dieux, ou plutôt religion de plus en plus présente et, bien entendu, magie, ce troisième tome du Trône de Fer laisse entrevoir de façon mesurée son appartenance à la littérature de genre. Même si les Autres laissent planer le doute quant à leur nature véritable, le culte de R'hllor dévoile maintenant son vrai visage par l'intermédiaire de Mélisandre et de Thoros – ces deux-là, dans deux genres différents – et l’on ne peut oublier le surprenant Lord Béric Dondarion, ainsi que le retour d’une certaine… mais là aussi, chut... Bref, on sent que côté Fantasy, les choses sérieuses commencent.


Mais, quid de l'histoire ? En bon maître d'œuvre, George R.R. Martin mélange savamment l'épique et l'intimiste. Pour le premier, disons qu'A Storm of Swords contient maintes pages de bravoure ou de désastre, que ce soit pendant les Noces Pourpres, chapitre tout simplement exceptionnel et qui en choquera plus d’un (argh, mais pourquoi étais-je tomber sur un spoiler peu de temps auparavant !?) ou pendant la bataille du Mur. Pour le second point, les complots politiques et les retournements de situation qui en résultent atteignent ici leur paroxysme. Forcément, un des grands événements – que je ne dévoilerai pas – du livre se trouve bien évidement dans l'épisode des Noces Pourpres. Mais ce serait vite oublier les noces de Joffrey, presque aussi inattendues et plutôt jouissives finalement ainsi que la confrontation entre Sansa, Petyr et Lisa assortie de son incroyable révélation qui m’aura tout simplement laissé pantois ! George R.R. Martin n'a plus rien à prouver après cela en termes de suspense et d'inattendu, soyez-en certain. Grâce à sa volonté de bâtir un récit adulte qui ne refuse pas les évolutions logiques exigées par une histoire de cet acabit, l'américain continue de tuer certains de ses personnages principaux. Rétrospectivement, ces « surprises » n'en sont pas vraiment mais leur implacable logique au cœur du roman ainsi que les profonds bouleversements qu'elles engendrent en font un des plus importants atouts du livre. On saluera également la façon de penser la saga dans sa globalité et non par volet comme le font la plupart. Ainsi, A Storm of Swords renverse brutalement nos convictions acquises auparavant. La fin du volume constituant certainement un des plus ingénieux coups d'éclat qui soit, comme je vous l’ai dit... Mais, bien sûr, je vous laisse le découvrir. Côté noirceur et ton adulte, l'écrivain américain assure encore et toujours une partition sans fausse note notamment à travers la relation Jaime/Cersei des plus...troublantes. Décidément, Le Trône de Fer n'aime pas le politiquement correct. Tant mieux, car nous non plus.



Grandiose, exceptionnel, surprenant, spectaculaire, A Storm of Swords, ou troisième intégrale comme l’on dit dans cette édition, est tout simplement l’apogée d’un Martin qui atteint ici le paroxysme de sa série, dépassant les limites que l’on ne pouvait imaginer etre capable que celle-ci puisse atteindre. Fort de grands moments, captivant au possible au point qu’il en devienne quasiment impossible de décrocher la lecture – et nous avons là plus de 1100 pages – et parfois, terriblement cruelle, il me parait indéniable que ce troisième volume du Trône de Fer ne fait que confirmer tout le bien que je pouvais penser à son sujet jusque-là, bref, que ce roman est tout simplement un véritable chef d’œuvre, un truc tout bonnement énorme, du genre qu’on en lit que deux ou trois dans sa vie. Vous pensez que j’exagère ? Sincèrement, quand vous avez un récit aussi bien structuré, riche, crédible, qui est presque aussi fort de par ses implications, son univers, ses intrigues, ses révélations, la profondeur de ses protagonistes, que par ses fausses pistes, ses histoires perdues (et si cela se serait passé autrement), comment ne pas conclure au chef d’œuvre !? Et dire qu’il me reste encore deux volumes à lire (l’Intégral IV et le dernier paru aux USA, A Dance with Dragons, et que l’on a droit en France en trois parties) et qu’après cela, ce ne sera pas encore finis…



Le trône de fer (t2) - L'intégrale
Incontournable  le 03/02/2013 : Toujours aussi bon

Intitulé A Clash of Kings, qu’ici, en France, on a traduit par La bataille des rois (mouais, pourquoi pas), ou, plus simplement, dans le cas présent, c’est-à-dire, par le bouquin, que dis-je, le pavé qui m’a accompagner ces dernières semaines, sobrement par le titre d’Intégrale II – ce qui, accessoirement, est assez osé de la part des éditeurs français, mais bon, passons – le deuxième tome de la saga du sieur Martin vient confirmer, en effet, tout le bien que l’on pouvait penser de celle-ci et le lecteur, ravi et émerveiller par le style particulier, ma mise en scène, les personnages et le développement de l’intrigue de la première partie du Trône de Fer, replongera donc avec plaisir, comme si de rien n’était, dans un univers désormais familier et captivant au possible. Bien évidemment, dans mon cas présent, comme je m’attaque à cette saga volume après volume, c’était un peu comme si je lisais un immense bouquin d’un seul coup, surtout que, a bien y réfléchir, dès les premières pages de ce A Clash of Kings, rien de bien différent n’est franchement a noter ; oh, certes, quelques personnages ne sont plus présents (bien entendu, j’éviterais de citer des noms, histoire de ne pas gâcher l’effet de surprise pour les futurs lecteurs de cette saga) tandis que d’autres, font leur apparitions ; de même, certaines figures sont davantage mises en avant tandis que d’autres, du moins, pour le moment, sont un peu en retrait. Cependant, dans l’ensemble, ce second tome de la geste pour la conquête de ce fameux – et si inconfortable – Trône en fer est la parfaite continuation de son prédécesseur : l’intrigue poursuit tranquillement son court, l’on a toujours droit aux points de vues de tout un tas de personnages, les rebondissements et autres coups de théâtre sont légions, les seconds, pour ne pas dire, troisièmes couteaux sont encore plus nombreux, et, bien entendu, tout cela est toujours aussi passionnant au demeurant.


