Le Comte Airain a perdu le désir de vivre. Sa fille, la douce Yisselda, a été enlevée, puis livrée au Dieu Fou. Dorian Hawkmoon, le fiancé de la belle, guerroie au loin contre les Granbretons. C'est pourtant lui qui, sur le chemin du retour, rencontre les adorateurs du Dieu Fou. Ces gladiateurs nus, luisants et drogués se reconnaissent à leur rire sauvage, pareil à celui de tous les damnés de l'enfer. Ils sont comme une baleine en furie, leur plaisir n'est pas de voler mais de détruire.
C'est à l'Amulette Rouge que le Dieu Fou doit sa puissance et sa folie : il l'a dérobée à un serviteur du Bâton Runique et n'a pas le droit de la porter. Par-delà les navires de la mort, par-delà les guerrières en kilt, Hawkmoon atteint un château noir où le Dieu Fou, seul et désespéré (ses suivantes se sont entre-tuées pour satisfaire sa perversité), libère Yisselda; et c'est elle qui, avec un hurlement de bête, se jette sur son sauveur.
Devra-t-il la tuer ? Devra-t-il mourir ?
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le 06/12/2009 > Bien mais pourrais etre mieux
Décidément, depuis que je me suis lancé dans la lecture des œuvres de Michael Moorcock, Elric d’abord, Hawkmoon maintenant, j’enchaîne les divers tomes les uns après les autres. Cela me fais penser aux Annales du Disque-Monde, sauf qu’à l’époque, je ne travaillais pas et j’avais bien plus de temps à les consacrer, ce qui est loin d’être le cas maintenant ; pourtant, en moyenne, j’en suis à un volume par semaine plus ou moins. Bon, en toute objectivité, ceux-ci ne sont pas bien longs, et dans le cas du cycle du Duc de Köln, le style d’écriture et les caractères bien gras (du moins, pour les deux premiers tomes), c’est encore plus flagrant. Mais bon, cela n’enlève en rien, ou presque, à la valeur de l’œuvre en elle-même. Enfin, tout ça pour vous dire (c’est une façon comme une autre) que je viens de finir de lire le deuxième volume des aventures d’Hawkmoon, Le Dieu fou.
Il n’y a pas de grandes différences entre celui-ci est son prédécesseur, Le joyau noir, l’action débute là où on l’avait laissée à la fin du premier volume et d’entrée de jeu, on retrouve le Duc de Köln et Oladhan, son fidèle compagnon des montagnes bulgares (il faut bien que le Champion Eternel ait son compagnon), décidés à revenir le plus rapidement possible en Kamarg, maintenant qu’Hawkmoon est libéré de la menace que le joyau noir faisait peser sur lui. D’ailleurs, une fois de plus, et j’estime bon de le signaler, il n’y a aucun temps mort : l’action dans ce cycle est primordiale et l’on n’a guère le temps de s’attarder sur les états d’âmes des protagonistes, voir même les discussions entre ceux-ci, réduites qu’elles sont au stricte minimum. D’ailleurs, sur ce point, on sent bien que l’auteur s’est contenté d’écrire un récit d’aventure pure, où les rebondissements se succèdent à une vitesse folle et où Moorcock ne s’attarde jamais sur tel passage qui aurait probablement mérité d’être un peu plus développé ; c’est parfois dommage et c’est là le principal défaut que l’on pourrait qualifier pour ce cycle (du moins, pour ces deux premiers volumes, je ne peux juger de la suite pour le moment) qui aurait probablement mérité un autre traitement tant son univers, post-apocalyptique, rempli d’anachronismes bien trouvés, son empire maléfique tout bonnement génial et ses personnages hauts en couleurs figurent parmi les meilleurs idées qu’il m’ait été donné de lire aux cours de mes nombreuses pérégrinations dans l’univers de la fantasy. D’ailleurs, puisque l’on y est, comment ne pas revenir sur ces protagonistes qui écrasent de part leur charisme quasiment tout le reste, y compris le héros, le sympathique Dorian Hawkmoon, que j’aime bien mais qui est tout de même, reconnaissons le, à des années lumières d’Elric. Et dans ce volume, en plus des personnages secondaires, apparaît le anti-héros par excellence, le charismatique Huillam D'Averc, d’abord adversaire puis allié, au fil des événements du Duc de Köln, qui, par son cynisme, sa prestance et son ambiguïté en devient rapidement sympathique au point que, personnellement, je l’ai préféré à Hawkmoon, un peu trop fade pour le moment.
Enfin, dans Le Dieu fou, le lecteur traversera, avec les héros, toute l’Europe, rencontrera une ancienne race porteuse d’antiques reliques scientifiques, partira au secours d’ Yisselda disparue depuis des mois, aura à faire aux mercenaires fous d’un soit disant Dieu porteur d’une amulette rouge dont Hawkmoon devra s’emparer, fera face une fois de plus aux Granbretons qui, après avoir conquis quasiment tout le continent, ont lancer toutes leurs forces contre la Kamarg qui est bien prête de tomber et qu’il faudra sauver à tout prix, tandis que, il devient de plus en plus flagrant que les faits et gestes des divers protagonistes ne semblent pas être le fait de leurs décisions ou du hasard, mais bel et bien du destin. Tout cela en deux cents pages environ mais suffisamment captivant pour tenir le lecteur en haleine du début à la fin.