Le cycle d’Elric poursuit son petit bonhomme de chemin, alternant entre les premiers textes et d’autres, plus ou moins récents, et, dans ce cinquième volume, La sorcière dormante, datant du tout début des années 70, Michael Moorcock, nous propose, avec les trois nouvelles qui composent ce roman, de retrouver le prince albinos aux prises avec son nouvel ennemi, le sorcier de Pan Tang, le cruel et fort vindicatif Theleb K'aarna. De plus, l’auteur britannique en profite pour réutiliser un personnage intéressant du cycle, la sorcière Myshella, que l’on avait rencontrée dans le tome précédant, Elric le nécromancien, et plus précisément dans la nouvelle Le songe du Comte Aubec. D’ailleurs, si la lutte entre Elric et Theleb K'aarna semble occuper la majeur partie de l’intrigue, la relation que le dernier prince de Melniboné entretient au cour de cette ouvrage avec la belle et fascinante Myshella (qui lui rappelle tant sa douce Cymoril) est primordiale pour l’ensemble du cycle, nous montrant que petit à petit, l’ancien serviteur du Chaos, commence à basculer vers la Loi, de part sa rencontre avec l’une des servantes de celle-ci, évidement, mais surtout en se rendant compte que ses actes, depuis longtemps, étaient plus qu’ambigus à l’encontre de ses prétendus seigneurs.
Les trois nouvelles sont assez agréables à lire et suffisamment captivantes pour que l’on ne s’ennuie pas une seule seconde. Dans la première, Le Tourment du dernier seigneur, l’on découvre comment, alors qu’Elric et Tristelune pourchassaient Theleb K'aarna, se fait la rencontre avec Myshella la sorcière, qui, forcement, a mal à partir avec le sorcier qui souhaite se débarrasser d’elle. Bien évidement, nos deux « héros » réussiront à la sauver mais la nouvelle qui n’aurait put être qu’un simple prétexte à justifier la rencontre entre Elric et Myshella, se retrouve sublimée par un final apocalyptique où le prince sanguinaire est tout simplement pris d’une folie meurtrière. Ensuite, dans Piège pour un prince pâle, on a le plaisir de retrouver un personnage assez charismatique que l’on avait rencontré dans le premier tome, Rackhir le Rouge, qui depuis, vit dans la mythique Tanelorn. Encore une fois, il faudra déjouer les pièges tendus par le maléfique Theleb K'aarna, cette fois ci allié aux mendiants de Nadsokor, une ville digne de la Cour des miracles. Nouvelle sympathique, certes, mais largement inférieur au plat de résistance qui clôt ce cinquième tome, Trois héros pour un seul dessein, qui voit l’union d’Elric avec deux autres incarnations du Champion Eternel : Corum et Erekosë. Les trois hommes se voient, au court de leurs aventures respectives, dans l’obligation de joindre leurs forces afin de libérer le compagnon de Corum, le fantasque Jhary-A-Conel, emprisonné dans une tour qui ne cesse de naviguer entre les divers plans, ne restant que quelques instants dans chacun d’eux. Un véritable régal qui nous en apprend beaucoup sur le multivers et le Champion Eternel.
Au final, La sorcière dormante se révèle être un bon cru de Moorcock, qui se lit assez rapidement tant les nouvelles qui la composent sont captivantes et passionnantes : de l’action, de sombres sortilèges, des créatures redoutables, de véritables combats homériques (eh, Elric abat un Dieu !), mais aussi de l’amour et le désespoir le plus total. « Maudit, maudit, maudit ! » hurle Elric dans un final dramatique, mais comme chacun sait, c’est lui qui est véritablement maudit, ce qui rend ses aventures inoubliables. Vivement la suite !
Cycle d'Elric (4) - Elric le nécromancien
le 11/10/2009 : Monumental, tout simplement...
C’est avec Elric le Nécromancien, quatrième tome de l’extraordinaire cycle de Michael Moorcock que l’on rentre véritablement dans le vif du sujet avec les premiers textes écrit par l’auteur de l’aventurier albinos et d’ailleurs, cela se ressent tout de suite : nouvelles plus courtes, un Elric légèrement différent, bien plus cruel par moments et insensible, mais un souffle épique toujours présent et qui laisse songeur. Comme je l’avais déjà précisé lors de la critique d’Elric des Dragons, le lecteur moderne, blasé, pourra être dubitatif devant les états d’âmes du dernier héritier de l’antique Melniboné, après tout, depuis les années 60, on a eu l’occasion d’en voir défilé par semi remorques des anti-héros ; cependant, imaginez un instant, à l’époque, quelle révolution un personnage comme Elric, littéralement à contre courant de la production habituelle (qui oscillait entre Tolkien et Conan et ses clones) put représenter : tout simplement une révolution. Et les quatre nouvelles composants ce quatrième tome (toujours les éditions Pocket), toutes aussi bonnes les unes que les autres, sont bien révélatrices de ceci.
La première, Le songe du Comte Aubec, est assez particulière puisque Elric n’y apparaît pas le moins du monde, son nom n’apparaissant d’ailleurs même pas. Alors, me direz vous, quel intérêt sa présence dans un tel ouvrage ? Pour commencer, le récit se déroule dans le passé, à l’époque de la jeunesse des Jeunes Royaumes, dont on apprend, à la fin, que leur création fut pour le moins particulière. De plus, les plus, les plus attentifs d’entre vous se rappellent probablement qu’avant de trouver Stormbringer, l’arme de notre albinos préféré était l’épée d’un certain… Aubec. Bref, sans être véritablement extraordinaire, cette nouvelle se relève pour le moins indispensable pour la compréhension globale de la saga, justifiant sa place dans le cycle.