Du coup, me voilà bien embêter car je ne sais pas trop quoi vous dire au sujet de ce second tome du Trône de Fer ? Répéter ce que j’ai pu écrire lors de ma première critique serait une bonne solution de facilité, mais, de mon point de vue, parfaitement inutile ; dire, pour la énième fois, que j’ai trouvé cela génial ? Oui, c’est le cas, mais cela ne fera pas avancer le Schmilblick. Par contre, vous parler de mes moments préférés, vous dire en quoi je trouve que le travail de Martin, sur cette œuvre, est tout bonnement exceptionnel, là, c’est forcément plus intéressant il me semble. Tout d’abord, et sans rentrer dans les détails car sinon, je n’en finirais plus : les nouveaux protagonistes. Vous trouviez qu’il y en avait trop déjà, rassurez-vous, ce diable de Martin nous en sort toute une nouvelle flopée de son chapeau de magicien ; ainsi, que ce soit le peu aimable Stannis Baratheon, son âme damnée, Mélisandre d'Asshaï, aussi inquiétante qu’attirante, mais aussi, Ser Davos, ancien contrebandier devenu l’homme de confiance de son roi, ou Brienne de Torth, une guerrière peu gâtée par la nature et bourrée de complexes en société, pour ne citer que les plus marquants, force est de constater que Martin a fait fort. Et si l’on ajoute à cela d’anciens personnages qui prennent davantage d’importance, l’exemple parfait étant bien entendu Theon Greyjoy qui occupe ici une place de choix dans l’intrigue, tandis que les… comment dire… principales figures du premier tome, elles, sont toujours présentes et toujours aussi marquantes (en tête de lice, l’inimitable et finalement attachant Tyrion, protagoniste que l’on suit le plus dans ce tome) et vous comprendrez à quel point il va falloir s’accrocher à la lecture de ce A Clash of Kings. Car oui, encore plus que dans le premier tome, il ne sera pas évidant de se souvenir de tous ces noms, de savoir qui a fait quoi a tel moment, quels sont les enjeux entre personnages ; en effet, si les principaux sont bien évidement facilement parfaitement identifiables, j’avoue avoir, une nouvelle fois bien galéré pour ne pas me perdre dans les patronymes des troisièmes couteaux de l’histoire au point que, parfois, j’en étais à me demander comment Martin parvenait à s’y retrouver !?


Mais, si l’on peut parfois etre perdu au milieu de tous ses personnages et de enjeux d’une intrigue oh combien complexe, comment ne pas louer, justement, le travail de l’auteur à rendre celle-ci oh combien passionnante !? Une fois de plus, il me fut quasiment impossible de décrocher la lecture et seul la fatigue et le manque de temps aura fait que celle-ci aura duré environ deux semaines et demie. Car plonger dans l’univers du Trône de Fer, dans ce jeu d’alliances qui se font et se défont, dans cette multitudes de points de vues qui font que, finalement, l’on s’attache au moindre protagoniste et que chacun a, quelque part, non seulement sa place mais aussi son importance, c’est tout simplement un véritable plaisir. Bien évidemment, la longueur de la chose (cette fois ci, presque mille pages) fait qu’il s’en déroule des événements dans ce second tome, mais quand on voit comment tout cela est amené, on ne peut que saluer bien bas le formidable boulot de Georges Martin sur cette œuvre. Captivant, époustouflant, impossible à lâcher tant qu’on ne la pas finis, ce second tome, encore plus riche de par ses protagonistes et les événements décris, sublime encore plus une œuvre décidément incomparable. Alors certes, le Trône de Fer n’est pas le genre de bouquin à mettre entre toutes les mains, certes, il faut s’accrocher et je pense, sur ce point, que jusqu’au bout, ce sera mon cas, mais pour la richesse de son univers, pour son style d’écriture (je suis absolument fan de ce côté point de vue des personnages) mais aussi pour son coté feuilletonesque parfaitement assumé et réussi et pour ses multiples rebondissements, cette œuvre est tout bonnement un monument. Et ses personnages, ses personnages… Si Tyrion remporte largement la palme pour le moment, petite mention particulière de ma part a Theon Greyjoy pour ce second tome, protagoniste oh combien intéressant de par ses choix et ses échecs… mais bon, ils mériteraient tous que je parle d’eux : tenez, même Sansa que je trouvais fadasse juste là commence à me plaire, comme quoi… En tout cas, vivement le troisième tome !



Le trône de fer (t1) - L'intégrale
Incontournable  le 03/02/2013 : Attention chef d'oeuvre !

