En effet ce n'est pas du Herbert , du Asimov ou autre, mais c'est tout simplement du Simmons, bref un incontournable de la SF au meme titre que les autres auteurs precedemment cités et j'en oubli tellement, tout ceci a condition evidemment de lire tout le cycle car en effet toutes ces pieces de puzzle ne s'assemblent qu'a la fin , alors certes au debut en effet ca peut paraitre compliqué a suivre mais l'ensemble est vraiment bien construit. Un classement c'est comme ca faut bien un premier et un dernier, mais que herbert ou simmons ou dick ou tout autre soit premier ou 10eme, ce n'est pas tres important, ce qui compte c'est que cela plaise et que cela nous immerge dans l'univers crée.
Ce livre a donc pour moi toutes les caracteristique d'un incontourable de la SF.
Pour l'instant a part Dune et ce cycle la je n'ai pas trouvé de serie m'immergeant autant dans un univers meme si j'ai adoré quantité de livres de SF.
Merci
jeremie
Le lion de Macédoine (1) - L'enfant maudit
le 15/02/2010 : diffférent
Un cycle vraiment interressant et complétement diffférent de ce qu'avait fait Gemmell jusqu'alors.
Si vous aimez celui-ci, lancez-vous dans "Troie", paru chez bragelonne, qui lui aussi reprend des évènements historiques, et qui est écrit avec une puissance qu'on avait pas vu chez Gemmell depuis "Legende".
1000ème commentaire: joyeux anniversaire
La horde du Contrevent
Nicolas le 14/02/2010 : Une imagination débordante
Livre qui mériterait d'être dans le TOP. Laissez vous emporter dans cet univers étonnant, dans lequel les personnages forment une équipe bigarrée et attachante qui affrontera de multiples aventures dans un monde d'une imagination débordante. Un très bon moment de lecture. On y repense longtemps après.
Cycle d'Elric (1) - Elric des Dragons
iannis le 13/02/2010 : Un grand cycle avec des haut et des bas
Si vous vous apprêtez à vous lancer dans le cycle d'Elric il faut tout d'abord savoir que ce n'est pas vraiment une grande saga mais plutôt un ensemble de nouvelles qui ont été écrites sans ordre chronologique et sont presque indépendantes les unes des autres. Et parmi ces nouvelles il y a du très bon et du très mauvais.
Les tomes 4, 7, 8 et 9 ont étés écrit dans les années 60 et sont aussi pauvre au niveau du style littéraire que de l'intrigue, ils n'intéresseront que les fans et encore...
Les tomes 1, 3 et 5 ont étés écrit dans les années 70, leur style littéraire est bien meilleur, les intrigues et l'univers sont beaucoup plus travaillés et intéressants.
Les tomes 2 et 6 ont étés écrit fin 80 début 90, ils se situent dans des univers a part mais très détaillés et débordant d'imagination, le style littéraire devient tellement bon qu'il est un peu plus dur à lire mais incontestablement se sont les 2 meilleurs tomes.
En bref Moorcock est un auteur qui c'est bonifié avec l'âge et l'homogénéité du cycle d'Elric s'en ressent beaucoup. Quand après l'excellent tome 6 écrit en 1991 on tombe sur le 7 écrit en 1962 ça fait mal.
Mon conseil : commencez par les 3 premiers tomes, évitez le 4, lisez le 5 et le 6 puis passez au cycle de Corum sans vous embètter à finir Elric.
Les livres de Corum (6) - Le glaive et l'étalon
le 12/02/2010 : Déjà finis...
Une fois de plus, j’aurais dévoré un cycle complet en tout juste quelques semaines. Alors oui, je sais que les productions de Michael Moorcock ne sont pas franchement longues, en moyenne, on en est à moins de deux cent pages environ par volume, mais bon, même ainsi, et vu le nombre de tomes des Elric, Hawkmoon et autre Corum, si ma lecture de ceux-ci fut si rapide, c’est qu’ils m’ont plut, et pas qu’un peu d’ailleurs. Comme dans d’autres cas, il m’aura fallut du temps pour me décider a me plonger dans les œuvres de l’auteur britannique (hum, des années…), mais une fois décidé, le plaisir de la découverte n’en fut que décuplé et sur ce point, je dois reconnaître maintenant que je viens de finir le dernier volume des Livres de Corum, que ce cycle était tout bonnement excellant. Cependant, je ne vais pas me répéter encore une fois et il suffit de jeter un coup d’œil à mes précédentes critiques pour en savoir plus, surtout que, cycle obliger, elles se complètent, forcement.
Le glaive et l’étalon, sixième tome du cycle de Corum, clôture donc celui-ci comme il fallait s’y attendre, avec un certain panache. La qualité, présente tout au long des divers volumes de la saga est donc toujours au rendez vous, ainsi que ses quelques défauts, bien entendu (dans le désordre : peut être un peu trop court, raccourcis un peu facile parfois etc.). Cependant, comme je l’ai dis un peu plus haut, je ne vais pas forcement revenir dessus puisque cela a déjà été dit et redit a de multiples reprises au cours de mes précédentes critiques de l’œuvre et que, ce soit dans le fond ou dans la forme, ce sixième tome est équivalent a ces prédécesseurs. Reste bien entendu le contenu, l’intrigue, et le final, bien évidement. Et là, on trouve tout de suite quelque chose à dire.
A la fin du cinquième tome, le lecteur avait laissé Corum et ses alliés dans une paix toute relative en attendant le combat final et désespéré contre les terrifiantes créatures des limbes, les Fhoi Myore. Les premières pages du Glaive et l’étalon, donc, sont la suite immédiate où l’on voit l’armée mabden (ou humaine) se regrouper, se préparer, échafauder des plans d’attaque et, dans la grande tradition celte, festoyer même si les chances de réussite sont bien minces. Bien évidemment, il apparaît au vu de celles-ci, du moins pour certains protagonistes, qu’au vu de leur plan désespérer, une tentative quasiment aussi désespérée afin d’obtenir le recours d’alliés dans le combat à venir apparaît nécessaire. D’où, passé une première partie longue en descriptions (bigre, ça existe chez Moorcock !?) et en bavardages, le départ de Corum et de son allié Sidhi, le géant Ilbrec pour une île maudite où vivrait un peuple issu d’un autre plan qui serait en mesure de vaincre les Fhoi Myore, lance véritablement l’intrigue sur des chapeaux de roues, et ce, jusqu’au final. Car comme le lecteur a pris l’habitude dans Les livres de Corum, une fois le héros parti dans sa « quête » (quelque qu’elle soit), l’aventure commence et là, entre rebondissements, coup de théâtres, créatures monstrueuses, dangers imminents et parfois, quelques Deux ex machina, on ne s’ennuie plus une seule seconde. A ce propos, cela m’arriva a chaque fois lors de chaque volume : une entrée en matière tranquille, ou je prenais mon temps, puis après, un quasi non stop jusqu’a la dernière ligne. Dans le glaive et l’étalon, on retrouve donc cette architecture narrative, et, franchement, personnellement, cela ne m’a pas lassé.
