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Trilogie de la quête d'Erekosë

( Eternal Champion )

couverture
Illustration : illustrateur


MEILLEUR LIVRE DE FANTASY
Position actuelle : 64
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Nombre de votes : 308
Auteur :Michael MOORCOCK
Année de création : 1962
Sous-genre : Fantasy
Edition :
2007Pocket( n° 5935 )
 
Quatrième de couverture :

« Je suis John Daker, victime des rêves du monde entier. Je suis Erekosë, Champion de l’Humanité, qui extermina la race humaine. Je suis Ulrik Skarsol, Seigneur de la forteresse Gelée, qui porta l’Epée Noire. Je suis Ilian de Garathorm, Elric le Tueur de Femmes, Hawkmoon, Corum et tant d’autres, hommes, femmes ou androgynes. Je fus tous ceux-là. Et tous sont des guerriers engagés dans l’éternelle Guerre de la Balance, cherchant à préserver la justice dans un univers sous la menace perpétuelle d’un Chaos qui gagne du terrain, à imposer le Temps à une existence sans commencement ni fin. Et pourtant, cela n’est pas ma vraie malédiction. »

Extrait du prologue du Dragon de l’épée.


 

Note moyenne donnée par les internautes :  ( 2 votes )

Très bien Jérémy  le 20/11/2010 > Fabuleux
Les histoires d'Erekosë me rappelle ceux d'Elric et les autres personnages de Moorcock. Il y a un esprit de noirceur à chacune des aventures de ce héros. On n'est plongé dans ses émotions, ce qu'il ressent, voit, entend. Pourtant, il y a des passages qui sont assez longs, voir languissants. Malgré tout,ça reste plaisant et imaginatif.
 
Très bien   le 07/03/2010 > Meilleur que prévu...
Après de longs mois, je suis finalement venus à bout (si l’expression est véritablement celle qui convient) des quatre cycles majeurs du Champion Eternel de Michael Moorcock. Après Elric, Hawkmoon et Corum, il était temps, bien entendu, de découvrir Erekosë, la fameuse incarnation du Champion dont le privilège, ou plutôt la malédiction, est de se souvenir de toutes ses incarnations, passées et futures. Cependant, avant d’aller plus loin et de développer ma critique du cycle qui nous préoccupe aujourd’hui, je tenais à avouer en toute franchise que j’étais assez dubitatif avant de me plonger dans la lecture de La trilogie de la quête d’Erekosë. Tout d’abord, le personnage en tant que tel ne m’attirait pas plus que ça : entre Elric, la classe à l’état pur, Hawkmoon certes moins charismatique mais à l’univers si riche et un Corum qui ne souffre aucunement de la comparaison avec le Prince albinos, Erekosë, lui, me paraissait un ton en dessous ; certes, le fait qu’il se souvienne de ses autres incarnations était un postulat de base plutôt intéressant et original, mais a part ça, j’avais du mal a imaginer ce que l’auteur, passé les premières pages, pouvait en tirer, surtout que les quelques critiques lues ici et là ne m’inspiraient pas une grande confiance. Et comme le peut de fois où le personnage était apparu dans les autres romans de ses « avatars », il ne m’avait pas laissé un souvenir impérissable, je reconnais que ce fut avec une certaine méfiance et sans attendre grand-chose que j’ai abordé la Quête d’Erekosë.

Cependant, avant de renter dans le vif du sujet, une petite précision s’impose au sujet de ce cycle. La présente édition, de chez Pocket, regroupe les trois volumes du cycle d’Erekosë : Le Champion Éternel, Les guerriers d’argent et Le Dragon de l’épée. J’aurais put vous proposer trois critiques différentes qui se seraient succédées, ce qui, d’ailleurs, au vu de la longueur de ceux-ci en comparaison avec ceux d’Elric et consorts n’auraient pas dénotés, bien au contraire mais après une courte hésitation, je me suis décidé pour un unique article, diviser en trois. Les deux premiers romans sont liés puisque écrits à la même époque (1970), le dernier, lui, est bien plus récent et est un peu à part.