Le Trône de fer, l’une des œuvres de Fantasy les plus importantes de ces dernières années, si ce n’est la toute meilleure, rien que ça ! Exagération, effet de mode dut a la série (que, pour la petite histoire, je dois etre le seul encore à ne pas avoir vu) et qui passera bien vite, sincèrement, non, je ne le pense pas, mais comment en convaincre quelqu’un qui n’aurait pas lu, qui n’aurait pas découvert cet univers, ces personnages, ces intrigues toutes droits sorties de l’imagination de son auteur, George R. R. Martin, considéré par certains comme le Tolkien moderne. Hérésie hurleront aux loups (Stark) les fans du vieux maitre ? Eh bien, pour avoir lu les deux auteurs, et tout en étant le plus objectif possible, chaque œuvre se valant et n’étant, finalement et après mure réflexion, nullement comparable si ce n’est par leur propre importance, cette comparaison ne m’apparait pas forcément exagérée, bien au contraire. Martin, comme Tolkien, a su créer de toutes pièces un monde, que dis-je, un univers crédible et magistrale, des personnages en veut-tu en voilà charismatiques en diable et une intrigue… ah, cette intrigue… qui vous empêche tout simplement de reposer le bouquin tant que vous ne découvrez pas la suite ! Pourtant, rares finalement sont les points communs entre les deux œuvres, le contraire étant plutôt à souligner : d’une part, chez Tolkien, nous avons un récit, voire carrément le récit fondateur de tout un genre, l’Heroic Fantasy avec son manichéisme de bon aloi, ses héros destinés à sauver le monde et ses méchants terriblement diaboliques, tandis que chez Martin, oubliez tout de go les Elfes aux oreilles pointues, les Nains et leurs haches, les magiciens barbus et les forces du mal car dans Le Trône de fer, la magie, les créatures fantastiques, si elles ont pu exister ou existent encore, ne sont qu’à peine esquisser et le lecteur de se retrouver davantage devant un récit plus proche du roman historique que de la pure œuvre de Fantasy – d’ailleurs, quand on connait les références de Martin comme Les rois maudits, la guerre des deux roses ou le Mur d’Adrien, pour ne citer que les plus importantes, l’on comprends mieux où l’auteur veut nous entrainer : ici, pas de héros ni de grands méchants mais toute une flopée de protagonistes, tout aussi importants les uns que les autres et que l’on suit, chapitres après chapitres, selon le point de vue de chacun. Cette façon de procédée, qui peut en troubler plus d’un, permet pourtant de suivre le déroulement de l’intrigue selon le point de vu de protagonistes souvent antagonistes dans le récit et est, accessoirement, une véritable bouffée d’oxygène dans un genre pour le moins convenu en temps normal. Chaque lecteur aura, du coup, ses préférences, selon ses personnages préférés et le fait que, suivant ces fameux points de vue, tel protagoniste peut, d’un chapitre à l’autre, passer presque d’un type bien à un véritable salaud est une façon de procédé que je trouve pour le moins judicieuse et parfaitement bien trouvée.



Bref, vous l’avez compris, j’ai aimé, que dis-je, j’ai adoré ce premier volume (lu ici dans sa dernière version dite intégrale qui reprend le format de parution original, ce qui, selon moi, est une fort bonne chose) de cette exceptionnelle saga qu’est Le Trône de fer. Pourtant, tout ne fut pas aussi facile au départ : tout d’abord, il est dans mes habitudes de ne jamais, mais vraiment jamais me lancer dans la lecture d’une œuvre tant que celle-ci n’est pas achevée, hors, comme chacun sait, pour ce qui est du cas présent, nous n’en sommes pas prêt d’en connaitre la fin – et encore, la connaitront nous un jour, suffirait que Martin meure et adieu celle-ci – pourtant, à force d’entendre tellement de louanges au sujet de cette œuvre depuis tellement longtemps, je me suis laisser tenter, me disant qu’avec les quatre premières intégrales, j’en avais au moins pour un certain temps. Ensuite, et ceci est valable pour tout nouveau lecteur qui souhaiterait se lancer dans Le Trône de fer : que ce fut dur au début ! Ces changements de points de vue entre les chapitres, le nombre gargantuesque de personnages principaux, secondaires, de troisième zone, les familles, les régions, les ancêtres, les légendes m’ont tellement embrouillé qu’il m’aura fallu une bonne centaine de pages pour que je commence enfin à m’y retrouver – et encore, alors que j’ai attaqué le tome deux depuis une semaine, parfois, il m’arrive de tomber sur un protagoniste sur lequel j’ai un doute – a quoi il faut ajouter la fameuse traduction tant décriée du sieur Jean Sola qui n’arrange pas les choses : usant d’un français au style plutôt ancien, la tournure des phrases, lorsque l’on est pas habitué – ce qui est le cas de tout individu normal – a de quoi dérouter nos pauvres neurones. Pourtant, avec le temps, je m’y suis habituer et je dois avouer que, désormais, celle-ci ne me pose plus aucun problème. Pour finir, un petit avertissement s’impose : dans Le Trône de fer, ne vous attendez pas à de grandes scènes d’actions ou des descriptions de batailles grandioses, ici, c’est surtout énormément de parlote entre personnages, de pensées etc. Personnellement, cela ne me gêne pas mais un tel procédé pourrait déplaire à plus d’un lecteur. Mais bon, ce n’est pas comme si je ne les avais pas prévenus.



Ceci étant dit, il est temps que je me replonge dans la deuxième intégrale, que je suive la suite des aventures de Daenerys Targaryen, Jon Snow, Arya Stark et le génialissime Tyrion Lannister, que je retrouve le plaisir incommensurable que je ressens a la lecture de cette œuvre, que je tremble pour les personnages (et oui, ici, n’importe qui peut mourir !), que je m’extasie devant les intrigues, les coups fourrés et les divers retournements de situations qui ponctuent le récit. Pour cette première critique du Trône de fer, je ne me serais guère attardé sur celui-ci, ses personnages, cette intrigue et je tacherais de le faire pour la suite, mais pour une première, j’avais décidément bien plus à cœur de vous dévoiler mon ressenti sur cette œuvre, même si, pour cela, je me serais un peu éparpiller dans tous les sens. Bien plus haut, dans ce billet, je me demandais si une œuvre peut changer une vie ? La réponse, vous la connaissez fort probablement : même si je relativise les choses, même si, après tout, cela n’est qu’un roman, même si la vie fourmille de choses autrement plus importantes, c’est oui, un grand oui même ! Mais bon, comment pourrait-il en etre autrement ? Personnellement, des œuvres géniales, il en existe des tas, mais aussi magistrale que ce Trône de fer, sincèrement, je dois les compter sur les doigts d’une main !



