Eon etait somme toute interressant malgres quelques longueurs assez penible tout de meme. Avec eternité nous atteignons le soporifique total, "ne pas lire a 2h du mat sinon c'est l'endormissement en 5 mn". En general je fini toujour les Cycles que je commence , mais la.. ca va etre dur.
Les vampires de Chicago (1) - Certaines mettent les dents
le 06/05/2012 :
c'est un trai beau livre je le trouve emouvent et tres tres bien ecrit
moi je l'ai conseiller a toute mes copines et elle l'on toute aprecier
L'enfant du temps
nepeta le 30/04/2012 : A recommander
Je ne connaissais pas Robert Silverberg. J'ai apprécié ce roman pétrit de sensibilité. Il m'a donné envie de faire des recherches sur les hommes de néanderthal. Je vais de ce pas piocher dans les autres romans de cet auteur.
Merci
Le temps incertain
le 29/04/2012 : Chapeau bas ,Mister Jeury .
Voici un roman remarquable en forme de cauchemar temporel, qui requiert avant tout une période initiatique du lecteur. Je veux dire une certaine persévérance, dans le début, au travers de cette avalanche d’images et de situations kaléidoscopiques, insensées en apparence. Impossible, à ce moment -là du livre, de déterminer le " quand ", le "comment " ni le " pourquoi " de ce à quoi on assiste. Malaise maximum assuré !
Et puis, petit à petit, tout s’éclaircit au fur et à mesure jusqu’à un dénouement " stable " et qui ne manque pas d’une certaine émotion.
Alors on s’aperçoit que l’on tient un grand bouquin entre les mains et que son auteur nous a emportés à travers plusieurs réalités avec une rare maitrise.
Chapeau bas Mister Jeury.
Vénus
Jéjé le 27/04/2012 : Surprenant
Un roman à lire pour un dépaysement étonnant. Bova imagine quelle espèce d'être pourrait vivre dans un monde infernale. Cette planète, où l'enfer est quasi permanent, peut abriter la vie. A lire pour ceux qui aiment les explorations interstellaires.
Cycle Les Guerres Wess'Har (2) - Transgression
Jérémy le 27/04/2012 : Suite décevante
Le tome 2 suit le premier. Comme le précédent, c'est un rythme lent, beaucoup de creux dans l'histoire. Décevant.
Hypérion (2) - La chute d'Hypérion (t1)
le 25/04/2012 : Toujours aussi bon
Ah, ce chef d’œuvre absolu que sont Les Cantos d’Hypérion, quel plaisir de les relire, quelques années après leur découverte, et de retrouver un univers, des personnages et un scénario tout bonnement exceptionnel qui aura porté bien haut la science-fiction il y a de cela deux décennies déjà. Sincèrement, ce qui me chagrine le plus dans tout cela, c’est que, quelque part, j’envie celui ou celle qui, n’ayant jamais lu cette œuvre, la découvrirait pour la toute première fois et plongerait alors dans ce qu’il faut bien appeler l’un des plus grands cycles de la science-fiction. Mais bon, cela n’étant plus possible, je me contente de relire une œuvre qui, en son temps, aura fait date et marqué à jamais les amateurs de fantastique en tout genre ; et si, de nos jours, au vu des gouts des plus jeunes générations, Les Cantos d’Hypérion ne sont plus vraiment à la mode (je n’aime pas cette expression mais elle semble convenir malheureusement), celle-ci étant aux récits de vampires et de sorciers pour adolescents, nul doute, et j’en suis convaincu, que ceux-ci marqueront encore bien des lecteurs qui seront touchés par la grâce du chef d’œuvre de Dan Simmons. Mais bon, après vous avoir proposé, en début de mois, la critique du premier tome de celle-ci, Hypérion, et avant de, dans les semaines à venir, d’aborder le cas Endymion, il est temps, aujourd’hui, de m’intéresser à La chute d’Hypérion.