Avec La cité qui rêve, c’est tout simplement à la mythologie « Moorcockienne » que l’on s’attaque ; en effet, dans ce (trop) court récit, tout ce qui fait, et fera la légende d’Elric est là : la chute de Melniboné, la mort de Cymoril par les mains de son amant, la fuite et la trahison d’Elric, dont les remords ne le quitteront plus. Nouvelle en elle-même parfaite, son seul, mais important, défaut est que, comme Moorcock écrivit son cycle dans le désordre le plus total (pour ne pas dire le bordel intégral) y revenant par la suite parfois quelques décennies plus tard, le lecteur aura tout d’abord un peu de mal à reconnaître le mélancolique personnage des premiers tomes (comme dit plus haut), mais, et là c’est bien plus grave, les incohérences sont plus que nombreuses et dommageables pour l’ensemble de la saga. Car là, on est au-delà des boulettes : si Cymoril, dans la cité qui rêve, est victime d’un sort de sommeil de son frère Yyrkoon, pourquoi diable Moorcock, dans Elric des Dragons, sensé se déroulé bien avant mais écrit plus tard, réutilise le même procédé (tout en « sauvant » la jeune femme du sortilège), tout en oubliant qu’Elric avait laissé le trône, ponctuellement certes, a son cousin ? Boulettes et répétitions inutiles… Vraiment dommage pour le coup…
La troisième nouvelle, Tandis que rient les dieux, est l’un des grands moments de ce quatrième tome. Tout d’abord, celui qui deviendra l’un des personnages les plus importants du cycle, Tristelune, le fidèle compagnon et ami du dernier prince de Melniboné y fait son apparition, et rien que pour cela, le récit se devait d’être souligné. Cependant, plus qu’une simple histoire servant de prétexte à l’entrée en scène du second rôle de la saga, Tandis que rient les dieux est fort d’une intrigue vraiment captivante, où l’on retrouve tout le fatalisme du cycle, où Elric se lance en quête d’un livre, censé lui apporté toutes les réponses qu’il ne cesse de se poser sur le but de sa vie et sur les finalités, plus globales, du destin et des forces qui le contrôlent ou qui luttent depuis la nuit des temps sans parvenir à la victoire. Et alors, après être venu à bout de maintes épreuves, au moment où il croit que toutes ses questions trouveront finalement une réponse, le livre tombe en poussière dans ses mains, le plongeant dans le plus profond des désespoir, dans une scène superbe, où tout le pathétisme et la futilité de l’espérance de connaissance des hommes est mise en avant. Vraiment excellant !
Pour finir, je dois reconnaître que La citadelle qui chante, malgré une intrigue intéressante et qui se lit bien, doit bien plus à l’apparition de celui qui deviendra la nouvel Némésis d’Elric, l’inquiétant et fourbe Theleb K'aarna, ainsi que celle de la Reine Yishana qu’à son histoire, sympathique mais loin d’être extraordinaire et qui permet surtout de faire le lien avec le début du tome et le songe du Comte Aubec. Certes, elle à sa place dans la saga, mais on à déjà et l’on connaîtra bien mieux…
Elric le Nécromancien marque un tournant incontestable dans la saga et c’est bel et bien dans ce quatrième tome que le lecteur rentrera de plein pied dans le cycle, suivant désormais les péripéties d’Elric et de son compagnon Tristelune dans maintes aventures où la lute de la Loi et du Chaos n’est jamais bien loin, et ce, jusqu’à leur sort funeste et inoubliable. Inoubliable comme les nouvelles qui composent ce roman et dont la seule faiblesse (mais cela se retrouve au court de l’ensemble des neufs volumes), malheureusement, est due aux nombreuses incohérences qui parsèment le récit et qui sont dues, à des parutions, comme vous le savez, dans le plus parfait désordre.
La compagnie noire (03) - La rose blanche
Flykillerman le 10/10/2009 : Ca sent bon la rose
Aussi bon que le tome précédent "Le Château Noir", l'auteur clôt de belle manière le cycle des Livres du Nord.
Cycle La Belgariade (1) - Le pion blanc des présages
dakeyras le 05/10/2009 : excellent
un vrai régal. Des personnages attachants, un scénario bien ficelléet une bonne note d'humour avec Silk. Un des plus grand cycle de Fantasy.
Au carrefour des étoiles
sethup le 03/10/2009 : un joyau dans le genre
Les reflexions d'un homme en contact avec de nouveaux savoirs, de nouvelles technologies et des revelations d'outre-Terre, ayant vu les hommes passer jadis de la chasse aux sorcieres aux violences du racisme pour exorciser la Peur de l'inconnu, et se demandant sans cesse si ceux de sa race seront mures un jour pour savoir.
Il existe donc qu'un WAY STATION sur Terre et c'est celui de Simak...un roman fabuleux presentant tout au plus quelques faiblesses mais surtout... UNIQUE en son genre!!!
Si fallait lire seulement un titre de Simak, il faudrait lire WAY STATION...merci Clifford!
La Tapisserie de Fionavar (3) - La voie obscure
le 03/10/2009 : superbe
quelque peu perdue au début, par la suite conquise! la poesie et le drame unis par une sensualité qui rend les personnages si vrais! Impossible de ne pas les aimer jusqu'à la fin!