Cycle Ilium (2) - Olympos
Pas terrible !  le 03/02/2013 : Désolé mais ce n'est pas possible !

La problématique principale qui se posait, pour moi, avec Olympos, c’est que, avant même que je n’attaque ses premières pages, j’en avais entendu dire tellement de mal – et pas qu’un peu, quand on lit des termes comme « merde », je pense que cela pose une œuvre – que ce fut avec une grande appréhension que je me suis lancé dans sa lecture. Appréhension compréhensible de par le fait que toutes les critiques allaient dans le même sens, appréhension renforcée par la connaissance avant coup d’un détail scénaristique d’Olympos pour le moins nauséabonds – mais je reviendrais dessus en temps utile. Et cette appréhension, non seulement, ne disparue jamais, mais finit, assez rapidement, par me convaincre du bien-fondé de tout ce que j’avais pu entendre au sujet de ce roman, ce qui fait que, forcément, ce n’est pas encore aujourd’hui qu’une critique positive sera écrite au sujet d’Olympos. Suis-je trop dur envers cette œuvre ? Franchement, et malgré tout ce que vous lirez par la suite, non. N’aurais-je pas dut attendre avant de vous donner mon avis ? Sincèrement, a quoi bon ? De toutes façons, tout ce qui suit ne sera qu’une décente en règle d’un roman qui ne mérite pas grand-chose.


Avant de rentrer dans le vif du sujet et de tailler Olympos en règle, commençons par le seul point positif de la chose : Dan Simmons, s’il n’est plus que l’ombre de lui-même, n’en reste pas moins un compteur plus que correct et suffisamment doué pour, au moins, attiré assez l’intérêt du lecteur afin que celui-ci aille au bout du roman. Un exemple tout bête ? Malgré le je m’en foutisme total dans lequel m’avait plongé l’avancée de l’intrigue d’Olympos, je me suis décidé à le finir cette nuit ; ainsi, deux cent pages furent avalées d’une traite, et même si c’était du grand n’importe quoi, même si ce final (sur un ensemble de mille pages, sans compter Ilium, on peut considérer ces deux cent pages comme un final) était médiocre au possible et vint enfoncer davantage tout le mal de ce que je pensais de ce roman, le style d’écriture, la façon que possède Simmons de raconter une histoire fait que, bon gré mal gré, cela se lit convenablement – tout autre auteur, avec un scénario a la Olympos, je l’aurais abandonner depuis belle lurette, mais là, non ; pourtant, mon dieu que c’était nul ! Et puis, que c’est long, énormément long, indiciblement long, horriblement long, à n’en plus finir ! Le comble étant qu’en fait, il ne se passe pas grand-chose d’intéressant au fil de ces mille pages… mais ça se prolonge, Simmons, plutôt que d’aller droit au but, multiplie les situations, les descriptions inutiles, les pensées de ses nombreux protagonistes, les dialogues creux et les pleurnicheries (celles d’Harman étant le summum de la niaiserie) pendant des pages et des pages, tandis que l’action, elle, semble ne jamais avancer. Mais au fait, j’y pense, quelle action ? Certes, il y a bien quelques événements notables comme une courte description de la guerre des grecs et des troyens contre les dieux au début, le duel entre Achille et les amazones, la petite visite dans le Tartare, le combat final contre Zeus ainsi que quelques autres, mais tout cela est tellement noyer dans une masse chiante au possible, de néant scénaristique et comme en plus, ces fameux « événements intéressants », quand ils ont lieu, sont terriblement courts comparé au reste – pour rappel, mille pages – qu’au final, le lecteur ne peut qu’avoir l’impression qu’il ne s’est pas passer grand-chose, ce qui n’est pas faux, mais qu’en plus, il en ressort avec un sacré mal de crane ! Ajoutons à cela un récit qui ne cesse de se contredire tout au long du roman (Nestor meurt puis il est dit qu’il est vivant à la fin), des événements tout bonnement injustifiables d’un point de vue narratif (Prospero et compagnie au sujet d’Harman), des comportements incompréhensibles (grecs et troyens sont alliés, puis, en cinq minutes, ils ne le sont plus et à la fin, ils rigolent ensemble comme si de rien n’était), des personnages comme Odysseus (ou Ulysse 31) sortis d’on ne sait où dont on ne sait pas le fin mot de l’histoire, des explications qu’on attends tout au long des milles pages… et toujours, une fois celui achever, et une fin tellement… hum, comment dire… conne… où tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil – grecs, troyens, humains à l’ancienne, juifs, Prospero, Ariel voir presque Caliban – et vous comprendrez qu’en aucun cas, mais alors, vraiment aucun, Olympos ne peut être considérer comme étant un bon roman.