Comme je vous l’avais dit il y a quelques semaines, Les Cantos d’Hypérion sont un cycle de science-fiction divisés en deux parties distingues, chacune composée de deux tomes : ainsi, dans les deux premiers volumes, le lecteur suit les pérégrinations des sept pèlerins qui partent sur la lointaine planète Hypérion où vit le terrifiant Gritche tandis que les deux derniers volumes de la saga, eux, se dérouleront quelques siècles plus tard et que les protagonistes principaux seront Endymion et une certaine Énée – mais chut, n’en disons pas plus, chaque chose en son temps. Mais si les différences entre les deux parties des Cantos sont, assez naturellement, nombreuses et flagrantes, cela se comprend aisément : après tout, cette « suite » fut écrite quelques années plus tard, l’action se déroule alors que les protagonistes des deux premiers tomes sont morts (enfin… chut !) tandis que le contexte, lui-même, a considérablement changé. Par contre, ce qui a surpris bien des lecteurs – y compris moi-même – c’est que, entre Hypérion et La chute d’Hypérion, on a parfois l’impression de lire un roman différent ; oh, certes, pas complétement puisque l’intrigue générale, les personnages, les lieux sont plus ou moins les mêmes, cependant, entre une flopée de nouvelles têtes qui prennent une importance capitale, une action qui se déroule un peu partout sur les divers mondes de l’Hégémonie, et même, du côté du Technocentre, des allers retour dans le passé, le futur et surtout, le fait que l’on voit beaucoup moins les pèlerins du premier tome (même si ceux-ci sont toujours actifs, rassurez-vous, sauf qu’ils doivent partager la vedette cette fois ci), nul doute que tous ses changements en auront perturber plus d’un.
Mais ce n’est pas tout puisque, la plus grande différence, à mes yeux, entre Hypérion et La chute d’Hypérion, c’est le style qui passe d’un récit intimiste, où la principale action est de voyager d’un point A (L’Arbre-Monde des Templiers) a un point B (Les Tombeaux du Temps) en quelques jours tout en se racontant tranquillement sa vie, son passé, le pourquoi du comment de s’être trouver sélectionner pour participer à ce pèlerinage – et ce qui a permis à ce malin de Dan Simmons, de nous offrir par ce biais un condensé de tous les genres de SF, réalisant un superbe melting-pot – dans le premier tome, a quelque chose de complétement différent dans le second. En effet, ici, l’action prend le pas sur tout le reste, et si, bien entendu, les moments plus calmes, les pauses dans le récit, sont toujours présents, nul doute que la structure narrative de La chute d’Hypérion se déroule a cent à l’heures, qu’elle fourmille d’événements et que, sincèrement, il est très difficile de poser son bouquin tellement les événements se succèdent aux révélations et celles-ci aux coups de théâtre. Et comme en plus, par le biais de nouveaux personnages (ou alors, à peine entraperçus ou nommés) comme, principalement, la présidente de l’Hégémonie, Meina Gladstone, ainsi que le cybride Joseph Severn, second essai de personnalité récupéré du poète John Keats, le lecteur découvre une nouvelle vision des choses, d’autres points de vus et d’autres préoccupations (que l’on pourrait presque qualifier de plus générales), La chute d’Hypérion, du coup, lorgne beaucoup plus du côté du Space Opéra (ce qui n’est pas un mal en soit) et une dimension cosmique que son prédécesseur, à dessein, n’avait pas. Ici, en effet, en plus des préoccupations de chaque protagoniste, des envies et des doutes des pèlerins, c’est l’avenir de l’Hégémonie, et donc, de centaines de milliards d’êtres humains, qui est en jeu. Du coup, les passages avec Gladstone et ses collaborateurs – conseillers, sénateurs, militaires – sont un pur régal. Et si l’on ajoute à cela toute la dimension philosophique déjà présente dans Hypérion et qui se trouve renforcée ici par la présence de Joseph Severn, des passages tout simplement exceptionnels et qui marqueront a jamais les lecteurs (quand Sol offre sa fille au Gritche… Martin Silenus empalé sur l’Arbre du Gritche, les derniers jours de Severn, qui remeurt une seconde fois, de la même manière que Keats, quelques siècles plus tôt, de la description de l’apocalypse final et de Meina Gladstone face à une foule en colère composée d’un millions de personnes), nul doute que si, déjà, Hypérion était un chef d’œuvre, sa suite, La chute d’Hypérion, dans un style à la fois proche et tellement différent, en est un aussi.