LE CHAMPION ÉTERNEL

« Nous avons besoin de toi. Les Chiens du Mal règnent sur un tiers du monde et la race humaine est épuisée de leur faire la guerre. Viens, Erekosë. Conduis nous à la victoire. Des Plaines de Glace Fondante aux Montagnes de la Douleur, ils ont planté leur étendard corrompu, et ils arrivent !
- Je ne peux pas venir. Je suis enchaîné dans l'Espace et le Temps. Un gouffre nous se pare...
- Père, ceci n'est qu'une tombe vide. Même la momie a disparu. Rentrons à Necranal et rassemblons les vivants.
- Songe aux serments passés. Tu as juré de revenir, s'il le fallait, pour trancher les querelles des hommes. Lève toi, Erekosë. Tu es le ravageur, le Saigneur, l'Enragé. Les cavaliers de la mort t'attendent. Prends leur tête et galope ! Galope ! Galope ! »
Je devins lourd et titubai. La force me parcourut. J'étais devant eux en chair et en os. J'étais leur dieu et j'étais revenu.

Le lecteur fait donc connaissance (a moins de l’avoir déjà rencontrer dans les cycles des autres Champions) avec Erekosë dans le premier roman qui lui est exclusivement consacré, Le Champion éternel, au titre révélateur qui veut tout dire à lui tout seul. Disons le tout de suite, ce récit est bien plus profond que l’on pourrait le croire de prime abord. En effet, bon nombre des détracteurs d’Erekosë ont, au fil des ans, critiquer cette œuvre sous le prétexte, pas forcement faux d’ailleurs, que Moorcock use jusqu'à n’en plus soif son idée de départ sur le fait que son héros se souvient de ses incarnations successives. Cette critique, que je ne nie pas, est certes fondée pour les deux premiers volumes du cycle, pourtant, cela serait réducteur de les écarter uniquement par ce fait : en effet, puisque Erekosë a le malheur (oui, qui aimerais être a sa place ?) de se souvenir d’un nombre incalculable d’autres vies, il me semble logique et normal que l’auteur en face mention à de multiples reprises au fil du récit et que cette malédiction ne soit pas occultée. Alors oui, l’on se retrouve du coup avec un personnage qui se lamente énormément, voir trop ; mais deux choses sont a prendre en considération : Elric fait de même et tout le monde trouve cela génial, quant à Hawkmoon, il devient justement intéressant lorsqu’il souffre et se lamente, les premiers tomes, franchement, ce n’est pas trop ça. Nous avons donc un personnage, Erekosë avec de la profondeur, troublé (on le serait aussi à sa place) et qui ne se sent pas vraiment chez lui dans le monde où il débarque. Mais là où Moorcock fait très fort, c’est dans une intrigue qui très rapidement, va prendre, malgré les apparences, un chemin tout bonnement contestataire et dénonciateur de la folie des hommes : effectivement, lorsque l’on lit Le Champion éternel, comment ne pas y voir que plus qu’un simple récit de Fantasy parmi tant d’autres, une œuvre forte (oui, j’ose mes mots) qui nous montre a quel point la haine de tout ce qui est différent, la peur de l’autre, le racisme peut entraîner l’Homme dans une folie destructrice, meurtrière et génocidaire ; car Erekosë, Champion de la race humaine appelé pour éradiquer les Xenans, que l’on accuse de tous les maux et bien plus encore, s’apercevra bien vite que la folie et le radicalisme n’est pas du coté qu’il croyait, au point de trahir sa propre race. Mais chut, j’en ai trop dit et je laisse au lecteur le plaisir de découvrir sans tarder un récit intense et bien trop rare à mon goût. Un récit qui, par le biais du fantastique et du merveilleux, donne à faire réfléchir sur le comportement humain en général. Sincèrement, un régal.

