Elle voulait tant rester humaine, ne pas se fondre dans la rage de l'oiseau captif... Romilly aussi vivrait captive. Elle ne connaîtrait pas l'extase du vol. Les murs se refermaient... Elle leva son poing et laissa la bête s'envoler. Elle goûta la chaleur du soleil sur ses ailes, l'éblouissement de la lumière dans ses yeux... Romilly aussi devait être libre. Elle oublierait sa haute naissance. Elle n'irait pas à Nevarsin...
Le monde se déployait sous elle comme une carte. Désir de plonger, de déchiqueter, de s'ébrouer dans le sang... Des ailes noires passèrent devant ses yeux, elle tendit le bras, sentit l'étreinte cruelle des serres sur sa peau.
«Ma chérie, ma beauté, ma merveille, murmura-t-elle au faucon qui se lissait les plumes. Tu n'es pas à moi. C'est toi qui m'as adoptée...»
Ce brasier en elle pouvait la détruire. On le savait dans les Tours et on allait l'adopter. Elle. |