Cycle d'Elric (3) - Le navigateur sur les mers du destin
le 02/10/2009 : Un epu décu...
Troisième tome du cycle d’Elric, le navigateur sur les mers du destin se déroule, chronologiquement, avant le retour du prince albinos dans sa patrie et s’intercale donc, plus ou moins avant cet événement vital dans la saga et après la forteresse de la perle, même si, vu que Moorcock écrivit les divers ouvrages comportant le cycle dans le plus grand désordre, quelques incohérences sont à signaler ; ainsi, au début de ce troisième tome, l’on apprend stupéfait que cela ne fait que quelques semaines qu’Elric à quitter sa patrie, ce qui ne correspond pas vraiment avec le précédant volume, mais bon, on pardonnera, pour être gentil, ces quelques boulettes au fait qu’il y a près de vingt ans d’écart entre les deux…
Le navigateur sur les mers du destin se compose de trois nouvelles qui se suivent dans le temps et qui voit donc notre albinos tourmenté, alors qu’il fuyait des esclavagistes, trouver secours à un sort cruel, alors qu’il n’avait plus grand espoir, par l’arrivée d’un étrange navire qui semblait attendre sa venue. Dans la première nouvelle, Cap sur l’avenir, Elric fait la connaissance du charismatique Capitaine aveugle de son jumeau le timonier muet ainsi que du curieux équipage composant le navire, pour la plupart des guerriers comme lui et tout l’intérêt de la nouvelle, justement, repose sur le fait que parmi ceux-ci, l’on retrouve des personnages principaux d’autres cycles célèbres de l’auteur comme Corum, Hawkmoon et Erekosë. Alors, le lecteur sera ravis de cette rencontre et de l’union entre quatre fortes personnalités charismatiques, cependant, le problème c’est que, en dehors de leur présence, le reste de la nouvelle n’est franchement pas exceptionnelle, loin de là : la menace justifie certes une telle alliance, mais le tout est si rapidement expédié que l’on ne peut s’empêcher, au final, d’en ressentir un certain sentiment de gâchis. Dommage, la présence commune d’Elric, Corum, Hawkmoon et Erekosë méritaient mieux que cette petite nouvelle assez décevante au final.
Cap sur le présent est déjà plus intéressante, sans atteindre toute de fois des sommets : dans cette deuxième nouvelle, Elric quitte le fameux navire (et moi qui croyait que celui-ci ferait partie intégrante de toute l’intrigue, autant pour moi) et se retrouve sur une île étrange, toujours située entre les plans. Après avoir fait la connaissance d’un autre naufragé de son monde, le Comte Smiorgan, le prince de Melniboné aura à faire avec ni plus ni moins que l’un de ses ancêtres, le terrible Comte Saxif d’Aann, aux pouvoirs redoutables mais dont le jugement est obscurci par l’amour inconditionnel qu’il porte à une femme. Sans atteindre des sommets, Cap sur le présent renoue avec le coté désabusé et mélancolique de la saga mais le plat de résistance est pour la fin, avec la troisième nouvelle, Cap sur l’avenir, où Elric et son compagnon, de retour dans leur monde, rencontrent l’un des plus grands aventuriers et explorateurs des jeunes royaumes, le Duc Avan. Et cette fois ci, ce nouveau voyage les entraînera vers un lointain continent occidental, en pleine jungle ressemblant comme deux gouttes d’eau à l’Amazonie, d’où le peuple d’Elric serait originaire. Et là, franchement, je dois reconnaître que j’ai été captiver par ce récit, un peu trop court a mon goût (mais la perfection n’est pas de ce monde), entre ruines millénaires, peuple reptilien quasi invulnérable, secrets mystérieux qui remontent à la nuit des temps et, petite cerise sur le gâteau et meilleure trouvaille de Moorcock dans ce troisième tome, le fascinant et dramatique « être condamné à vivre ». Sincèrement, c’est avec des figures dans son genre que je ne peux m’empêcher de me dire que Michael Moorcock est décidément un auteur génial, même si, malheureusement, parfois inconstant…
Au final, le navigateur sur les mers du destin m’a un peu déçu, en raison surtout de la première nouvelle, dont j’attendais énormément (un peu normal avec des cadors comme Elric, Corum, Hawkmoon et Erekosë en tète d’affiche, mais bon…). Mais l’ensemble, sans être vraiment génial, comporte tout de même de bons, voir d’excellents moments (dont certains assez dramatiques dans la lignée de la saga) et fait que ce troisième tome du cycle d’Elric, mérite au moins le détour, ne serais ce que pour la rencontre des différents avatars du Champion Éternel et, bien entendu, pour le fascinant « être condamné à vivre ».
Cycle d'Elric (2) - La forteresse de la perle
le 02/10/2009 : Elric au pays des merveilles
Il n’est pas évidant de se plonger dans un cycle comme celui d’Elric, dont l’auteur, depuis des décennies, s’évertue à lui donner diverses suites, préquelles et autres nouvelles au point que, fort de neuf volumes officiels au jour d’aujourd’hui (éditions Pocket), l’on se retrouve à passer d’écrits datant des années 60 à d’autres plus récents, comme ce deuxième tome, la forteresse de la perle, qui, chronologiquement parlant, est en fait le dernier (1989). D’ailleurs, cela se voit, ne serais ce que part le style d’écriture et la longueur de celui-ci : désormais, plus de nouvelles mais un véritable roman, bien plus d’ailleurs que pour Elric des Dragons. Cependant, la question qui nous taraude est la suivante : Michael Moorcock à t’il eut raison de nous proposer une énième aventure de son héros le plus célèbre, Elric, le souverain albinos de Melniboné, ou bien, comme le prétendent certains, aurait il mieux fait de s’en abstenir ? Franchement, la forteresse de la perle, près de vingt ans après sa parution provoque encore maints débats contradictoires et nombreux sont ceux qui ne la portent pas dans leurs cœurs. Or, il se pourrait que le lecteur tienne là, un véritable petit bijou qu’il n’est pas prêt d’oublier de si tôt.