LES GUERRIERS D’ARGENT

Il était l'Immortel, le vagabond des univers, voué à combattre indéfiniment la tyrannie. Une fois de plus, les voix l'appelèrent et il tomba dans les couloirs de l'éternité...
Une autre incarnation. La Terre du Grand Crépuscule. Les bas nuages bruns, le ciel obscur, l'océan triste. Il était Comte des Déserts Blancs, Seigneur de la Forteresse Gelée, Maître de l'Epée Froide...
- L'Epée Froide ? Pas l'Epée Froide ?
- L'Epée Froide. C'était la fin des temps, voilà tout. La race humaine était condamnée. Pensez aux peaux blafardes, aux appétits malsains, aux horreurs dérisoires. Pensez à l'Evêque Belphig, le dégoûtant Seigneur Spirituel de la cité d'Obsidienne. Alors, l'invasion des Guerriers d'Argent, vous savez...
Mais le sang des Guerriers d'Argent, habitants incandescents de la Lune, irait nourrir le Soleil. La Dame au Calice l'avait dit. Alors, Erekosë allait reprendre l'Epée. C'était la seule chose à faire. Il ferait mal et aurait mal. Et son coeur torturé ne connaîtrait pas le repos.

Pour ce qui est des Guerriers d’Argent, mon enthousiasme, malheureusement, a dut baisser d’un ton. En effet, si Michael Moorcock avait atteint des sommets avec Le Champion éternel, force est de constater que la suite est d’un tout autre acabit et que, les critiques que certains ont put faire à la série trouvent ici toute leur justification. Car Erekosë, appelé dans un autre monde, dans un lointain futur ( ?), gelé, sous un soleil rouge et en fin de vie, un monde morne où ses rares habitants, désabusés, attendent sans espoir leur morts, se contente ici, en toute franchise, de se lamenter (avec plus de raisons puisque en plus, il est arraché à celle qu’il aime), d’accomplir sa quête sous l’identité d’Urlik dans un récit qui se laisse lire mais qui n’a pas la force de son prédécesseur, loin de la. Sans être mauvais, le synopsis de ces Guerriers d’argent n’est qu’un banal récit de Fantasy, sans nouveautés et qui ne surprend plus le lecteur, l’effet de surprise du premier volume étant passé. Alors oui, j’ai passé un bon moment a sa lecture, mais bon, sans plus et après coup, je dois admettre que celui-ci ne restera pas dans les annales. Ce n’est pas une question de qualité intresèque (l’histoire est bonne) mais disons qu’elle aurait put se suffire a elle-même et qu’elle n’apporte pas grand-chose à l’ensemble. Bref, vous l’avez compris, à mille lieux du Champion éternel, ces Guerriers d’argent, s’ils comportent quelques bons moments, sont loin d’être indispensables, sauf, bien entendu, pour la compréhension du cycle dans son ensemble.

LE DRAGON DE L’ÉPÉE

Elle portait la Robe de Guerre et la Demi Epée, celle là même qui avait tué, dit-on, les derniers descendants de la dynastie déchue. Cette jolie jeune femme, comme elle s'était moquée de nous!
Je commençai à descendre les marches.
- Dis leur, ma soeur, combien tu les méprises pour avoir cru notre sang apaisé, notre sang qui, pour s'être longtemps contenu, a seulement acquis une intensité sans nom. Tu es prête à livrer passage aux forces du Cauchemar. Régner sur les Six Royaumes, c'est trop peu pour toi. Allons, dis leur que tu aspires à devenir immortelle, à te hisser au Panthéon des plus noires puissances du Chaos!
- Tu peux parler, imposteur! L'homme dont tu as pris l'apparence est mort. Pour le Champion Eternel, quelle gaffe!
- Maîtresse, intervint Pharl, ils espèrent avoir l'Epée Dragon avant nous. Et passer leur propre marché avec l'Archiduc des Enfers.
Mon sourire s'élargit. Ils n'étaient pas près de comprendre.