Si j’avais les connaissances nécessaires en poésie, je me serais probablement attardé sur la construction du récit faite par Simmons autour des œuvres de John Keats, tant une grande partie de celles-ci transparaissent dans les Cantos. De même, si j’en avais le talent, tout simplement – mais aussi le temps, et l’envie – j’aurais abordé, car ils les méritent, chacun des personnages, avec leurs problématiques personnelles et leurs implications et places respectives dans l’intrigue. Pour finir, et toujours pour les mêmes raisons, j’aurais pu vous parler de tout le coté religieux qui transparait de cette œuvre, de ce besoin de créer, être en relation avec une entité supérieure, mais aussi, du rapport entre l’homme et la nature et de la destruction de toute espèce pouvant rivaliser avec lui (et quand il se retrouvera dans cette situation, ça sera une autre paire de manches) et même, quelque part, de la vision de Dan Simmons qui, avec l’Infosphère, créa l’Internet avant Internet. Mais bon, je le reconnais, je ne suis ni suffisamment doué, ni très courageux pour tout cela. Ainsi, je me contenterais, en guise de conclusion, de rappeler, une fois de plus, tout le bien que je pense de ce cycle, de son importance même dans l’histoire de la science-fiction. Et comme je vous l’ai dit, si Hypérion était un chef d’œuvre, La chute d’Hypérion l’est également, et les deux récits forment, sans nul doute, l’un des ouvrages de SF les plus réussis de l’histoire. Mais bon, rappelez-vous, tout cela n’est pas finie puisque, quelques siècles vont s’écouler, un certain poète fera des siennes tandis que le Gritche pourrait bien repointer le bout de son nez (qu’il doit avoir forcément piquant), mais l’on se retrouvera, pour cela, dans Endymion.
Hypérion (1) - Les Cantos d'Hypérion (t1)
le 25/04/2012 : Un chef d'oeuvre, tout simplement
Force est de constater que, l’on peut aimer ou détester le sieur Dan Simmons mais il y a au moins une chose sur laquelle tout le monde, ou presque, est d’accord, c’est la place qu’occupe Les Cantos d’Hypérion dans son œuvre : tout simplement la première. Après, on peut aimer ou non, mais si l’Histoire de la littérature fantastique ne devait retenir qu’un seul titre parmi les nombreux écrits par Simmons, cela serait celui-ci ; qui, au demeurant, est un cycle en quatre volumes : Les Cantos d’Hypérion, qui se décomposent entre Hypérion (qui nous préoccupe aujourd’hui) et La chute d’Hypérion, puis, par la suite, s’est vu affublé d’une suite, pas forcément apprécier par tout le monde, Endymion et L’éveil d’Endymion. Œuvre colossale et archi-connue depuis sa parution il y a un peu plus de vingt ans, Les Cantos d’Hypérion, moult fois récompensés, ont très longtemps trôné tout en haut des divers classements SF parmi les amateurs du genre et connu un succès important. Bien évidemment, c’était une autre époque déjà, cela se passait avant l’adaptation au cinéma du Seigneur des Anneaux, qui entraina un regain d’intérêt pour la Fantasy, reléguant la SF au second plan, et depuis, ça ne s’est pas arrangé, la mode étant aux petites histoires de vampires pour adolescentes, alors, forcément, un titre comme Les Cantos d’Hypérion, s’il n’est pas complétement oublié, n’a plus, depuis longtemps, les faveurs d’un public plus jeune et possédant d’autres centres d’intérêts et d’autres œuvres cultes.
Et si une telle chose peut, au regard de l’immense qualité de cette œuvre, paraitre comme fortement dommageable – car bon, que voulez-vous, quand on aime à ce point une œuvre, on souhaiterait que le plus grand nombre la découvre – et si l’on peut pester indéfiniment contre ses effets de mode parfois stupides, rien ne dit que, dans l’avenir, Les Cantos d’Hypérion ne retrouvent la place qu’ils méritent, c’est-à-dire, l’une des toutes premières – personnellement, pour ce qui est de la SF pur et dur, je ne vois que Fondation qui puisse véritablement rivaliser avec ce classique de Dan Simmons. Mais dans le fond, tout cela importe peu, et il est temps, véritablement, de s’intéresser au premier volume de cette œuvre, je veux bien entendu parler d’Hypérion.