Mais j’ai laissé le meilleur – ou le pire – pour la fin : dans les Cantos d’Hypérion, Simmons nous avait déjà proposé sa vision du mythe du juif errant, au demeurant, assez réussie, et dans celle-ci, juifs et palestiniens étaient traiter sur un pied d’égalité ; enfin, disons qu’on sortait du manichéisme gentil contre méchant. Or, ici, l’on sent que le sieur Simmons est tombé dans le militantisme sioniste de bas étage : écrit sous la présidence Bush Junior, le palestinien, et en règle générale, le musulman, dans Olympos, est considéré comme étant rien que moins qu’un vulgaire dégénéré de terroriste prêt à faire disparaitre toute vie sur terre afin de tuer les gentils juifs. Mais comme – a en croire Simmons – l’arabe n’est pas suffisamment intelligent pour y parvenir seul, il lui fallait l’aide d’un indécrottable antisémite de base, ennemi de la paix dans le monde et grand ami des terroristes, je veux bien évidement parler du… sonnez les trompettes : le français ! Fourbe parmi les fourbes selon Simmons, celui-ci donna donc la technologie nécessaire aux arabes pour créer, non seulement, l’une des fins du monde les plus ridicules qu’il m’ai été donné de voir dans une œuvre de fiction, mais aussi, l’une des plus détestable par ce que celle-ci laisse sous-entendre. Un peu plus haut, je vous disais que dans une critique d’Olympos, quelqu’un parlait de « merde » à son sujet… franchement, c’est aussi mon avis, et sincèrement, quand je pense qu’Ilium, sans être génial, laissait tout de même entrevoir quelques bonnes idées, et surtout, quand je repense a Hypérion, il m’est fort difficile d’admettre que Dan Simmons se soit autant fourvoyer dans une telle bouse !



Cycle Ilium (1) - Ilium
Moyen  le 03/02/2013 : Ce n'est pas Hypérion

Ilium, lors de sa sortie il y a de cela quelques années fut un petit événement en soit puisque ce roman marquait le grand retour de Dan Simmons a un genre qui avait fait sa gloire avec Hypérion, la science-fiction. L’auteur, après le succès phénoménal (et mérité) de celui-ci, eu la sagesse d’abandonner le genre quelques temps, sachant pertinemment que toute nouvelle œuvre SF serait indéniablement et implacablement comparée à son chef d’œuvre, ce qui était assez normal en soi. Cependant, même en ayant pris son temps pour se relancer dans le bain, la première chose que le fan qui a connu Simmons par le biais des Cantos et qui découvrirait Ilium ensuite, fera, est de comparer les deux œuvres, et ce, aussi différentes et proches qu’elles puissent l’être ; éternel problème de l’écrivain qui, après avoir connu la gloire, se doit de se renouveler, chose qui n’est pas toujours aussi évidente qu’on pourrait le penser de prime abord, bien au contraire. Mais si je vous ai parlé de différences et de points communs entre Ilium et Hypérion, c’est que Simmons, par le biais de deux romans qui racontent chacun une histoire propre, use et abuse toujours des mêmes ficelles qui ont su marcher en leur temps : ainsi, l’on retrouve dans Ilium bien des éléments autrefois présents dans les Cantos ; que ce soit ces téléportations instantanées à travers l’espace (les nœuds fax ici, les distrans autrefois) accessoirement aussi nocives les unes que les autres, la présence des intelligences artificielles (les moravecs ayant pris place des IA et des Cybrides), le mythe du Juif errant (ici devenu une femme loin de faire oublier l’inoubliable Sol Weintraub des Cantos) et la judéité en règle générale (en avions-nous besoin dans un récit de SF se déroulant dans le futur ? franchement, premier point négatif pour cette œuvre car on sent que Simmons en fait un peu trop) ainsi que, bien entendu, le gout de l’auteur pour imaginer ce qui pourrait advenir de l’humanité dans des milliers d’années (L’Hégémonie est ici remplacée par une vision bien plus pessimiste qui nous renvoi directement à La machine à explorer le temps de HG Wells). Bref, tout un tas de points communs qui font que l’habitué de Simmons retrouvera dans la lecture d’Ilium des échos d’un lointain passé, certes, pas forcément désagréables en soit, mais qui nous démontrent également que l’auteur a un peu de mal à se renouveler. Une dernière preuve de cet état de fait : le lien des deux œuvres aux grands auteurs du passé : Keats dans Hypérion, Homère, Proust et Shakespeare dans Ilium. Alors mon cher Dan, tu nous aurais sorti un simple copié/collé ?



Eh ben, ce n’est pas aussi simple que mes propos pourraient le laisser penser car en fait, Ilium n’est pas dénué d’intérêt. Tout d’abord, le synopsis de base est assez intéressant en soi et mérite largement le détour : imaginez dans un avenir lointain, sur Mars, des dieux grecs (!) avec Zeus, Athéna, Arès et compagnie, qui passent leur temps à vérifier si la célèbre guerre de Troie se déroule conforme à L’Iliade ; pour cela, ils utilisent des spécialistes du texte d’Homère, des humains reconstitués afin de vérifier s’il si tout se déroule comme prévu. Ensuite, dans les satellites de Jupiter, des créatures robotiques, les Moravecs, craignant pour la sécurité du système solaire décident d’aller jeter un coup d’œil du coté de Mars afin de découvrir d’où vient la provenance de tous ces joujoux quantiques. Pour finir, sur Terre, vit une humanité déclinante, semblable aux Eloi de La machine à explorer le temps, qui ne soucient que de passer du bon temps et dont la vie est limité a cent ans (pas une année de plus, pas une de moins) tandis que de soi-disant posthumains, eux, seraient partis vivre dans des stations orbitales des siècles auparavant. Bref, tout un tas d’éléments disparates, sans lien apparent, a première vue, entre eux, et trois récits qui se croisent, avant, bien entendu, de se rejoindre à la fin – car bien évidement, le lecteur s’en doute assez rapidement, tous ces événements sont liés. Encore faut-il savoir comment et pourquoi ? Et d’ailleurs, pour ce qui est de ces récits a proprement parlé, force est de constater qu’ils sont assez prenants, chacun un peu dans son style et que si j’ai eu une nette préférence pour les événements de Troie et les complots entre dieux grecs – ce sont les passages les plus durs et ici, la guerre n’a franchement rien de glorieux – je dois avouer que l’humour qui émane de celui avec les deux Moravecs, tellement drôle, mérite à lui seul le détour. Le problème, c’est que Simmons alterne sans arrêt entre les trois récits, alternants les chapitres à chaque fois lors des moments culminants, procédé qui, en plus de ne pas être original, fonctionne toujours certes, mais lasse très rapidement au fil des pages, mais bon, à sa décharge, j’avouerai que je ne vois pas trop comment l’auteur aurait pu faire autrement ?