Pour être tout à fait franc, les premières pages de la forteresse de la perle m’avaient laisser légèrement perplexe quant à la qualité de l’œuvre : si l’idée de retrouver Elric, à l’époque où il parcourait les jeunes royaumes avant son retour funeste dans sa patrie (véritable commencement du cycle par ailleurs) pouvait paraître bonne, encore fallait il que cela vaille le coup et bon, comment dire, j’étais loin d’en être persuader au départ. Une aventure d’Elric en plein désert, dans un royaume fort semblable a notre Arabie moyenâgeuse, en quête d’un quelconque trésor ; franchement, il n’y avait pas de quoi fouetter un chat même si la lecture n’en restait pas moins intéressante, sans être transcendante. Bref, tout ceci pouvait parfaitement paraître plus que dispensable et, alors que j’avançais petit à petit dans le récit, je commençais à être convaincu que certains avaient raison a plus d’un titre que l’on avait là le tome le plus faible de la saga.
Et puis, subitement, alors que l’ennuie commençait à poindre le bout de son nez, voila que, ce qui apparaissait au départ comme étant une simple chasse au trésor sa métamorphosa en un sublime récit rempli d’onirisme, totalement imprévus et qui nous entraîna très loin, dans le magnifique et non moins inquiétant monde des rêves. Accompagnée d’une belle et mystérieuse voleuse de songes, notre albinos favori, toujours aussi tourmenté et indécis, s’aventure donc dans un monde digne de celui d’Alice au pays des merveilles, avec des soupçons de l’Enfer de la Divine Comédie, un monde captivant, dangereux, où l’on retrouve toutes les craintes mais aussi les espoirs des humains, qui bien souvent s’y perdent. Un monde pessimiste où les dangers, oniriques n’en sont pas moins réels, peut être même plus que dans la réalité et où Elric et sa compagne connaitront bien des dangers, a la fois physiques que mentales car, au royaume des songes, les tentations sont nombreuses et bien souvent imprévisibles et surprenantes. Et justement, c’est là la grande force de ce récit qui, s’il se lit comme un excellant roman d’aventure, nous entraîne dans un univers peu commun, qui nous amène à nous poser à la fois des questions sur les aspirations et les craintes de tout à chacun, mais aussi qui nous en apprend plus sur le fameux multivers cher à l’auteur. Et alors, ce récit, qui aurait put être tout simplement banal, s’en trouve sublimer et plaira à tous ceux qui aiment voyager, qui aiment les grands sentiments et les romans d'aventures intelligents car sans être le chef-d'oeuvre de Moorcock, vous rencontrerez ici des personnages tout simplement fascinants et un souffle épique rarement atteint encore aujourd'hui.
Au final, la forteresse de la perle mérite amplement le détour et, forcement, pour répondre à une question primordiale posée plus haut, oui, sa place dans le cycle n’est pas usurpée. Et, pour enfoncer le clou, lorsque, vers la fin de l’ouvrage, Elric, de retour dans le monde réel, réglera ses comptes dans un déchaînement de violence inouïe, le lecteur, qui pourrait être blasé, n’en restera pas moins stupéfait par les actes d’un personnage à la fois calme et réfléchit, mais capable des pires actes de barbarie qui à fait, depuis le début des années 60, sa légende. Alors oui, la forteresse de la perle n’est pas le meilleur volume du cycle, mais il n’en est pas moins indispensable et inoubliable et s’avère, au final, comme étant un véritable régal.
Le mythe de Cthulhu
=BoumChaKal= le 30/09/2009 : He is Providence !
Avant toute chose, il faut savoir qu'H.P. Lovecraft est une légende à lui seul. Il aurait eu une vie solitaire, coupé de tout contact humain (il a quand même été marié). Il était maladif, pauvre et rongé par un mal de vivre ! Il aurait écrit énormément de nouvelle la nuit... Et une bonne partie de ces textes forment un univers, celui de Cthulhu ! Ce névrosé n'a jamais connu le succès qu'il a aujourd'hui.
Quand on sait tout ça, on aborde la lecture d'un autre œil... il plane autour de ses œuvres, une sorte de peur permanente et d'épouvante rarement décrite explicitement et ou l'imaginaire est très sollicité et c'est de là que l'horreur apparait ! Les nouvelles sont souvent sur le même schéma, un personnage principale qui enquête, ou qui cherche à savoir ce qu'il ne devrait pas savoir. Plus on s'approche du mythe, plus on se brule les ailes et surtout les sens ! On touche du doigt la folie, on entre dans les rêves, on côtoie des fantômes, on voit le mal touché tout ce qui nous entoure, on se rapproche de plus en plus de l'épicentre du mythe... les profondeurs des ténèbres nous regarde ! On apprend à apprivoisé ses frissons... Livre à lire seul éclairé à la bougie dans une cabane en bois au bord d'un lac entouré par une foret canadienne des plus dense...