Même si les éditions Pocket ont toujours eu la curieuse habitude de séparer chaque volume du cycle en deux (hum, cela serait pour des raisons financières ? Les petits canaillous !), que l’on ne se trompe pas, Hypérion I et Hypérion II, tels qu’ils sont présentés, ne forment en fait qu’un seul volume, le premier donc du cycle, Hypérion. Ceci étant dit, car j’aime bien aller au fond des choses et expliquer ce genre de détails insignifiants pour le commun des mortels qui s’en moquent comme de leur première chemise, dans ce premier volume des Cantos d’Hypérion, Dan Simmons nous entraine très loin dans le futur (ce qui, accessoirement, est toujours une bonne chose, cela évite de passer pour un con quand l’action se déroule 20 ans après la parution du roman et, qu’entre temps, le lecteur ait dépasser cette date, le contenu apparaissant, la plus part du temps, ringard), en une époque où l’humanité, forcée de quitter la Terre, à créer un véritable Empire Galactique et à coloniser une multitudes de mondes. Certes, tout cela n’a pas l’air franchement original mais la grande force de Simmons, justement, c’est d’utiliser tous les poncifs du genre, de les assembler dans un délicieux mélange et de les sublimer de façon plus que réussie. Mais cette domination humaine est bien plus fragile qu’il n’y parait puisque, d’un côté, il y a les Extros, descendants de terriens ayant, au fil des siècles, appris à évoluer dans l’espace, et véritable Némésis de la civilisation humaine, et, de l’autre, les Intelligences Artificielles (ou IA pour les intimes), qui, de leur étrange et mystérieux Technocentre, « conseillent » et « guident » les humains qui, en fait, leur doivent tout, ou presque. Et c’est sur la lointaine planète Hypérion, un monde étrange aux confins du Retz et où les premiers colons ont découvert des édifices monumentaux et inexplicables qui viennent du futur, allant à l’envers du temps, que va se dérouler le récit : en effet, ceux-ci vont bientôt s’ouvrir et cela semble intéresser à la fois les Extros, prêts a envahir Hypérion, mais aussi les IA, dont certains d’entre eux ne semblent pas vraiment porter l’humanité dans leurs cœurs, du coup, le seul moyen trouvé par les dirigeants humains est d’envoyer… sept hommes et femmes, sept pèlerins, participer au pèlerinage gritchèque, un curieux culte qui loue les louanges d’une étrange créature métallique, le Gritche, tueur implacable et insaisissable qui vit sur Hypérion. Tout cela semble insensé ? En fait, et comme on le verra par la suite, pas vraiment puisque tout, en fait, est lié, mais le postulat de base est posé, et franchement, il est excellent.
La première fois que j’ai lu Hypérion, j’ai été frappé par la structure de celui-ci et je dois avouer que je m’attendais à tout sauf à cela : en effet, dans ce premier volume, si Dan Simmons nous narre bien entendu le cheminement des sept pèlerins jusqu’aux Tombeaux du Temps, la quasi majeure du texte est consacrée aux récits de ceux-ci ; ainsi, sur environ six cent pages, le lecteur va découvrir le passé du Père Hoyt et de son cruciforme de résurrection (l’un de mes passages préférés), la quête d’une femme énigmatique, par le plus grand soldat du Retz, Fedmahn Kassad, l’œuvre inachevée, les fameux Cantos, du souvent détestable et tout le temps torché, poète, Martin Silenus, le terrible drame personnel de Sol Weintraub et de sa fille qui rajeunie au lieu de vieillir et qui n’en a plus que pour quelques jours (avant de ???), les mystères qui entourent la Voix de l’Arbre authentique, Het Masteen le templier, l’histoire d’amour entre une femme détective, la pétillante Brawne Lamia, et un cyborg du Technocentre, constitué des souvenirs d’un poète anglais, John Keats (personnage réel qui, pour la petite histoire, écrivit une œuvre intitulé… Hypérion) ainsi que le mystérieux passé du Consul, dont la planète fut, autrefois, annexée par l’Hégémonie avec tout le mal que cela entraina pour les locaux. Et du coup, si le lecteur s’attendait à un habituel et finalement banal récit de SF comme tant d’autres, à la place, il en a six (car un pèlerin ne racontera pas le sien), tous aussi passionnants les uns que les autres, variés, formidables miroirs des multiples genres de la Science-Fiction et qui, chacun à leur manière, apportent une pierre à l’édifice final : celui de la compréhension de la place de ces pèlerins sur Hypérion. Alors, chaque lecteur aura ses préférences suivant les récits, et, pour moi, ceux du prêtre et de Sol Weintraub furent ceux qui me captivèrent le plus ; mais attention, les autres sont tout aussi bons et apportent chacun une pierre importante a la qualité de l’ensemble.