Bien évidemment, je ne dévoilerais pas davantage le déroulement du récit ainsi que les nombreuses surprises qui parsèment celui-ci et dont certaines, je l’avoue, sont assez bien trouvées – après tout, il faut toujours savoir préservé une part de mystère pour l’éventuel lecteur qui lirait cette critique et qui serait tenter de découvrir l’œuvre sans la connaitre à l’ avance. Disons, en guise de conclusion, qu’Ilium, sans être du même acabit que Les Cantos d’Hypérion, n’en reste pas moins une œuvre de science-fiction assez plaisante, qui possède son petit lot de bonnes idées et qui est suffisamment prenant pour captiver l’intérêt du lecteur ; ajoutons à cela une petite pincée d’humour et quelques protagonistes hauts en couleur et l’on se retrouve avec un bon petit roman de SF. Le problème, c’est que certaines situations sont tellement osées, voire parfois ridicules, que cela pâtit fortement a la crédibilité de l’ensemble (autant qu’un récit de SF puisse être crédible, j’entends bien) et que l’espèce d’Ulysse 31 avec son sabre laser, franchement, on s’en serait bien passé. De même, que les fans d’Hypérion prennent garde : Ilium reste largement inférieur à son prestigieux devancier, mais bon, dans l’ensemble, ce n’est pas mauvais en soit, cela se lit bien et sans révolutionner le genre, cela vous fera passer un bon moment ; et c’est déjà pas mal.



Hypérion (4) - L'éveil d'Endymion (t1)
Incontournable  le 03/02/2013 : Une belle fin...

Nul doute que, comme je l’avais signaler lors de ma précédente critique, que les fans de la première heure, ceux qui ont découvert les Cantos lors de leurs parutions, il y a de cela deux décennies, auront été troublés par, non seulement, la volonté de Dan Simmons d’écrire une suite à ce que beaucoup considèrent comme un chef d’œuvre, mais aussi et surtout, par la remise en cause, à la fois narrative que scénaristique, qu’apporta ces fameux Voyages d’Endymion. En effet, ce qui ressort avant toute chose de ces deux romans est la volonté affichée de l’auteur de remettre, bien entendu, en cause nos certitudes, de bousculer nos croyances sur les dires des Cantos, mais aussi, de donner un formidable coup de pied dans la fourmilière en niant, quelque part, certains des acquis de ceux-ci. Du coup, le lecteur, encore émerveiller par le final grandiose de La chute d’Hypérion aura forcément été troublé par ce qu’il découvre par la suite : non pas le fait que l’Eglise, devenue toute puissante, domine l’ancien Retz et que leurs dirigeants soient loin d’être des saints, mais davantage par le fait que l’on s’aperçoive que certains dires des Cantos soient annoncés comme mensongés, que des protagonistes refassent leur apparition comme si de rien n’était (euh, il était pas censé être mort lui ?) et même, qu’en une ou deux occasions, Dan Simmons, pourtant vigilant, ne se soit un peu embrouiller les pinceaux – exemple tout bête avec les dauphins d’Aliance Mui, présentés comme disparus et qui, dans Endymion, sont encore bien en vie !? Du coup, le trouble des lecteurs – et je m’inscris dedans – aura été compréhensible, comme le fait que, pour certains, le sentiment qui prédomine avant toute chose aura été, la déception.

Pourtant, malgré tout, Dan Simmons savait parfaitement ce qu’il faisait en replongeant dans l’univers des Cantos et ses modifications, ses choix, aussi déroutant puissent-ils paraitre de prime abord, sont parfaitement justifiés et compréhensibles lorsque l’on regarde l’œuvre dans son intégralité. Et si, dans Endymion, l’auteur, en nous présentant de nouveaux protagonistes dans cet univers post-Retz, nous avait enchantés de la plus belle des manières avec cette fameuse fuite en radeau (et oui) d’Enée et compagnie à travers les anciens mondes de l’Hégémonie, L’éveil d’Endymion vient clôturer de la plus belle des façons ce qu’il faut bien appeler comme étant un pur chef d’œuvre. Dans un style, encore une fois différent (chapeau franchement, quatre tomes pour ce cycle, quatre genres narratifs), Dan Simmons va encore plus loin, poussant ses idées a un point presque inimaginable, parfois osé mais qui, aussi surprenant que cela puisse paraitre, fonctionne parfaitement. Ainsi, dans cet ultime tome de la saga, probablement le plus difficile d’accès pour le simple quidam, les grandes questions métaphysiques sont à l’honneur, avec, d’un côté, Enée, présentée comme le Messie tant attendue et dont le parallèle avec le Christ est plus qu’évidant – ne serais ce que par la fameuse communion partagée, le sang etc. – opposée à une Eglise chrétienne complétement corrompue, à la fois par son alliance avec le Centre, mais aussi par la soif de puissance de ses membres. Mais si le coté christique d’Enée ne peut être nié, ce qui ressort le plus, ce sont les éléments philosophiques et religieux de l’extrême orient, cette pensée bouddhique et zen qui se conçoit parfaitement quand on connait un tant soit peu la génération de Simmons et ses propres gouts personnels. Et a cette Église chrétienne définitivement corrompue – mais pour ce qui est de ses dirigeants, pas forcément de ses membres – par une quasi-immortalité offerte par le cruciforme et qui ne vie que dans le statu quo, Simmons nous propose, par le biais de l’enseignement d’Enée, une autre façon à la fois de vivre et d’accepter la mort ; le crédo principal de tout cela étant qu’une vie courte mais vécu est préférable à l’immortalité parasitaire du cruciforme. Immobilisme d’un côté avec refus d’évolution, changement de l’autre avec choix personnel du libre arbitre – le fameux discours d’Enée : « refaites votre choix », y compris, garder le cruciforme – cet Eveil d’Endymion conclut la saga d’une façon certes étonnantes mais tout bonnement magistrale.