Les fourmis (1) - Les fourmis
=BoumChaKal= le 30/09/2009 : Les insects sont nos amis
Apiculteur amateur, je me suis plongé dans la lecture de ce livre avec passion ! Werber mérite sa popularité grâce à ce livre... les deux autres tomes ne sont pas aussi bien que le premier (normal, l'effet découverte n'est plus là), mais si vous avez adorer le premier vous serez comblé de poursuivre l'ambiance et l'atmosphère de ce livre.
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Le cycle d’Elric poursuit son petit bonhomme de chemin, alternant entre les premiers textes et d’autres, plus ou moins récents, et, dans ce cinquième volume, La sorcière dormante, datant du tout début des années 70, Michael Moorcock, nous propose, avec les trois nouvelles qui composent ce roman, de retrouver le prince albinos aux prises avec son nouvel ennemi, le sorcier de Pan Tang, le cruel et fort vindicatif Theleb K'aarna. De plus, l’auteur britannique en profite pour réutiliser un personnage intéressant du cycle, la sorcière Myshella, que l’on avait rencontrée dans le tome précédant, Elric le nécromancien, et plus précisément dans la nouvelle Le songe du Comte Aubec. D’ailleurs, si la lutte entre Elric et Theleb K'aarna semble occuper la majeur partie de l’intrigue, la relation que le dernier prince de Melniboné entretient au cour de cette ouvrage avec la belle et fascinante Myshella (qui lui rappelle tant sa douce Cymoril) est primordiale pour l’ensemble du cycle, nous montrant que petit à petit, l’ancien serviteur du Chaos, commence à basculer vers la Loi, de part sa rencontre avec l’une des servantes de celle-ci, évidement, mais surtout en se rendant compte que ses actes, depuis longtemps, étaient plus qu’ambigus à l’encontre de ses prétendus seigneurs.
Les trois nouvelles sont assez agréables à lire et suffisamment captivantes pour que l’on ne s’ennuie pas une seule seconde. Dans la première, Le Tourment du dernier seigneur, l’on découvre comment, alors qu’Elric et Tristelune pourchassaient Theleb K'aarna, se fait la rencontre avec Myshella la sorcière, qui, forcement, a mal à partir avec le sorcier qui souhaite se débarrasser d’elle. Bien évidement, nos deux « héros » réussiront à la sauver mais la nouvelle qui n’aurait put être qu’un simple prétexte à justifier la rencontre entre Elric et Myshella, se retrouve sublimée par un final apocalyptique où le prince sanguinaire est tout simplement pris d’une folie meurtrière. Ensuite, dans Piège pour un prince pâle, on a le plaisir de retrouver un personnage assez charismatique que l’on avait rencontré dans le premier tome, Rackhir le Rouge, qui depuis, vit dans la mythique Tanelorn. Encore une fois, il faudra déjouer les pièges tendus par le maléfique Theleb K'aarna, cette fois ci allié aux mendiants de Nadsokor, une ville digne de la Cour des miracles. Nouvelle sympathique, certes, mais largement inférieur au plat de résistance qui clôt ce cinquième tome, Trois héros pour un seul dessein, qui voit l’union d’Elric avec deux autres incarnations du Champion Eternel : Corum et Erekosë. Les trois hommes se voient, au court de leurs aventures respectives, dans l’obligation de joindre leurs forces afin de libérer le compagnon de Corum, le fantasque Jhary-A-Conel, emprisonné dans une tour qui ne cesse de naviguer entre les divers plans, ne restant que quelques instants dans chacun d’eux. Un véritable régal qui nous en apprend beaucoup sur le multivers et le Champion Eternel.
Au final, La sorcière dormante se révèle être un bon cru de Moorcock, qui se lit assez rapidement tant les nouvelles qui la composent sont captivantes et passionnantes : de l’action, de sombres sortilèges, des créatures redoutables, de véritables combats homériques (eh, Elric abat un Dieu !), mais aussi de l’amour et le désespoir le plus total. « Maudit, maudit, maudit ! » hurle Elric dans un final dramatique, mais comme chacun sait, c’est lui qui est véritablement maudit, ce qui rend ses aventures inoubliables. Vivement la suite !
C’est avec Elric le Nécromancien, quatrième tome de l’extraordinaire cycle de Michael Moorcock que l’on rentre véritablement dans le vif du sujet avec les premiers textes écrit par l’auteur de l’aventurier albinos et d’ailleurs, cela se ressent tout de suite : nouvelles plus courtes, un Elric légèrement différent, bien plus cruel par moments et insensible, mais un souffle épique toujours présent et qui laisse songeur. Comme je l’avais déjà précisé lors de la critique d’Elric des Dragons, le lecteur moderne, blasé, pourra être dubitatif devant les états d’âmes du dernier héritier de l’antique Melniboné, après tout, depuis les années 60, on a eu l’occasion d’en voir défilé par semi remorques des anti-héros ; cependant, imaginez un instant, à l’époque, quelle révolution un personnage comme Elric, littéralement à contre courant de la production habituelle (qui oscillait entre Tolkien et Conan et ses clones) put représenter : tout simplement une révolution. Et les quatre nouvelles composants ce quatrième tome (toujours les éditions Pocket), toutes aussi bonnes les unes que les autres, sont bien révélatrices de ceci.