Ainsi, comme il fallait s’y attendre, au terme d’une intrigue passionnante, Corum réussira a déjouer la menace des Fhoi Myore, cependant, le destin propre du Champion Eternel finira par le rattraper (sur ce point, La quête de Tanelorn du cycle de Hawkmoon laisse présager une fin légèrement différente pour le dernier des Vadhags) et la prédiction d’une vieille mabden finira par se réaliser. Cette mort, car comme vous l’avez deviner, Corum y passe, est peut être moins spectaculaire que celle d’Elric, en son temps, mais elle n’en a pas moins un certain panache, étant assez triste même si trop prévisible pour véritablement surprendre. Mais ce final, que j’aurais peut être préféré plus grandiose, et qui semble un peu écrit à la vas vite, conclu un cycle tout bonnement exceptionnel, que j’aurais prit énormément de plaisir à découvrir et à lire. Décidément, les multiples incarnations du Champion Eternel se suivent, et malgré les points communs, leurs différences rendent l’ensemble tout bonnement excellent et passionnant. Et personnellement, je ne suis pas prêt d’oublier de si tôt les péripéties du Prince à la robe écarlate, le charismatique Corum. Reste maintenant (du moins, parmi les plus célèbres) Erekosë a lire. Je m’y mets quand ?
Salem
Emma le 10/02/2010 : my devil !
C'est un livre génial, mon préféré !
C'est une histoire de vampire, mais pas du tout enfantine.
Les livres de Corum (5) - Le chêne et le bélier
le 07/02/2010 : Corum a tout d'un très grand !
Cinquième tome des Livres de Corum et suite des péripéties du Prince à la robe écarlate parmi les Tuha-na-Cremm Croich, le peuple du mont, les descendants de son aimée, Rhalina. Une aimée qui, rappelons le fut remplacée par la belle et farouche Medhbh dans le cœur de Corum qui a adopter son peuple et qui coule, alors que débute le récit, quelques jours heureux, mais qui sont de courte durée puisque la menace des terrifiants Fhoi Myore n’a pas disparu et ceux-ci vont vite se rappeler au bon souvenir du Champion Eternel et de ses alliés qui, une fois de plus, devront batailler ferme pour repousser leur menace. Bon, une fois de plus, il ne faut pas s’attendre, d’un point de vue narratif a de grands bouleversements ; les habitués seront une fois de plus en terrain connu sur ce point : Corum et les siens sont tranquilles, un événement survient, une quête quelconque est décidée et le voila parti, seul ou accompagné, pour de nouvelles aventures qui s’avéreront, bien évidement, périlleuses, dans une grande course contre la montre avant un affrontement final, forcement spectaculaire. Bon, il est évidant que dit comme cela, tout ceci n’a pas l’air très engageant, pourtant, une fois de plus, la trame fonctionne parfaitement et l’on peut dire sans crainte que la grande force de Moorcock est de sublimer des récits qui, chez d’autres, seraient franchement beaucoup moins intéressants. Car une fois de plus, le lecteur en aura pour son argent (enfin, si une telle expression convient à un livre à moins de 6 euros) et ne perdra pas son temps, bien au contraire. Une fois de plus, c’est l’aventure avec un grand A que nous offre l’auteur britannique et c’est avec un grand plaisir que l’on y replonge, dévorant le tout d’une traite.
Un récit captivant, du début à la fin, où l’on suivra Corum et ses compagnons (pour une fois nombreux), Jhary-O-Connel qui fait là son grand retour pour notre plus grand plaisir (personnellement, j’adore ce personnage avec son coté dandy, mystérieux voir par fois je m’enfoutiste mais qui en sait beaucoup plus qu’il ne le prétend même si sa mémoire, comme il le reconnaît lui-même, lui joue souvent des tours) même si dans ce cinquième volume, il reste un peu en retrait de l’action, mais aussi les deux Sidhi, dont le peuple, allié aux Vadhaghs et aux humains combattirent autrefois les Fhoi Myore, Goffanon, le « nain » forgeron (qui avait fait son apparition dans le tome précédant), et Ilbrec, fils d’une sorte de « Dieu des océans », deux personnages particulièrement savoureux, en particulier le premier cité. Où on les suivra donc partir en plein territoire ennemi, dans leur forteresse afin de libérer le grand Druide des peuples humains encore en vie, le sortir de son ensorcellement (par ailleurs assez amusant puisque celui-ci se prend pour… un mouton !) et, car sans trésors pas de véritable quête qui se tienne, récupérer deux objets « magiques » des mythes celtiques, euh pardon, Mabdens (comme on nomme les humains), le fameux Chêne et le bélier. Une fois de plus, les dangers seront grands, les rebondissements et divers coups de théâtre nombreux, Gaynor le damné sera une fois de plus de la partie et Corum affrontera même, en combat singulier, l’un des épouvantables Fhoi Myore, ces créatures stupides issues des limbes et qui, assez curieusement, ressemble a l’un des plus farouches ennemis du Prince à la robe écarlate, Glandyth-a-Krae, abattu a l’issu de la guerre contre les seigneurs du Chaos plus de mille ans auparavant. Une ressemblance dont on n’en saura pas plus (du moins pour le moment, je n’ai pas encore attaqué le sixième tome) et qui laisse des questions en suspens quant aux origines de ces créatures…
Bien entendu, Le chêne et le bélier s’achèvera, après moult péripéties, bien, le grand Druide étant sauver et les Tuha-na-Cremm Croich et leurs nombreux alliers reprenant confiance dans leur lute contre les Fhoi Myore, mais pour Corum, une vieille prédiction commence a le tourmenter de plus en plus et le sentiment que sa fin est proche devient plus qu’une certitude à ses yeux, mais tout cela, comme toutes les autres questions que le lecteur peut se poser trouvera des réponses dans le prochain et dernier tome des Livres de Corum. En attendant, ce Chêne et le bélier, sans être le meilleur de la saga, n’en reste pas moins, dans la ligné de ses prédécesseurs, d’un bon niveau, nous montrant une fois de plus toutes les qualités (et elles sont nombreuses) des aventures du dernier des Vadhaghs.