Et si certains auront pu tiquer vis-à-vis d’une certaine exagération narrative – après tout, nous avons là des humains qui peuvent se déplacer d’un point à l’autre de l’univers par leur seule volonté – ou sur le côté décidément peu héroïque d’un Raul Endymion – vaincu par un simple… calcul rénal – je ne peux m’empêcher de me dire que, au sujet de ce dernier, justement, ce qui fait toute la force du personnage, c’est justement sa grande faiblesse : non, Endymion n’est pas un héros au sens propre du terme, c’est juste un homme comme vous et moi, avec ses forces et ses faiblesses, ses craintes, ses espoirs et ses défauts, et c’est cela qui le rend tellement attachant à mes yeux, tellement… humain. Humains, de par leurs grandeur d’âme – comme le Père Capitaine De Soya – ou leurs mesquineries – Lourdusamy –, les protagonistes de cet Eveil d’Endymion le sont tous, et même un personnage comme Enée, malgré sa force de volonté devant son destin connu à l’avance et ses pouvoirs n’apparait pas comme une espèce de surhomme – les seuls qui l’étant vraiment étant les aberrations crées par le Centre comme Rhadamanthe Némès. Au final, L’éveil d’Endymion, formidable message d’espoir pour l’humanité et magnifique histoire d’amour entre Raul et Enée, entre passages philosophiques parfois un peu ardus d’accès et moments plus intimes, entre joies et tristesses, ses personnages hauts en couleurs, son ode à la vie, au changement, au libre arbitre et son coté écologique parfaitement assumé est une conclusion tout bonnement parfaite de ce qui est l’un des plus grands cycles de science-fiction de l’histoire du genre, une œuvre un peu oubliée de nos jours, pas forcément simple d’accès, mais qui s’inscrit au panthéon des chefs d’œuvre du genre, je veux bien évidement parler des Cantos d’Hypérion.



Hypérion (3) - Endymion (t1)
Incontournable  le 03/02/2013 : Dans un autre style, toujours aussi bon

Après avoir abordé, lors de ces dernières semaines, les deux ouvrages de Dan Simmons qui composent Les Cantos d’Hypérion, je veux bien évidement parlé d’Hypérion et de La chute d’Hypérion, il est temps désormais de nous tourner vers la suite de ce qui est considéré comme l’une des plus grandes œuvres de Science-Fiction du vingtième siècle, Les voyages d’Endymion, lui aussi composé de deux titres, Endymion (ouvrage qui nous préoccupe aujourd’hui) et L’éveil d’Endymion. Bien évidemment, et avant de voir ce que vaut cette fameuse suite, comment ne pas s’attarder sur la problématique de, lorsque l’on tient un chef d’œuvre, devoir lui donner ou non une suite ? Car, il y a de cela deux décennies, voilà le problème où se trouvait Simmons : fort de son succès colossal acquis avec les Cantos, il apparaissait comme risquer de se hasarder a décevoir les fans en proposant une suite à un récit qui, en toute franchise, pouvait se suffire a lui-même – en effet, la fin de La chute d’Hypérion est une véritable fin en soi et on pouvait parfaitement en rester là. Surtout qu’il est de bonne guerre que, lorsqu’une œuvre remporte un grand succès, une suite éventuelle à tendance à être bouder par le public, forcément très critique que l’on revienne sur ce qu’il considère comme son propre chef d’œuvre intouchable. Et puis, quelque part, écrire une suite aux Cantos, c’était un peu comme si Tolkien, une fois Le Seigneur des anneaux achevé, lui aurait donné un « petit frère » quelques temps plus tard ; vous imaginez ce qu’auraient dit les fans ? Certains tiqueront probablement avec cette comparaison – on ne touche pas au dieu Tolkien – mais personnellement, celle-ci ne me choques pas outre mesure et puis, quelque part, cela permet de remettre un peu les choses dans leurs contextes, car, vous l’imaginez fort bien, la sortie d’Endymion, quelques années à peine après son prédécesseur, ne fit pas que des heureux.