La première, Le songe du Comte Aubec, est assez particulière puisque Elric n’y apparaît pas le moins du monde, son nom n’apparaissant d’ailleurs même pas. Alors, me direz vous, quel intérêt sa présence dans un tel ouvrage ? Pour commencer, le récit se déroule dans le passé, à l’époque de la jeunesse des Jeunes Royaumes, dont on apprend, à la fin, que leur création fut pour le moins particulière. De plus, les plus, les plus attentifs d’entre vous se rappellent probablement qu’avant de trouver Stormbringer, l’arme de notre albinos préféré était l’épée d’un certain… Aubec. Bref, sans être véritablement extraordinaire, cette nouvelle se relève pour le moins indispensable pour la compréhension globale de la saga, justifiant sa place dans le cycle.
Avec La cité qui rêve, c’est tout simplement à la mythologie « Moorcockienne » que l’on s’attaque ; en effet, dans ce (trop) court récit, tout ce qui fait, et fera la légende d’Elric est là : la chute de Melniboné, la mort de Cymoril par les mains de son amant, la fuite et la trahison d’Elric, dont les remords ne le quitteront plus. Nouvelle en elle-même parfaite, son seul, mais important, défaut est que, comme Moorcock écrivit son cycle dans le désordre le plus total (pour ne pas dire le bordel intégral) y revenant par la suite parfois quelques décennies plus tard, le lecteur aura tout d’abord un peu de mal à reconnaître le mélancolique personnage des premiers tomes (comme dit plus haut), mais, et là c’est bien plus grave, les incohérences sont plus que nombreuses et dommageables pour l’ensemble de la saga. Car là, on est au-delà des boulettes : si Cymoril, dans la cité qui rêve, est victime d’un sort de sommeil de son frère Yyrkoon, pourquoi diable Moorcock, dans Elric des Dragons, sensé se déroulé bien avant mais écrit plus tard, réutilise le même procédé (tout en « sauvant » la jeune femme du sortilège), tout en oubliant qu’Elric avait laissé le trône, ponctuellement certes, a son cousin ? Boulettes et répétitions inutiles… Vraiment dommage pour le coup…
La troisième nouvelle, Tandis que rient les dieux, est l’un des grands moments de ce quatrième tome. Tout d’abord, celui qui deviendra l’un des personnages les plus importants du cycle, Tristelune, le fidèle compagnon et ami du dernier prince de Melniboné y fait son apparition, et rien que pour cela, le récit se devait d’être souligné. Cependant, plus qu’une simple histoire servant de prétexte à l’entrée en scène du second rôle de la saga, Tandis que rient les dieux est fort d’une intrigue vraiment captivante, où l’on retrouve tout le fatalisme du cycle, où Elric se lance en quête d’un livre, censé lui apporté toutes les réponses qu’il ne cesse de se poser sur le but de sa vie et sur les finalités, plus globales, du destin et des forces qui le contrôlent ou qui luttent depuis la nuit des temps sans parvenir à la victoire. Et alors, après être venu à bout de maintes épreuves, au moment où il croit que toutes ses questions trouveront finalement une réponse, le livre tombe en poussière dans ses mains, le plongeant dans le plus profond des désespoir, dans une scène superbe, où tout le pathétisme et la futilité de l’espérance de connaissance des hommes est mise en avant. Vraiment excellant !
Pour finir, je dois reconnaître que La citadelle qui chante, malgré une intrigue intéressante et qui se lit bien, doit bien plus à l’apparition de celui qui deviendra la nouvel Némésis d’Elric, l’inquiétant et fourbe Theleb K'aarna, ainsi que celle de la Reine Yishana qu’à son histoire, sympathique mais loin d’être extraordinaire et qui permet surtout de faire le lien avec le début du tome et le songe du Comte Aubec. Certes, elle à sa place dans la saga, mais on à déjà et l’on connaîtra bien mieux…
Elric le Nécromancien marque un tournant incontestable dans la saga et c’est bel et bien dans ce quatrième tome que le lecteur rentrera de plein pied dans le cycle, suivant désormais les péripéties d’Elric et de son compagnon Tristelune dans maintes aventures où la lute de la Loi et du Chaos n’est jamais bien loin, et ce, jusqu’à leur sort funeste et inoubliable. Inoubliable comme les nouvelles qui composent ce roman et dont la seule faiblesse (mais cela se retrouve au court de l’ensemble des neufs volumes), malheureusement, est due aux nombreuses incohérences qui parsèment le récit et qui sont dues, à des parutions, comme vous le savez, dans le plus parfait désordre.
Aussi bon que le tome précédent "Le Château Noir", l'auteur clôt de belle manière le cycle des Livres du Nord.
un vrai régal. Des personnages attachants, un scénario bien ficelléet une bonne note d'humour avec Silk. Un des plus grand cycle de Fantasy.
Les reflexions d'un homme en contact avec de nouveaux savoirs, de nouvelles technologies et des revelations d'outre-Terre, ayant vu les hommes passer jadis de la chasse aux sorcieres aux violences du racisme pour exorciser la Peur de l'inconnu, et se demandant sans cesse si ceux de sa race seront mures un jour pour savoir.
Il existe donc qu'un WAY STATION sur Terre et c'est celui de Simak...un roman fabuleux presentant tout au plus quelques faiblesses mais surtout... UNIQUE en son genre!!!
Si fallait lire seulement un titre de Simak, il faudrait lire WAY STATION...merci Clifford!
quelque peu perdue au début, par la suite conquise! la poesie et le drame unis par une sensualité qui rend les personnages si vrais! Impossible de ne pas les aimer jusqu'à la fin!