Les livres de Corum (4) - La Lance et le taureau
le 06/02/2010 : Un nouveau départ
La lance et le taureau marque un tournant incontestable dans le cycle de Corum, le Prince Vadhagh, avatar du Champion Eternel ; en fait, on peut parfaitement parler de deuxième cycle tant les différences sont notables entre les trois premiers volumes et les suivants dont l’action se déroule mille ans plus tard, face à de nouveaux adversaires, les Fhoi Myore, qui remplacent au pied levé les habituels Seigneurs du Chaos, « adversaires » habituels des diverses incarnations du Champion dans les divers cycles. De plus, l’ambiance celtique, que l’on pouvait ressentir légèrement dans la première partie des Livres de Corum, est cette fois ci portée a son paroxysme : coutumes, vêtements, mode de vie, pierres levées, légendes, héroïsme, druides etc. Pas de doute, Moorcock, dans cette suite des aventures de Corum a tenu à nous proposer un monde pas forcement original d’un point de vue narratif (après tout, les œuvres liées au monde celtique sont légions) mais auquel l’on ne se serait pas forcement attendu, habitués que nous sommes a l’habituelle opposition entre Loi et Chaos. Sur ce point, le fait que l’on quitte pour une fois un peu l’habituelle cosmologie (enfin, un petit peu, un petit peu seulement) du Multivers Moorcockien n’est pas, à mes yeux, pour me déplaire, et voir Corum, ce personnage charismatique quitter un peu ce rôle de Champion Eternel pour celui de Demi-Dieu Celte dont on attend le retour, puis déambuler au milieu de Druides, de guerriers vaillants aux coutumes bien plus complexes qu’un Jules César ait put laisser entendre dans sa Guerre des Gaulles, et découvrir des cairns de pierre et autre pierres levées est assez intéressant à mon avis. De plus, c’est un Corum différent, bien moins puissant que dans la première partie du cycle, où sa main et son œil, appartenant a des Dieux lui conféraient bien des pouvoirs, mais aussi un Corum privé de ses amis et de son amour (Jhary est parti pour d’autres lieux, Rhalina est morte après une longue vie… humaine) et qui, au début de ce quatrième tome, se lamente dans sa forteresse comme un autre Champion, Hawkmoon, put le faire en son temps. Mais un Corum qui bien vite répondra, sous les conseils de Jhary-O-Connel, à l’appel au secours des descendants de son épouse, qui, plus de mille ans plus tard, sont en grand danger devant une menace peu commune, les fameux Fhoi Myore, ces fameuses créatures issues des limbes et qui menacent, comme purent le faire autrefois les Ducs du Chaos, toute vie sur Terre.
Et une fois de plus, l’on se retrouve en chemin connu : un danger a première vu insurmontable survint, un objet, un lieu, quelqu’un pourrait aider Corum et ses alliés a le surmonter, et voila le Prince Vadhagh embarqué, comme a son habitude, pour une quête aux nombreuses péripéties, où il connaîtra bien des dangers, sera parfois sauver de façon surprenante au dernier moment, avant de finir par, bien entendu, réussir dans son entreprise. Ce coté, un petit peu comment dire, répétitif dans le cycle peut en énerver ou lasser plus d’un, ce qui ce conçois parfaitement ; pourtant, une fois de plus, le tout fonctionne assez bien et le lecteur sera rapidement captivé par un récit sans temps morts et ne reposera le livre que lorsqu’il sera parvenu a la dernière page. Personnellement, c’est ce qui m’est arrivé, ayant tout bonnement dévoré ce quatrième tome, l’expédiant en deux ou trois fois (et encore, je n’ais pas beaucoup de temps ces jours ci) tant le plaisir de découvrir la suite était présent, plaisir qui trouva son point culminant dans un final impressionnant (ah, le combat contre les hordes des Fhoi Myore, le taureau noir !). Alors certes, tout n’est peut être pas parfait, comme je l’ai déjà dit un peu plus haut, cependant, le nouvel « univers » mis en place, cette ambiance celtique du plus bel effet qui fait tant pour la réussite de l’ensemble, le retour de Gaynor le damné et ces nouveaux ennemis, les fameux Fhoi Myore qui semblent invincibles avec leur troupe composés de morts vivants et d’hommes végétaux fait que cette Lance et le taureau est une fois de plus, comme de coutume dans le cycle, une réussite. C’est un Corum certes différent, a la fois semblable et différent dans la structure narrative du récit, mais un Corum tout simplement exceptionnel, qui prouve une fois de plus toutes les immenses qualités de ce cycle peut être moins connu que les productions actuelles mais qui mérite largement le détour.
Les livres de Corum (3) - Le Roi des épées
le 06/02/2010 : Excellant comme toujours
Les livres de Corum sont en fait composés de deux cycles distinct, composés chacun de trois volumes, le premier qui s’achève donc avec Le Roi des épées qui nous intéresse maintenant, est intitulé La trilogie des épées (oui, je sais, ce n’est pas très original), le second, dont je vous parlerais par la suite, Les chroniques de Corum. Il existe une différence notable entre les deux, ne serais ce que par l’ambiance, mais il sera temps par la suite d’y revenir. Pour le moment, nous nous trouvons donc devant le dernier volume nous narrant les aventures du dernier des Vadhagh, le Prince Corum Jhaelen Irsei contre les seigneurs du Chaos et, autant mettre les choses au point d’entré de jeu, la qualité, déjà présente dans les deux premiers volumes est toujours au rendez vous pour le plus grand plaisir du lecteur.
