Nuit, éclairs, nuages noirs et ce sombre vaisseau tapi au large. Elric était arrivé au-delà du monde connu et le temps pressait. Les chiens n'allaient pas tarder à se montrer.
« Ohé, du navire ! »
L'homme casqué tourna la tête.
« Elric, nous vous attendions. Avec vous, nous sommes au complet. »
Ainsi commença une quête indéfinie sur une mer surnaturelle bordée par plusieurs mondes. Etrange navire voguant sur un océan plus étrange encore ! Ils étaient vingt héros, guidés par un capitaine aveugle et un timonier muet.
Souvent Stormbringer, l'épée maudite, chantait en prenant des âmes, et les cadavres s'amoncelaient. Mais comment sortir de ce dédale où les dimensions tournent, où le temps glisse et où errent tant de marins perdus dans l'éternité ?
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dakeyras le 08/11/2009 > dans le vif du sujet
On entre enfin dans le vif du sujet avec 3 nouvelles qui se suivent dans l'ordre chronologique.
La 1ère est certainement la meilleure des trois, avec l'apparition de Hawkmoon, d'Ereköse et de Corum. Mais il est franchement dommage que la nouvelle soit si courte et qu'on en apprenne pas plus.
Bref, le livre reste génial mais laisse un goût amer à la fin de la lecture.
le 02/10/2009 > Un epu décu...
Troisième tome du cycle d’Elric, le navigateur sur les mers du destin se déroule, chronologiquement, avant le retour du prince albinos dans sa patrie et s’intercale donc, plus ou moins avant cet événement vital dans la saga et après la forteresse de la perle, même si, vu que Moorcock écrivit les divers ouvrages comportant le cycle dans le plus grand désordre, quelques incohérences sont à signaler ; ainsi, au début de ce troisième tome, l’on apprend stupéfait que cela ne fait que quelques semaines qu’Elric à quitter sa patrie, ce qui ne correspond pas vraiment avec le précédant volume, mais bon, on pardonnera, pour être gentil, ces quelques boulettes au fait qu’il y a près de vingt ans d’écart entre les deux…
Le navigateur sur les mers du destin se compose de trois nouvelles qui se suivent dans le temps et qui voit donc notre albinos tourmenté, alors qu’il fuyait des esclavagistes, trouver secours à un sort cruel, alors qu’il n’avait plus grand espoir, par l’arrivée d’un étrange navire qui semblait attendre sa venue. Dans la première nouvelle, Cap sur l’avenir, Elric fait la connaissance du charismatique Capitaine aveugle de son jumeau le timonier muet ainsi que du curieux équipage composant le navire, pour la plupart des guerriers comme lui et tout l’intérêt de la nouvelle, justement, repose sur le fait que parmi ceux-ci, l’on retrouve des personnages principaux d’autres cycles célèbres de l’auteur comme Corum, Hawkmoon et Erekosë. Alors, le lecteur sera ravis de cette rencontre et de l’union entre quatre fortes personnalités charismatiques, cependant, le problème c’est que, en dehors de leur présence, le reste de la nouvelle n’est franchement pas exceptionnelle, loin de là : la menace justifie certes une telle alliance, mais le tout est si rapidement expédié que l’on ne peut s’empêcher, au final, d’en ressentir un certain sentiment de gâchis. Dommage, la présence commune d’Elric, Corum, Hawkmoon et Erekosë méritaient mieux que cette petite nouvelle assez décevante au final.
Cap sur le présent est déjà plus intéressante, sans atteindre toute de fois des sommets : dans cette deuxième nouvelle, Elric quitte le fameux navire (et moi qui croyait que celui-ci ferait partie intégrante de toute l’intrigue, autant pour moi) et se retrouve sur une île étrange, toujours située entre les plans. Après avoir fait la connaissance d’un autre naufragé de son monde, le Comte Smiorgan, le prince de Melniboné aura à faire avec ni plus ni moins que l’un de ses ancêtres, le terrible Comte Saxif d’Aann, aux pouvoirs redoutables mais dont le jugement est obscurci par l’amour inconditionnel qu’il porte à une femme. Sans atteindre des sommets, Cap sur le présent renoue avec le coté désabusé et mélancolique de la saga mais le plat de résistance est pour la fin, avec la troisième nouvelle, Cap sur l’avenir, où Elric et son compagnon, de retour dans leur monde, rencontrent l’un des plus grands aventuriers et explorateurs des jeunes royaumes, le Duc Avan. Et cette fois ci, ce nouveau voyage les entraînera vers un lointain continent occidental, en pleine jungle ressemblant comme deux gouttes d’eau à l’Amazonie, d’où le peuple d’Elric serait originaire. Et là, franchement, je dois reconnaître que j’ai été captiver par ce récit, un peu trop court a mon goût (mais la perfection n’est pas de ce monde), entre ruines millénaires, peuple reptilien quasi invulnérable, secrets mystérieux qui remontent à la nuit des temps et, petite cerise sur le gâteau et meilleure trouvaille de Moorcock dans ce troisième tome, le fascinant et dramatique « être condamné à vivre ». Sincèrement, c’est avec des figures dans son genre que je ne peux m’empêcher de me dire que Michael Moorcock est décidément un auteur génial, même si, malheureusement, parfois inconstant…
Au final, le navigateur sur les mers du destin m’a un peu déçu, en raison surtout de la première nouvelle, dont j’attendais énormément (un peu normal avec des cadors comme Elric, Corum, Hawkmoon et Erekosë en tète d’affiche, mais bon…). Mais l’ensemble, sans être vraiment génial, comporte tout de même de bons, voir d’excellents moments (dont certains assez dramatiques dans la lignée de la saga) et fait que ce troisième tome du cycle d’Elric, mérite au moins le détour, ne serais ce que pour la rencontre des différents avatars du Champion Éternel et, bien entendu, pour le fascinant « être condamné à vivre ».