Troisième tome du cycle d’Elric, le navigateur sur les mers du destin se déroule, chronologiquement, avant le retour du prince albinos dans sa patrie et s’intercale donc, plus ou moins avant cet événement vital dans la saga et après la forteresse de la perle, même si, vu que Moorcock écrivit les divers ouvrages comportant le cycle dans le plus grand désordre, quelques incohérences sont à signaler ; ainsi, au début de ce troisième tome, l’on apprend stupéfait que cela ne fait que quelques semaines qu’Elric à quitter sa patrie, ce qui ne correspond pas vraiment avec le précédant volume, mais bon, on pardonnera, pour être gentil, ces quelques boulettes au fait qu’il y a près de vingt ans d’écart entre les deux…
Le navigateur sur les mers du destin se compose de trois nouvelles qui se suivent dans le temps et qui voit donc notre albinos tourmenté, alors qu’il fuyait des esclavagistes, trouver secours à un sort cruel, alors qu’il n’avait plus grand espoir, par l’arrivée d’un étrange navire qui semblait attendre sa venue. Dans la première nouvelle, Cap sur l’avenir, Elric fait la connaissance du charismatique Capitaine aveugle de son jumeau le timonier muet ainsi que du curieux équipage composant le navire, pour la plupart des guerriers comme lui et tout l’intérêt de la nouvelle, justement, repose sur le fait que parmi ceux-ci, l’on retrouve des personnages principaux d’autres cycles célèbres de l’auteur comme Corum, Hawkmoon et Erekosë. Alors, le lecteur sera ravis de cette rencontre et de l’union entre quatre fortes personnalités charismatiques, cependant, le problème c’est que, en dehors de leur présence, le reste de la nouvelle n’est franchement pas exceptionnelle, loin de là : la menace justifie certes une telle alliance, mais le tout est si rapidement expédié que l’on ne peut s’empêcher, au final, d’en ressentir un certain sentiment de gâchis. Dommage, la présence commune d’Elric, Corum, Hawkmoon et Erekosë méritaient mieux que cette petite nouvelle assez décevante au final.
Cap sur le présent est déjà plus intéressante, sans atteindre toute de fois des sommets : dans cette deuxième nouvelle, Elric quitte le fameux navire (et moi qui croyait que celui-ci ferait partie intégrante de toute l’intrigue, autant pour moi) et se retrouve sur une île étrange, toujours située entre les plans. Après avoir fait la connaissance d’un autre naufragé de son monde, le Comte Smiorgan, le prince de Melniboné aura à faire avec ni plus ni moins que l’un de ses ancêtres, le terrible Comte Saxif d’Aann, aux pouvoirs redoutables mais dont le jugement est obscurci par l’amour inconditionnel qu’il porte à une femme. Sans atteindre des sommets, Cap sur le présent renoue avec le coté désabusé et mélancolique de la saga mais le plat de résistance est pour la fin, avec la troisième nouvelle, Cap sur l’avenir, où Elric et son compagnon, de retour dans leur monde, rencontrent l’un des plus grands aventuriers et explorateurs des jeunes royaumes, le Duc Avan. Et cette fois ci, ce nouveau voyage les entraînera vers un lointain continent occidental, en pleine jungle ressemblant comme deux gouttes d’eau à l’Amazonie, d’où le peuple d’Elric serait originaire. Et là, franchement, je dois reconnaître que j’ai été captiver par ce récit, un peu trop court a mon goût (mais la perfection n’est pas de ce monde), entre ruines millénaires, peuple reptilien quasi invulnérable, secrets mystérieux qui remontent à la nuit des temps et, petite cerise sur le gâteau et meilleure trouvaille de Moorcock dans ce troisième tome, le fascinant et dramatique « être condamné à vivre ». Sincèrement, c’est avec des figures dans son genre que je ne peux m’empêcher de me dire que Michael Moorcock est décidément un auteur génial, même si, malheureusement, parfois inconstant…
Au final, le navigateur sur les mers du destin m’a un peu déçu, en raison surtout de la première nouvelle, dont j’attendais énormément (un peu normal avec des cadors comme Elric, Corum, Hawkmoon et Erekosë en tète d’affiche, mais bon…). Mais l’ensemble, sans être vraiment génial, comporte tout de même de bons, voir d’excellents moments (dont certains assez dramatiques dans la lignée de la saga) et fait que ce troisième tome du cycle d’Elric, mérite au moins le détour, ne serais ce que pour la rencontre des différents avatars du Champion Éternel et, bien entendu, pour le fascinant « être condamné à vivre ».
Il n’est pas évidant de se plonger dans un cycle comme celui d’Elric, dont l’auteur, depuis des décennies, s’évertue à lui donner diverses suites, préquelles et autres nouvelles au point que, fort de neuf volumes officiels au jour d’aujourd’hui (éditions Pocket), l’on se retrouve à passer d’écrits datant des années 60 à d’autres plus récents, comme ce deuxième tome, la forteresse de la perle, qui, chronologiquement parlant, est en fait le dernier (1989). D’ailleurs, cela se voit, ne serais ce que part le style d’écriture et la longueur de celui-ci : désormais, plus de nouvelles mais un véritable roman, bien plus d’ailleurs que pour Elric des Dragons. Cependant, la question qui nous taraude est la suivante : Michael Moorcock à t’il eut raison de nous proposer une énième aventure de son héros le plus célèbre, Elric, le souverain albinos de Melniboné, ou bien, comme le prétendent certains, aurait il mieux fait de s’en abstenir ? Franchement, la forteresse de la perle, près de vingt ans après sa parution provoque encore maints débats contradictoires et nombreux sont ceux qui ne la portent pas dans leurs cœurs. Or, il se pourrait que le lecteur tienne là, un véritable petit bijou qu’il n’est pas prêt d’oublier de si tôt.