Cependant, avant d’aller plus loin, je tenais à revenir sur un point précis qui englobe plus l’œuvre de Moorcock dans son intégralité et qui ne se limite pas uniquement à Corum. Un point qui a ses détracteurs et dont je vous ais déjà parler ultérieurement mais qui me semble assez important pour y revenir : bon nombre des détracteurs de l’écrivain britannique mettent en avant le style parfois limite d’écriture des œuvres de celui-ci, et ils n’ont pas forcement tord. Effectivement, a de multiples occasions, et quelque soit l’œuvre (Elric, Corum, Hawkmoon etc.), l’on sent bien que certains textes sont écrits à la va-vite, sans relecture, directement de la machine à écrire a l’éditeur. D’ailleurs, Moorcock ne s’en est jamais caché, reconnaissant que bon nombre de ses romans étaient surtout destinés à un but alimentaire. Cependant, même si l’on peut regretter parfois, que du coup subsistent quelques incohérences ou que tel détail ne soit pas forcement développé davantage, voir, également, que bien souvent, l’auteur use et abuse de situations dangereuses récurrentes et d’interventions providentielles par des sortes de Deux ex machina, l’on ne peut pas mettre de coté que la qualité intresèque des œuvres en elles mêmes ne peuvent être mises en causes, car, incontestablement, les divers cycles du Champion Eternel figurent parmi les plus grands classiques de la Fantasy, et leurs personnages, charismatiques pour la plupart, sont de parfaites réussites inoubliables. De plus, prenez par exemple un roman comme ce Roi des épées au contenu si riche et au multiples rebondissements incessants et imaginez qu’il ait été écrit par un auteur dit « plus moderne » (du style Robert Jordan, pour ne citer qu’un exemple, je n’ai rien de personnel contre lui) et l’on aurait eu, a la place d’un volume de 180 pages environ, trois tomes de 1500 pages où les descriptions et les bavardages incessants auraient noyer le nœud de l’intrigue. Avec Moorcock, on va droit au but et l’on ne s’attarde pas sur les détails : c’est l’aventure qui prime avant tout, dans la lignée d’un auteur comme Howard ; peut être même un peu trop, je le reconnais, mais au moins, on n’a pas l’impression de perde son temps devant des pavés tout simplement inutiles pour l’intrigue en elle-même. Bien entendu, comme l’on dit, chacun ses goûts et ses préférences, mais il me semblait important de revenir sur ce « détail » primordial. Car oui, bien souvent, il se passe beaucoup plus de choses en moins de deux cent pages qu’en huit cent et des poussières…
Et des événements, il y en a des tonnes dans ce Roi des épées, car cette fois ci, le Chaos, sous les ordres de son plus puissant représentant, le terrifiant Mabelode, jette toutes ses forces contre le monde de Corum. Et une fois de plus, le Prince à la robe écarlate, accompagné de Rhalina et du fantasque Jhary-a-Conel, se voit partir dans une quête insensée pour essayer de contrer les seigneurs du Chaos, retrouver la cité mythique (mais non moins réelle) Tanelorn. Le monde devenu fou, humains et Vadhaghs s’entretuant par le biais d’un sortilège des seigneurs de l’entropie, les trois amis vont parcourir les plans, arriver sur une planète qui pourrait fort bien être la notre, au temps de l’inquisition religieuse (et où l’on reparle du lien entre Vadhaghs et Elfes, dans un passage assez émouvant) puis, rencontrer deux autres avatars du Champion Eternel, Elric et Erekosë, dans une réminiscence d’une aventure déjà connue et datant de La sorcière dormante du Cycle d’Elric, avant de, une fois parvenu à Tanelorn, demander l’aide d’anciens Dieux, encore plus puissants que les seigneurs de la Loi et du Chaos, pour un final, alors que la conjonction du milliers de sphères débute, tout bonnement apocalyptique. Et le tout, toujours aussi passionnant, se lisant d’une traite en moins de 200 pages comme je vous l’avais dit en préambule de cet article et qui fait que l’on se retrouve avec un excellent final qui clôt magistralement le premier cycle des Livres de Corum. Une réussite, indéniablement.
Les livres de Corum (2) - La Reine des épées
le 06/02/2010 : Un petit tour en enfer?
Dans la ligne droite du premier tome, Le Chevalier des épées, la suite, intitulée La Reine des épées, est toujours aussi bonne. Incontestablement, sur ce point, il n’y a rien à redire, avec Corum, Moorcock tient là une œuvre de qualité incontestable qui, par certains points est peut être supérieure à celle de son personnage le plus célèbre, Elric. Voilà, c’est dit, j’ai osé, et personnellement, je le pense réellement. Entendons nous bien, quoi qu’il arrive, le Prince Albinos l’emporte sur son avatar Vadhagh, mais cela, il le doit surtout a un charisme incomparable, à une classe phénoménale, a un destin tourmenté au possible et a une épée, Stormbringer, aussi charismatique que lui. Ca et, bien sur toute la légende qui s’est crée autour d’une figure qui, il faut bien l’admettre, fait partie des plus belles créations de la Fantasy. Cependant, si l’on doit comparer les deux œuvres, Elric et Corum, il est évidant après lecture que la deuxième est bien plus cohérente dans son ensemble, mais cela s’explique assez facilement : d’un coté, nous nous trouvons devant un ensemble de textes écrits dans le plus parfait désordre sur plusieurs décennies, de l’autre, un cycle de six volumes avec un début et une fin. Question cohérence et ligne narratrice, Corum l’emporte donc logiquement haut la main. Et comme en plus, les péripéties du dernier des Vadhaghs sont passionnantes et que, question charisme, Corum en a également à revendre, il me semble évidant que bien que moins connu qu’Elric, Corum vaut largement que l’on s’attarde sur lui. Alors, comme je suis un grand sentimental, mon cœur penche indéniablement pour le Melnibonien, mais franchement, Corum, à mes yeux, est tout juste en dessous et mériterait une place plus importante au firmament des œuvres de Fantasy.
Mais je parle, je parle et je ne vous ais toujours pas aborder ce deuxième tome qui nous intéresse aujourd’hui. Souvenons nous, nous avions laisser, a l’issu du premier volume, Corum vivre des jours heureux avec se douce Rhalina après sa victoire contre le Seigneur Arioch du Chaos. Or, la sœur de celui-ci, la belle et terrifiante Xiombarg souhaite se venger du dernier des Vadhaghs et rétablir la main mise du Chaos sur les cinq plans tout justes perdus. Rien de bien original a première vu, d’ailleurs, c’est l’un des reproches que l’on pourrait faire au cycle puisque a chaque fois, Corum se voit imposer un nouvel adversaire, une quête destinée a le vaincre où il doit retrouver un objet, des alliés etc. mais malgré ce coté un peu répétitif, cela fonctionne assez bien dans l’ensemble et c’est ce qui compte. Accompagné de Rhalina et de l’extravaguant Jharry A Connel et de son petit chat ailé, l’avatar du compagnon des héros (Jharry, pas le chat) qui fait là sa première apparition dans le cycle et qui apporte une fraîcheur non négligeable a celui ci, Corum va partir une fois de plus a l’aventure, afin de sauver les humains (qui, rappelons le, lui causèrent tant de tord) en quête de la mystérieuse cité dans la pyramide. Et pour cela, les trois compagnons devront traverser tout bonnement le domaine de la Reine des épées, un lieu épouvantable digne de l’Enfer de Dante et qui donnera lieu a des passages mémorables. Alors, dans ce deuxième tome, on ne s’ennuie pas une seconde, les coups de théâtre et les situations désespérées sont légions et ont lit le tout d’une traite, sans temps morts. A cela s’ajoute une ambiance fascinante, de nouveaux personnages charismatiques (Jharry bien sur mais aussi Gaynor le Damné, déjà entraperçu du coté d’Elric) et, bien entendu dans une œuvre de Moorcock, tout un ensemble d’explications sur le Multivers comme on a l’habitude, font de cette Reine des épées, deuxième volume du cycle de Corum, une petite réussite a ne pas manquer.