Le Dragon de l’épée est heureusement d’un tout autre acabit. Ecrit vers la fin des années 80, a la même époque que deux titres d’Elric, La forteresse de la perle et La revanche de la rose, il en est assez semblable par la forme et le style d’écriture, bien plus élaborer que dans les premiers écrits de Moorcock. Du coup, il dénote assez avec les deux premiers récits du cycle, en particulier par la forme et surtout, donc, par le style, bien plus complexe et où les descriptions ont gagner en profondeur. Mais cette évolution dans le style littéraire n’est pas forcement un gage de qualité a première vu ; après tout, rien ne nous garantissait que ce dernier tome des péripéties d’Erekosë soit une réussite. Mais heureusement, comme le lecteur s’en aperçoit assez rapidement au fil des pages, Le Dragon de l’épée est un très bon récit de l’auteur britannique qui a sut, une fois de plus, tenir en haleine ses lecteurs avec un texte fort, profond, et qui, par certains cotés (et malgré toutes les dissemblances dut aux deux décennies d’écart) ressemblent a son prédécesseur, Le Champion éternel. Car une fois de plus, ce n’est pas à un simple récit de Fantasy que l’on aura droit tant les sujets abordés, si l’on sait bien lire entre les lignes (et encore) sont nombreux. Si dans le premier volume du cycle, c’était la guerre et le racisme qui étaient dénoncés principalement, cette fois ci, c’est les totalitarisme, les dictateurs et les façons dont ceux-ci parviennent au pouvoir, et contrôlent leur peuple, qui est mis en avant, avec un parallèle plus que judicieux avec Hitler et le nazisme, par le biais d’un personnage, Von Beck, avatar a la fois du Champion et du Compagnon, suivant le lieu et le temps où celui-ci (et les autres membres de sa famille) est utilisé. Ainsi, en plus d’un récit très réussi et captivant, même si pas forcement original (sauvez le monde, récupérer une épée, des méchants très méchants etc.), Moorcock réussi a transcender son œuvre en lui donnant un coté engagé de bon effet. Mais ce n’est pas tout et ce n’est pas seulement le totalitarisme qui est dénoncé dans ce troisième volume de La quête d’Erekosë : en effet, par le biais de son personnage principal et de sa lute incessante entre ses diverses identités, l’auteur nous montre, le plus naturellement du monde, que le simple fait de savoir qui on est véritablement et de l’accepter, vaut tous les hauts faits héroïques du monde. Oui, c’est John Daker qui l’emporte sur Erekosë, Urlik, et tous les autres à la fin, oui, c’est John Daker qui fait que, les six Royaumes sont sauvés, et c’est finalement John Daker qui, à la fin, est récompensé de ses efforts en obtenant un repos bien mérité, les dernières lignes étant assez forte a mon avis lorsque Moorcock nous dit, par le biais de son héros, que notre monde est tout autant fantastique que ceux qu’il a put parcourir, qu’il y autant de mérite à y vivre que partout ailleurs. Un constat simple et qui serait bon pour tous ceux qui rêvent d’une autre vie, soit disant plus merveilleuse, en oubliant, tout bonnement, de vivre la leur. Franchement, un excellent roman, sans aucune contestation possible.

Alors, mes craintes de départ en ce qui concernaient Erekosë ? Envolées, bien entendu à la suite de ces trois récits (moins le deuxième tout de même, loin d’avoir la force des deux autres) qui, sincèrement, m’ont plus qu’agréablement surpris. J’étais très loin de m’attendre a tant de qualités en lisant La trilogie de la quête d’Erekosë et ce fut donc avec surprise que je les ait dévoré, y prenant énormément de plaisir. Franchement, je conseille vivement la lecture de ce cycle à tous les amoureux de Moorcock, aux amateurs de Fantasy en général, mais aussi, à tous ceux qui aiment réfléchir et ne pas se contenter de lire des œuvres fades, sans grand intérêt.
 




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