|
L'homme tombé du ciel
( The man who fell to Earth )
|
|
|
 |
 |
 |
 |
Quatrième de couverture : |
Il est venu seul de sa planète détruite par les guerres et dont la civilisation va disparaître. Il est venu chercher de l'aide, mais à qui peut-il s'adresser sans passer pour un envahisseur ?
Pourtant, si les rescapés d'Anthéa parvenaient à le rejoindre sur Terre, leur science et leur expérience pourraient éviter à notre planète de subir un destin similaire.
Mais il est si seul, écrasé par une pesanteur trop forte, malhabile, malheureux malgré la fortune que lui rapportent ses brevets d'inventions... Et puis, que peut apporter à sa race ce monde arriéré qui a brisé ses ailes ?
Une oeuvre mélancolique et grave, qui a donné lieu à une adaptation cinématographique où David Bowie, plus diaphane que jamais, tenait magistralement le rôle de L'homme qui venait d'ailleurs. |
|
 |
 |
 |
 |
|
|
 | Annotations diverses : |
Professeur de littérature à l'université d'Ohio, Walter Tevis (1928-1984) fait ses débuts d'écrivain dans la revue Galaxy en 1957. Il publie L'Homme tombé du ciel, son premier roman, en 1963. Puis Tevis cesse d'écrire pour faire un retour en 1980 avec L'Oiseau d'Amérique, qui sera comparé, à sa publication, au Meilleur des mondes d'Aldous Huxley. |
Critique :
L’homme tombé du ciel est un récit désabusé contant l’histoire d’un extraterrestre exilé sur notre planète en proie à la guerre froide (l’ouvrage date de 1963).
A travers ce récit, W. Tevis nous offre une fable sur la destinée future de l’humanité et une mise en garde contre les dangers générés par la course effrénée aux armes de destruction massive, par le gaspillage irraisonné des ressources naturelles et par la pollution qui menace un jour de désertifier la planète.
En effet, l’extraterrestre incarne la figure d’Icare, en fait, l’humanité elle- même, qui s’élève haut dans le ciel avant de se brûler les ailes et d’entamer sa longue chute. Il arrive sur notre monde alors que lui-même est issu d’une planète moribonde dont les habitants en ont détruit la surface au cours de gigantesques guerres fratricides. L’homme tombé du ciel est en fait l’incarnation de notre propre futur si l’homme ne modifie pas son comportement actuel. Les aspects philosophiques et moraux du roman font que ce dernier reste aujourd’hui d’actualité.
L’Icare du roman est un homme oiseau doté d’une grande fragilité et d’une grande sensibilité. W. Tevis écrit des belles pages où il expose les difficultés qu’il rencontre dans ses tentatives d’adaptation à notre monde.
L’ouvrage nous offre quelques trouvailles intéressantes. C’est ainsi qu’avant de venir sur notre monde, l’extraterrestre a longtemps étudié les comportements humains à travers les programmes télévisés de la Terre, captés sur Anthéa, sa planète d’origine. Une fois exilé sur notre monde, pour dissimuler sa nature, il prend des attitudes et des comportements issus des personnages télévisés. Puis, il découvre que la société humaine est bien plus complexe que ce qu’il a pu en déduire de l’analyse de ses émissions télévisées. On suit ainsi pas à pas son évolution jusqu’à sa chute finale.
De manière générale, W. Tevis construit son récit par petites touches douces-amères successives et ce, sans jamais tomber dans le tragique ostentatoire. Le récit se déroule, sans véritablement de grands événements frappants, sans révélations surprenantes, pour parvenir au final, à une vision désenchantée du monde. L’histoire nous fait pressentir la venue prochaine d’un vide qui finira par tout engloutir, sans jamais, exposer le lecteur directement à l’avènement de ce vide.
Les caractéristiques de ce style dépouillé exposant une intrigue simple font que certains lecteurs risquent de trouver que l’histoire manque particulièrement de chairs, le texte donne l’impression qu’il ne se passe pas véritablement grand chose, sans doute, est-ce voulu par l’auteur, car on a l’impression que justement, il n’y a rien à faire pour sauver le monde.
Quoi qu’il en soit, L’homme tombé du ciel est une fable de science fiction, agréable à lire, qui possède le mérite de proposer une relecture habile du mythe d’Icare présenté comme le symbole moteur du destin des civilisations évoluées technologiquement.
Jeremy BLAMPAIN |
 | Plus d'infos : |
Note moyenne donnée par les internautes : ( 1 vote )
Popol Wul le 16/07/2008 > |
Une fable simple et mélancolique, dans la lignée de Ray Bradbury. |
|
|