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En effet ce n'est pas du Herbert , du Asimov ou autre, mais c'est tout simplement du Simmons, bref un incontournable de la SF au meme titre que les autres auteurs precedemment cités et j'en oubli tellement, tout ceci a condition evidemment de lire tout le cycle car en effet toutes ces pieces de puzzle ne s'assemblent qu'a la fin , alors certes au debut en effet ca peut paraitre compliqué a suivre mais l'ensemble est vraiment bien construit. Un classement c'est comme ca faut bien un premier et un dernier, mais que herbert ou simmons ou dick ou tout autre soit premier ou 10eme, ce n'est pas tres important, ce qui compte c'est que cela plaise et que cela nous immerge dans l'univers crée.
Ce livre a donc pour moi toutes les caracteristique d'un incontourable de la SF.
Pour l'instant a part Dune et ce cycle la je n'ai pas trouvé de serie m'immergeant autant dans un univers meme si j'ai adoré quantité de livres de SF.
Merci
jeremie
Un cycle vraiment interressant et complétement diffférent de ce qu'avait fait Gemmell jusqu'alors.
Si vous aimez celui-ci, lancez-vous dans "Troie", paru chez bragelonne, qui lui aussi reprend des évènements historiques, et qui est écrit avec une puissance qu'on avait pas vu chez Gemmell depuis "Legende".
1000ème commentaire: joyeux anniversaire
Livre qui mériterait d'être dans le TOP. Laissez vous emporter dans cet univers étonnant, dans lequel les personnages forment une équipe bigarrée et attachante qui affrontera de multiples aventures dans un monde d'une imagination débordante. Un très bon moment de lecture. On y repense longtemps après.
Si vous vous apprêtez à vous lancer dans le cycle d'Elric il faut tout d'abord savoir que ce n'est pas vraiment une grande saga mais plutôt un ensemble de nouvelles qui ont été écrites sans ordre chronologique et sont presque indépendantes les unes des autres. Et parmi ces nouvelles il y a du très bon et du très mauvais.
Les tomes 4, 7, 8 et 9 ont étés écrit dans les années 60 et sont aussi pauvre au niveau du style littéraire que de l'intrigue, ils n'intéresseront que les fans et encore...
Les tomes 1, 3 et 5 ont étés écrit dans les années 70, leur style littéraire est bien meilleur, les intrigues et l'univers sont beaucoup plus travaillés et intéressants.
Les tomes 2 et 6 ont étés écrit fin 80 début 90, ils se situent dans des univers a part mais très détaillés et débordant d'imagination, le style littéraire devient tellement bon qu'il est un peu plus dur à lire mais incontestablement se sont les 2 meilleurs tomes.
En bref Moorcock est un auteur qui c'est bonifié avec l'âge et l'homogénéité du cycle d'Elric s'en ressent beaucoup. Quand après l'excellent tome 6 écrit en 1991 on tombe sur le 7 écrit en 1962 ça fait mal.
Mon conseil : commencez par les 3 premiers tomes, évitez le 4, lisez le 5 et le 6 puis passez au cycle de Corum sans vous embètter à finir Elric.
Une fois de plus, j’aurais dévoré un cycle complet en tout juste quelques semaines. Alors oui, je sais que les productions de Michael Moorcock ne sont pas franchement longues, en moyenne, on en est à moins de deux cent pages environ par volume, mais bon, même ainsi, et vu le nombre de tomes des Elric, Hawkmoon et autre Corum, si ma lecture de ceux-ci fut si rapide, c’est qu’ils m’ont plut, et pas qu’un peu d’ailleurs. Comme dans d’autres cas, il m’aura fallut du temps pour me décider a me plonger dans les œuvres de l’auteur britannique (hum, des années…), mais une fois décidé, le plaisir de la découverte n’en fut que décuplé et sur ce point, je dois reconnaître maintenant que je viens de finir le dernier volume des Livres de Corum, que ce cycle était tout bonnement excellant. Cependant, je ne vais pas me répéter encore une fois et il suffit de jeter un coup d’œil à mes précédentes critiques pour en savoir plus, surtout que, cycle obliger, elles se complètent, forcement.
Le glaive et l’étalon, sixième tome du cycle de Corum, clôture donc celui-ci comme il fallait s’y attendre, avec un certain panache. La qualité, présente tout au long des divers volumes de la saga est donc toujours au rendez vous, ainsi que ses quelques défauts, bien entendu (dans le désordre : peut être un peu trop court, raccourcis un peu facile parfois etc.). Cependant, comme je l’ai dis un peu plus haut, je ne vais pas forcement revenir dessus puisque cela a déjà été dit et redit a de multiples reprises au cours de mes précédentes critiques de l’œuvre et que, ce soit dans le fond ou dans la forme, ce sixième tome est équivalent a ces prédécesseurs. Reste bien entendu le contenu, l’intrigue, et le final, bien évidement. Et là, on trouve tout de suite quelque chose à dire.
A la fin du cinquième tome, le lecteur avait laissé Corum et ses alliés dans une paix toute relative en attendant le combat final et désespéré contre les terrifiantes créatures des limbes, les Fhoi Myore. Les premières pages du Glaive et l’étalon, donc, sont la suite immédiate où l’on voit l’armée mabden (ou humaine) se regrouper, se préparer, échafauder des plans d’attaque et, dans la grande tradition celte, festoyer même si les chances de réussite sont bien minces. Bien évidemment, il apparaît au vu de celles-ci, du moins pour certains protagonistes, qu’au vu de leur plan désespérer, une tentative quasiment aussi désespérée afin d’obtenir le recours d’alliés dans le combat à venir apparaît nécessaire. D’où, passé une première partie longue en descriptions (bigre, ça existe chez Moorcock !?) et en bavardages, le départ de Corum et de son allié Sidhi, le géant Ilbrec pour une île maudite où vivrait un peuple issu d’un autre plan qui serait en mesure de vaincre les Fhoi Myore, lance véritablement l’intrigue sur des chapeaux de roues, et ce, jusqu’au final. Car comme le lecteur a pris l’habitude dans Les livres de Corum, une fois le héros parti dans sa « quête » (quelque qu’elle soit), l’aventure commence et là, entre rebondissements, coup de théâtres, créatures monstrueuses, dangers imminents et parfois, quelques Deux ex machina, on ne s’ennuie plus une seule seconde. A ce propos, cela m’arriva a chaque fois lors de chaque volume : une entrée en matière tranquille, ou je prenais mon temps, puis après, un quasi non stop jusqu’a la dernière ligne. Dans le glaive et l’étalon, on retrouve donc cette architecture narrative, et, franchement, personnellement, cela ne m’a pas lassé.