Pour être tout à fait franc, les premières pages de la forteresse de la perle m’avaient laisser légèrement perplexe quant à la qualité de l’œuvre : si l’idée de retrouver Elric, à l’époque où il parcourait les jeunes royaumes avant son retour funeste dans sa patrie (véritable commencement du cycle par ailleurs) pouvait paraître bonne, encore fallait il que cela vaille le coup et bon, comment dire, j’étais loin d’en être persuader au départ. Une aventure d’Elric en plein désert, dans un royaume fort semblable a notre Arabie moyenâgeuse, en quête d’un quelconque trésor ; franchement, il n’y avait pas de quoi fouetter un chat même si la lecture n’en restait pas moins intéressante, sans être transcendante. Bref, tout ceci pouvait parfaitement paraître plus que dispensable et, alors que j’avançais petit à petit dans le récit, je commençais à être convaincu que certains avaient raison a plus d’un titre que l’on avait là le tome le plus faible de la saga.
Et puis, subitement, alors que l’ennuie commençait à poindre le bout de son nez, voila que, ce qui apparaissait au départ comme étant une simple chasse au trésor sa métamorphosa en un sublime récit rempli d’onirisme, totalement imprévus et qui nous entraîna très loin, dans le magnifique et non moins inquiétant monde des rêves. Accompagnée d’une belle et mystérieuse voleuse de songes, notre albinos favori, toujours aussi tourmenté et indécis, s’aventure donc dans un monde digne de celui d’Alice au pays des merveilles, avec des soupçons de l’Enfer de la Divine Comédie, un monde captivant, dangereux, où l’on retrouve toutes les craintes mais aussi les espoirs des humains, qui bien souvent s’y perdent. Un monde pessimiste où les dangers, oniriques n’en sont pas moins réels, peut être même plus que dans la réalité et où Elric et sa compagne connaitront bien des dangers, a la fois physiques que mentales car, au royaume des songes, les tentations sont nombreuses et bien souvent imprévisibles et surprenantes. Et justement, c’est là la grande force de ce récit qui, s’il se lit comme un excellant roman d’aventure, nous entraîne dans un univers peu commun, qui nous amène à nous poser à la fois des questions sur les aspirations et les craintes de tout à chacun, mais aussi qui nous en apprend plus sur le fameux multivers cher à l’auteur. Et alors, ce récit, qui aurait put être tout simplement banal, s’en trouve sublimer et plaira à tous ceux qui aiment voyager, qui aiment les grands sentiments et les romans d'aventures intelligents car sans être le chef-d'oeuvre de Moorcock, vous rencontrerez ici des personnages tout simplement fascinants et un souffle épique rarement atteint encore aujourd'hui.
Au final, la forteresse de la perle mérite amplement le détour et, forcement, pour répondre à une question primordiale posée plus haut, oui, sa place dans le cycle n’est pas usurpée. Et, pour enfoncer le clou, lorsque, vers la fin de l’ouvrage, Elric, de retour dans le monde réel, réglera ses comptes dans un déchaînement de violence inouïe, le lecteur, qui pourrait être blasé, n’en restera pas moins stupéfait par les actes d’un personnage à la fois calme et réfléchit, mais capable des pires actes de barbarie qui à fait, depuis le début des années 60, sa légende. Alors oui, la forteresse de la perle n’est pas le meilleur volume du cycle, mais il n’en est pas moins indispensable et inoubliable et s’avère, au final, comme étant un véritable régal.
Avant toute chose, il faut savoir qu'H.P. Lovecraft est une légende à lui seul. Il aurait eu une vie solitaire, coupé de tout contact humain (il a quand même été marié). Il était maladif, pauvre et rongé par un mal de vivre ! Il aurait écrit énormément de nouvelle la nuit... Et une bonne partie de ces textes forment un univers, celui de Cthulhu ! Ce névrosé n'a jamais connu le succès qu'il a aujourd'hui.
Quand on sait tout ça, on aborde la lecture d'un autre œil... il plane autour de ses œuvres, une sorte de peur permanente et d'épouvante rarement décrite explicitement et ou l'imaginaire est très sollicité et c'est de là que l'horreur apparait ! Les nouvelles sont souvent sur le même schéma, un personnage principale qui enquête, ou qui cherche à savoir ce qu'il ne devrait pas savoir. Plus on s'approche du mythe, plus on se brule les ailes et surtout les sens ! On touche du doigt la folie, on entre dans les rêves, on côtoie des fantômes, on voit le mal touché tout ce qui nous entoure, on se rapproche de plus en plus de l'épicentre du mythe... les profondeurs des ténèbres nous regarde ! On apprend à apprivoisé ses frissons... Livre à lire seul éclairé à la bougie dans une cabane en bois au bord d'un lac entouré par une foret canadienne des plus dense...
Apiculteur amateur, je me suis plongé dans la lecture de ce livre avec passion ! Werber mérite sa popularité grâce à ce livre... les deux autres tomes ne sont pas aussi bien que le premier (normal, l'effet découverte n'est plus là), mais si vous avez adorer le premier vous serez comblé de poursuivre l'ambiance et l'atmosphère de ce livre.