Critique : 
 
Angel Heart combine habilement les grands archétypes du roman noir  américain avec les éléments typiques du roman fantastique satanique  qui a connu un grand engouement à la fin des années 70. En cela, il  s’inscrit dans la continuité des trois grands classiques de ce sous-genre  particulier de la littérature fantastique, Rosemary’s babies, L’exorciste et  La malédiction. 
 
On suit avec un certain intérêt l’enquête menée par Harry Angel,  détective désabusé et cynique jusqu’au dénouement final, sans doute,  l’un des plus surprenants qui a été écrit dans la littérature fantastique. Au fur et à mesure de l’avancée de ses recherches, on plonge avec  Harry Angel dans le monde du vaudou et du satanisme, au cours de ses  investigations, ils croisent d’une galerie de personnages pittoresques  sortis tout droit d’un roman noir.  
 
Toutefois, le roman manque de chair et laisse un arrière-goût de trop  peu. Les personnages sont réduits à leur plus simple expression.  L’histoire manque singulièrement d’émotions et avance selon une  intrigue qui pêchent par sa linéarité, le tout émaillé de scènes utilisant  les grosses ficelles du genre, messe noire, culte vaudou, pacte avec le  diable,… 
 
En cela, l’adaptation cinématographique qu’à réaliser Alan Parker  surpasse le roman sur de nombreux points, en en éliminant les plus gros  défauts.  
 
Néanmoins, la révélation finale mérite que l’on prenne le temps de  s’intéresser à ce roman, elle rachète à elle seule les nombreuses  faiblesses du récit. Une fois, le livre terminé, on ne peut que repenser au  destin tragique de Johnny Favorite, l’homme recherché par Harry Angel.  
 
Jeremy BLAMPAIN 
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