Ainsi, comme il fallait s’y attendre, au terme d’une intrigue passionnante, Corum réussira a déjouer la menace des Fhoi Myore, cependant, le destin propre du Champion Eternel finira par le rattraper (sur ce point, La quête de Tanelorn du cycle de Hawkmoon laisse présager une fin légèrement différente pour le dernier des Vadhags) et la prédiction d’une vieille mabden finira par se réaliser. Cette mort, car comme vous l’avez deviner, Corum y passe, est peut être moins spectaculaire que celle d’Elric, en son temps, mais elle n’en a pas moins un certain panache, étant assez triste même si trop prévisible pour véritablement surprendre. Mais ce final, que j’aurais peut être préféré plus grandiose, et qui semble un peu écrit à la vas vite, conclu un cycle tout bonnement exceptionnel, que j’aurais prit énormément de plaisir à découvrir et à lire. Décidément, les multiples incarnations du Champion Eternel se suivent, et malgré les points communs, leurs différences rendent l’ensemble tout bonnement excellent et passionnant. Et personnellement, je ne suis pas prêt d’oublier de si tôt les péripéties du Prince à la robe écarlate, le charismatique Corum. Reste maintenant (du moins, parmi les plus célèbres) Erekosë a lire. Je m’y mets quand ?
C'est un livre génial, mon préféré !
C'est une histoire de vampire, mais pas du tout enfantine.
Cinquième tome des Livres de Corum et suite des péripéties du Prince à la robe écarlate parmi les Tuha-na-Cremm Croich, le peuple du mont, les descendants de son aimée, Rhalina. Une aimée qui, rappelons le fut remplacée par la belle et farouche Medhbh dans le cœur de Corum qui a adopter son peuple et qui coule, alors que débute le récit, quelques jours heureux, mais qui sont de courte durée puisque la menace des terrifiants Fhoi Myore n’a pas disparu et ceux-ci vont vite se rappeler au bon souvenir du Champion Eternel et de ses alliés qui, une fois de plus, devront batailler ferme pour repousser leur menace. Bon, une fois de plus, il ne faut pas s’attendre, d’un point de vue narratif a de grands bouleversements ; les habitués seront une fois de plus en terrain connu sur ce point : Corum et les siens sont tranquilles, un événement survient, une quête quelconque est décidée et le voila parti, seul ou accompagné, pour de nouvelles aventures qui s’avéreront, bien évidement, périlleuses, dans une grande course contre la montre avant un affrontement final, forcement spectaculaire. Bon, il est évidant que dit comme cela, tout ceci n’a pas l’air très engageant, pourtant, une fois de plus, la trame fonctionne parfaitement et l’on peut dire sans crainte que la grande force de Moorcock est de sublimer des récits qui, chez d’autres, seraient franchement beaucoup moins intéressants. Car une fois de plus, le lecteur en aura pour son argent (enfin, si une telle expression convient à un livre à moins de 6 euros) et ne perdra pas son temps, bien au contraire. Une fois de plus, c’est l’aventure avec un grand A que nous offre l’auteur britannique et c’est avec un grand plaisir que l’on y replonge, dévorant le tout d’une traite.
Un récit captivant, du début à la fin, où l’on suivra Corum et ses compagnons (pour une fois nombreux), Jhary-O-Connel qui fait là son grand retour pour notre plus grand plaisir (personnellement, j’adore ce personnage avec son coté dandy, mystérieux voir par fois je m’enfoutiste mais qui en sait beaucoup plus qu’il ne le prétend même si sa mémoire, comme il le reconnaît lui-même, lui joue souvent des tours) même si dans ce cinquième volume, il reste un peu en retrait de l’action, mais aussi les deux Sidhi, dont le peuple, allié aux Vadhaghs et aux humains combattirent autrefois les Fhoi Myore, Goffanon, le « nain » forgeron (qui avait fait son apparition dans le tome précédant), et Ilbrec, fils d’une sorte de « Dieu des océans », deux personnages particulièrement savoureux, en particulier le premier cité. Où on les suivra donc partir en plein territoire ennemi, dans leur forteresse afin de libérer le grand Druide des peuples humains encore en vie, le sortir de son ensorcellement (par ailleurs assez amusant puisque celui-ci se prend pour… un mouton !) et, car sans trésors pas de véritable quête qui se tienne, récupérer deux objets « magiques » des mythes celtiques, euh pardon, Mabdens (comme on nomme les humains), le fameux Chêne et le bélier. Une fois de plus, les dangers seront grands, les rebondissements et divers coups de théâtre nombreux, Gaynor le damné sera une fois de plus de la partie et Corum affrontera même, en combat singulier, l’un des épouvantables Fhoi Myore, ces créatures stupides issues des limbes et qui, assez curieusement, ressemble a l’un des plus farouches ennemis du Prince à la robe écarlate, Glandyth-a-Krae, abattu a l’issu de la guerre contre les seigneurs du Chaos plus de mille ans auparavant. Une ressemblance dont on n’en saura pas plus (du moins pour le moment, je n’ai pas encore attaqué le sixième tome) et qui laisse des questions en suspens quant aux origines de ces créatures…
Bien entendu, Le chêne et le bélier s’achèvera, après moult péripéties, bien, le grand Druide étant sauver et les Tuha-na-Cremm Croich et leurs nombreux alliers reprenant confiance dans leur lute contre les Fhoi Myore, mais pour Corum, une vieille prédiction commence a le tourmenter de plus en plus et le sentiment que sa fin est proche devient plus qu’une certitude à ses yeux, mais tout cela, comme toutes les autres questions que le lecteur peut se poser trouvera des réponses dans le prochain et dernier tome des Livres de Corum. En attendant, ce Chêne et le bélier, sans être le meilleur de la saga, n’en reste pas moins, dans la ligné de ses prédécesseurs, d’un bon niveau, nous montrant une fois de plus toutes les qualités (et elles sont nombreuses) des aventures du dernier des Vadhaghs.