Pourtant, avec du recul, il apparait depuis longtemps que Les Cantos d’Hypérion ne se limitent pas uniquement aux deux premiers romans et que l’œuvre, désormais, est indissociable de cette fameuse suite, de ces pérégrinations de ce formidable anti-héros (mais pas forcément dans le sens que vous imaginez, mais je reviendrais dessus) qu’est Raul Endymion, et de cette messie à la fois attendue et redoutée, la fille de Brawne Lamia, Énée. Pourtant, la cassure, ici, est belle et bien nette puisque, si l’univers reste le même, si certains protagonistes sont encore présents – comme Martin Silenus, l’androïde Bettik qui faisait une très courte apparition dans Hypérion, mais aussi le père Hoyt, devenu Pape, ainsi que, bien entendu, le Gritche – et si, très rapidement, le lecteur s’apercevra que certaines menaces que l’on croyait écartées sont encore présentes, avec ce nouveau tome de la saga, Dan Simmons va encore plus loin et change un peu la donne : en utilisant les mêmes ficelles que précédemment puisque, une fois de plus, c’est vers les œuvres du poète John Keats qu’il faut se tourner (lui aussi écrivit en son temps un Endymion) et en rendant une fois de plus un superbe hommage à la Science-Fiction dont il réussit une nouvelle fois a sublimer le genre, l’auteur réussit le pari – franchement pas gagner au départ – de, non seulement, réussir sa suite, mais qui plus est, la rendre indispensable… ou presque. Car si les Cantos peuvent se suffire à eux-mêmes, il serait dommageable pour le lecteur de ne pas découvrir quel fut le destin de l’ex-Hégémonie, quel pouvoir pris sa place, créant de fait un nouvel empire galactique, qu’advint-il du Technocentre, du Gritche, des pèlerins mais aussi, et surtout, de passer à côté de ce qui restera probablement comme l’un des plus réussis couples de la SF, je veux bien évidement parler de Raul Endymion et Énée.


Car si le coté messianique de cette dernière, dans cet ouvrage, ne transparait pas encore de par son très jeune âge, il en est tout autrement de cet impayable Endymion, anti-héros, comme je vous l’avais dit, décidément pas comme les autres. Car, en utilisant cette dénomination si souvent utiliser à tort et à raison, suivant les cas, je ne veux pas entendre par là que le protagoniste principal de cette suite des Cantos est un quelconque loup solitaire, bourru, qui agit aux frontières du bien et du mal mais qui n’en a pas moins un grand cœur ; non, Raul Endymion, à part le fait qu’il se refuse à porter le cruciforme (et oui, celui-ci est présent deux cent ans après la chute), n’a rien d’un rebelle, bien au contraire, et surtout, rien d’un héros, mais alors là, rien du tout ; et justement, c’est cela qui le rend si spécial. Oui, Raul, c’est vous, c’est nous, c’est un mec banal, pas forcément plus sportif, résistant, courageux ou héroïque que la moyenne et qui se retrouve, contre son gré, embarquer dans l’une des plus extraordinaires et improbables quêtes qu’il m’ait été donné de lire dans une œuvre du genre (je n’en dis pas plus pour ceux qui ne connaitraient pas l’intrigue), et justement, le fait que ce soit un homme banal, qui va en baver, qui va commettre des erreurs et qui va sacrément dérouiller au fil des pages le rend tellement plus humain et attachant que bon nombre de soit disant « héros » auquel on est habitués dans d’autres œuvres que l’on ne peut que s’en réjouir. Et si, quelque part, c’était déjà un peu le cas dans les Cantos avec les pèlerins du Gritche (franchement, à part le Colonel Kassad, on ne peut pas dire que les autres brillaient vraiment de part d’éventuelles qualités héroïques, du moins, dans le sens habituel du terme), Simmons, ici, va encore plus loin dans son idée surtout que, comme ici, le récit est écrit à la première personne, l’identification avec le narrateur – Raul Endymion donc – est encore plus forte ce qui renforce sans nul doute l’immersion dans l’intrigue.



Une intrigue, justement, fascinante, et pourtant, j’en conviens, il ne se passe pas grand-chose de franchement exceptionnel en soit puisque, quasiment tout au long du récit, nos héros se contentent de fuir leurs poursuivants sur un… radeau ! Mais le contexte, l’univers, les protagonistes, tous d’une richesse incroyable, font que cela fonctionne de la plus superbe des façons et, sans trop en dévoiler afin de ne pas gâcher le plaisir de la découverte a ceux qui souhaiteraient découvrir cette œuvre, dans un monde où, désormais et par le biais du cruciforme, l’Eglise, autrefois moribonde, domine littéralement les anciennes planètes de l’Hégémonie, imposant sa loi, dans un monde où, désormais, les humains ont acquis une semi-immortalité, un danger menace, et ce danger, c’est Énée ; du moins, pour l’Eglise. Pour quelle raison, quels sont les enjeux, les forces en présence, cela, je vous le laisse découvrir par vous-même, mais sincèrement, j’ai été conquis à la fois par le récit – et oui, un voyage en radeau peut être passionnant au possible – l’univers, les nouveaux protagonistes – dont mon préféré, le Père Capitaine De Soya, soldat de la Pax, force armée du Vatican – les nombreux sous-entendus, révélations et coup de théâtre qui jalonnent l’intrigue ainsi que, bien évidemment, le coté religieux omniprésent tout au long des six cent et quelques pages qui composent Endymion. Et si, aux yeux de certains, cette suite est inférieur aux Cantos et était dispensable, personnellement, je la trouve certes différente, mais tout bonnement aussi bonne et indispensable !



Zombies, Un horizon de cendres
Bien stef le 01/02/2013 : Walking dead

La première partie du livre traite du retour des morts de manière originale. La suite est assez banale dans le genre zombie réserve de beaux carnages. A lire.



L'échiquier fabuleux
Pas terrible ! stef le 01/02/2013 : Pas vraiment fabuleux

Le problème, quand la psychologie des personnages est peu traitée, c'est que je m'ennuie vite. Parfois l'intrigue peut pallier ce manque. Mais là l'intrigue n'est pas fabuleuse contrairement à ce que laisse entrevoir le titre.Du coup intrigue peu captivante, personnages en filigrane = ennui.



Demain les chiens
Incontournable Butch le 29/01/2013 : Un classique.

Que d'idées dans ce livre. Notamment la fin de notre espèce simplement parce qu'elle l'aura décidé, comme une désertion.
Au fil des millénaires Simak présente la terre après l'homme, avec de nouvelles civilisations, des morales différentes.
Un livre à lire.





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