La lance et le taureau marque un tournant incontestable dans le cycle de Corum, le Prince Vadhagh, avatar du Champion Eternel ; en fait, on peut parfaitement parler de deuxième cycle tant les différences sont notables entre les trois premiers volumes et les suivants dont l’action se déroule mille ans plus tard, face à de nouveaux adversaires, les Fhoi Myore, qui remplacent au pied levé les habituels Seigneurs du Chaos, « adversaires » habituels des diverses incarnations du Champion dans les divers cycles. De plus, l’ambiance celtique, que l’on pouvait ressentir légèrement dans la première partie des Livres de Corum, est cette fois ci portée a son paroxysme : coutumes, vêtements, mode de vie, pierres levées, légendes, héroïsme, druides etc. Pas de doute, Moorcock, dans cette suite des aventures de Corum a tenu à nous proposer un monde pas forcement original d’un point de vue narratif (après tout, les œuvres liées au monde celtique sont légions) mais auquel l’on ne se serait pas forcement attendu, habitués que nous sommes a l’habituelle opposition entre Loi et Chaos. Sur ce point, le fait que l’on quitte pour une fois un peu l’habituelle cosmologie (enfin, un petit peu, un petit peu seulement) du Multivers Moorcockien n’est pas, à mes yeux, pour me déplaire, et voir Corum, ce personnage charismatique quitter un peu ce rôle de Champion Eternel pour celui de Demi-Dieu Celte dont on attend le retour, puis déambuler au milieu de Druides, de guerriers vaillants aux coutumes bien plus complexes qu’un Jules César ait put laisser entendre dans sa Guerre des Gaulles, et découvrir des cairns de pierre et autre pierres levées est assez intéressant à mon avis. De plus, c’est un Corum différent, bien moins puissant que dans la première partie du cycle, où sa main et son œil, appartenant a des Dieux lui conféraient bien des pouvoirs, mais aussi un Corum privé de ses amis et de son amour (Jhary est parti pour d’autres lieux, Rhalina est morte après une longue vie… humaine) et qui, au début de ce quatrième tome, se lamente dans sa forteresse comme un autre Champion, Hawkmoon, put le faire en son temps. Mais un Corum qui bien vite répondra, sous les conseils de Jhary-O-Connel, à l’appel au secours des descendants de son épouse, qui, plus de mille ans plus tard, sont en grand danger devant une menace peu commune, les fameux Fhoi Myore, ces fameuses créatures issues des limbes et qui menacent, comme purent le faire autrefois les Ducs du Chaos, toute vie sur Terre.
Et une fois de plus, l’on se retrouve en chemin connu : un danger a première vu insurmontable survint, un objet, un lieu, quelqu’un pourrait aider Corum et ses alliés a le surmonter, et voila le Prince Vadhagh embarqué, comme a son habitude, pour une quête aux nombreuses péripéties, où il connaîtra bien des dangers, sera parfois sauver de façon surprenante au dernier moment, avant de finir par, bien entendu, réussir dans son entreprise. Ce coté, un petit peu comment dire, répétitif dans le cycle peut en énerver ou lasser plus d’un, ce qui ce conçois parfaitement ; pourtant, une fois de plus, le tout fonctionne assez bien et le lecteur sera rapidement captivé par un récit sans temps morts et ne reposera le livre que lorsqu’il sera parvenu a la dernière page. Personnellement, c’est ce qui m’est arrivé, ayant tout bonnement dévoré ce quatrième tome, l’expédiant en deux ou trois fois (et encore, je n’ais pas beaucoup de temps ces jours ci) tant le plaisir de découvrir la suite était présent, plaisir qui trouva son point culminant dans un final impressionnant (ah, le combat contre les hordes des Fhoi Myore, le taureau noir !). Alors certes, tout n’est peut être pas parfait, comme je l’ai déjà dit un peu plus haut, cependant, le nouvel « univers » mis en place, cette ambiance celtique du plus bel effet qui fait tant pour la réussite de l’ensemble, le retour de Gaynor le damné et ces nouveaux ennemis, les fameux Fhoi Myore qui semblent invincibles avec leur troupe composés de morts vivants et d’hommes végétaux fait que cette Lance et le taureau est une fois de plus, comme de coutume dans le cycle, une réussite. C’est un Corum certes différent, a la fois semblable et différent dans la structure narrative du récit, mais un Corum tout simplement exceptionnel, qui prouve une fois de plus toutes les immenses qualités de ce cycle peut être moins connu que les productions actuelles mais qui mérite largement le détour.
Les livres de Corum sont en fait composés de deux cycles distinct, composés chacun de trois volumes, le premier qui s’achève donc avec Le Roi des épées qui nous intéresse maintenant, est intitulé La trilogie des épées (oui, je sais, ce n’est pas très original), le second, dont je vous parlerais par la suite, Les chroniques de Corum. Il existe une différence notable entre les deux, ne serais ce que par l’ambiance, mais il sera temps par la suite d’y revenir. Pour le moment, nous nous trouvons donc devant le dernier volume nous narrant les aventures du dernier des Vadhagh, le Prince Corum Jhaelen Irsei contre les seigneurs du Chaos et, autant mettre les choses au point d’entré de jeu, la qualité, déjà présente dans les deux premiers volumes est toujours au rendez vous pour le plus grand plaisir du lecteur.
Cependant, avant d’aller plus loin, je tenais à revenir sur un point précis qui englobe plus l’œuvre de Moorcock dans son intégralité et qui ne se limite pas uniquement à Corum. Un point qui a ses détracteurs et dont je vous ais déjà parler ultérieurement mais qui me semble assez important pour y revenir : bon nombre des détracteurs de l’écrivain britannique mettent en avant le style parfois limite d’écriture des œuvres de celui-ci, et ils n’ont pas forcement tord. Effectivement, a de multiples occasions, et quelque soit l’œuvre (Elric, Corum, Hawkmoon etc.), l’on sent bien que certains textes sont écrits à la va-vite, sans relecture, directement de la machine à écrire a l’éditeur. D’ailleurs, Moorcock ne s’en est jamais caché, reconnaissant que bon nombre de ses romans étaient surtout destinés à un but alimentaire. Cependant, même si l’on peut regretter parfois, que du coup subsistent quelques incohérences ou que tel détail ne soit pas forcement développé davantage, voir, également, que bien souvent, l’auteur use et abuse de situations dangereuses récurrentes et d’interventions providentielles par des sortes de Deux ex machina, l’on ne peut pas mettre de coté que la qualité intresèque des œuvres en elles mêmes ne peuvent être mises en causes, car, incontestablement, les divers cycles du Champion Eternel figurent parmi les plus grands classiques de la Fantasy, et leurs personnages, charismatiques pour la plupart, sont de parfaites réussites inoubliables. De plus, prenez par exemple un roman comme ce Roi des épées au contenu si riche et au multiples rebondissements incessants et imaginez qu’il ait été écrit par un auteur dit « plus moderne » (du style Robert Jordan, pour ne citer qu’un exemple, je n’ai rien de personnel contre lui) et l’on aurait eu, a la place d’un volume de 180 pages environ, trois tomes de 1500 pages où les descriptions et les bavardages incessants auraient noyer le nœud de l’intrigue. Avec Moorcock, on va droit au but et l’on ne s’attarde pas sur les détails : c’est l’aventure qui prime avant tout, dans la lignée d’un auteur comme Howard ; peut être même un peu trop, je le reconnais, mais au moins, on n’a pas l’impression de perde son temps devant des pavés tout simplement inutiles pour l’intrigue en elle-même. Bien entendu, comme l’on dit, chacun ses goûts et ses préférences, mais il me semblait important de revenir sur ce « détail » primordial. Car oui, bien souvent, il se passe beaucoup plus de choses en moins de deux cent pages qu’en huit cent et des poussières…
Et des événements, il y en a des tonnes dans ce Roi des épées, car cette fois ci, le Chaos, sous les ordres de son plus puissant représentant, le terrifiant Mabelode, jette toutes ses forces contre le monde de Corum. Et une fois de plus, le Prince à la robe écarlate, accompagné de Rhalina et du fantasque Jhary-a-Conel, se voit partir dans une quête insensée pour essayer de contrer les seigneurs du Chaos, retrouver la cité mythique (mais non moins réelle) Tanelorn. Le monde devenu fou, humains et Vadhaghs s’entretuant par le biais d’un sortilège des seigneurs de l’entropie, les trois amis vont parcourir les plans, arriver sur une planète qui pourrait fort bien être la notre, au temps de l’inquisition religieuse (et où l’on reparle du lien entre Vadhaghs et Elfes, dans un passage assez émouvant) puis, rencontrer deux autres avatars du Champion Eternel, Elric et Erekosë, dans une réminiscence d’une aventure déjà connue et datant de La sorcière dormante du Cycle d’Elric, avant de, une fois parvenu à Tanelorn, demander l’aide d’anciens Dieux, encore plus puissants que les seigneurs de la Loi et du Chaos, pour un final, alors que la conjonction du milliers de sphères débute, tout bonnement apocalyptique. Et le tout, toujours aussi passionnant, se lisant d’une traite en moins de 200 pages comme je vous l’avais dit en préambule de cet article et qui fait que l’on se retrouve avec un excellent final qui clôt magistralement le premier cycle des Livres de Corum. Une réussite, indéniablement.
Dans la ligne droite du premier tome, Le Chevalier des épées, la suite, intitulée La Reine des épées, est toujours aussi bonne. Incontestablement, sur ce point, il n’y a rien à redire, avec Corum, Moorcock tient là une œuvre de qualité incontestable qui, par certains points est peut être supérieure à celle de son personnage le plus célèbre, Elric. Voilà, c’est dit, j’ai osé, et personnellement, je le pense réellement. Entendons nous bien, quoi qu’il arrive, le Prince Albinos l’emporte sur son avatar Vadhagh, mais cela, il le doit surtout a un charisme incomparable, à une classe phénoménale, a un destin tourmenté au possible et a une épée, Stormbringer, aussi charismatique que lui. Ca et, bien sur toute la légende qui s’est crée autour d’une figure qui, il faut bien l’admettre, fait partie des plus belles créations de la Fantasy. Cependant, si l’on doit comparer les deux œuvres, Elric et Corum, il est évidant après lecture que la deuxième est bien plus cohérente dans son ensemble, mais cela s’explique assez facilement : d’un coté, nous nous trouvons devant un ensemble de textes écrits dans le plus parfait désordre sur plusieurs décennies, de l’autre, un cycle de six volumes avec un début et une fin. Question cohérence et ligne narratrice, Corum l’emporte donc logiquement haut la main. Et comme en plus, les péripéties du dernier des Vadhaghs sont passionnantes et que, question charisme, Corum en a également à revendre, il me semble évidant que bien que moins connu qu’Elric, Corum vaut largement que l’on s’attarde sur lui. Alors, comme je suis un grand sentimental, mon cœur penche indéniablement pour le Melnibonien, mais franchement, Corum, à mes yeux, est tout juste en dessous et mériterait une place plus importante au firmament des œuvres de Fantasy.
Mais je parle, je parle et je ne vous ais toujours pas aborder ce deuxième tome qui nous intéresse aujourd’hui. Souvenons nous, nous avions laisser, a l’issu du premier volume, Corum vivre des jours heureux avec se douce Rhalina après sa victoire contre le Seigneur Arioch du Chaos. Or, la sœur de celui-ci, la belle et terrifiante Xiombarg souhaite se venger du dernier des Vadhaghs et rétablir la main mise du Chaos sur les cinq plans tout justes perdus. Rien de bien original a première vu, d’ailleurs, c’est l’un des reproches que l’on pourrait faire au cycle puisque a chaque fois, Corum se voit imposer un nouvel adversaire, une quête destinée a le vaincre où il doit retrouver un objet, des alliés etc. mais malgré ce coté un peu répétitif, cela fonctionne assez bien dans l’ensemble et c’est ce qui compte. Accompagné de Rhalina et de l’extravaguant Jharry A Connel et de son petit chat ailé, l’avatar du compagnon des héros (Jharry, pas le chat) qui fait là sa première apparition dans le cycle et qui apporte une fraîcheur non négligeable a celui ci, Corum va partir une fois de plus a l’aventure, afin de sauver les humains (qui, rappelons le, lui causèrent tant de tord) en quête de la mystérieuse cité dans la pyramide. Et pour cela, les trois compagnons devront traverser tout bonnement le domaine de la Reine des épées, un lieu épouvantable digne de l’Enfer de Dante et qui donnera lieu a des passages mémorables. Alors, dans ce deuxième tome, on ne s’ennuie pas une seconde, les coups de théâtre et les situations désespérées sont légions et ont lit le tout d’une traite, sans temps morts. A cela s’ajoute une ambiance fascinante, de nouveaux personnages charismatiques (Jharry bien sur mais aussi Gaynor le Damné, déjà entraperçu du coté d’Elric) et, bien entendu dans une œuvre de Moorcock, tout un ensemble d’explications sur le Multivers comme on a l’habitude, font de cette Reine des épées, deuxième volume du cycle de Corum, une petite réussite a ne pas manquer.