Bien évidemment, je reconnais que cette façon de faire, ce choix narratif, finalement assez étonnant pour ne pas dire osé, a plus en étonner, voir surprendre plus d’un ; d’ailleurs, probablement que ce fut l’une des raisons qui firent que certains n’ont jamais accroché a Hypérion : entre cet assemblage de récits hétéroclites, la complexité de l’ensemble mais aussi, ne le nions pas, le fait qu’il ne se passe pas grand-chose (l’intrigue ne décollera vraiment que dans la suite, La chute d’Hypérion), je conçois qu’il n’est pas évidant d’accrocher a Hypérion. Mais si c’est le cas, alors là, quel bonheur : entre des récits captivants, des personnages hauts en couleur auquel l’on s’attache très vite, un ton intimiste d’où ressort une certaine tristesse mais aussi, ne l’oublions pas, un univers futuriste d’une crédibilité étonnante après coup avec l’infosphère – Internet, en 1989, était à mille lieux de ce qu’il est aujourd’hui, hors, Simmons nous en donne une version acceptable et améliorée de ce qu’il pourrait devenir – des voyages spatiaux et un déficit de temps d’une logique implacable et une dépendance humaine envers les machines plausible, on ne peut que constater, lorsque l’on arrive à la dernière page du roman, que Dan Simmons nous a pondu là un sacré chef d’œuvre, l’un de ses livres rares qui ne sortent qu’une fois, ou presque, par décennie. Mais bien entendu, aussi excellent qu’est Hypérion, celui-ci n’est que le premier volume d’un cycle et je reviendrais donc dessus, du coup, je vous donne donc rendez-vous, bientôt je l’espère, pour voir si la suite est à la hauteur et, quelque chose me dit (mon petit doigt) que cela sera le cas !
Cycle Eon (1) - Eon
le 25/04/2012 : Un énorme bof !
Depuis que j’ai débuté ce blog, il y a de cela quatre ans, j’ai pu vous proposer bien des critiques de romans de science-fiction et de Fantasy (une bonne centaine pour être exact) et si, je n’ai jamais fait le compte exact entre SF et Fantasy, surtout parce que pour certains ouvrages, la distinction n’est pas si évidente, il y a bel et bien une chose dont je suis sûr, c’est que je ne vous avais jamais parler d’un roman de Hard Science. Mais arrivé là, peut être que certains d’entre vous se demandent ce qui se cache derrière cette désignation et pour cela, rien de tel qu’une petite définition : « Le terme Hard Science pour science dure ou véritable science désigne une science-fiction crédible à forte plausibilité scientifique s'appuyant sur des technologies ou des inventions décrite avec une certaine rigueur. Les théories présentées dans ces récits sont basées sur les connaissances scientifiques de l'époque. » (Voir Poches SF) En gros, les romans de Hard Science, si l’on veut résumer grossièrement la chose, sont des ouvrages a l’écriture et lecture assez complexes mais aussi et surtout, bien plus crédibles d’un point de vue scientifique – même si, avec le temps qui passe et les découvertes, ce n’est plus vraiment le cas pour certains titres. Personnellement, je dois avouer que c’est un genre qui ne m’a jamais franchement attiré et, si parfois, j’ai pu lire certaines œuvres qui s’en approchaient, Éon est indéniablement le tout premier titre de cette catégorie auquel je m’attaque. Mais avant d’aller plus loin, une autre précision s’impose puisque cet ouvrage de Greg Bear se classe également dans un autre genre, assez connu lui aussi, celui des B.D.O. (pour Big Dumb Object) ou, en français, GTS (pour Grand Truc Stupide) qui a inspirer bien des auteurs au fil des décennies, parfois pour le meilleur, le plus souvent pour le pire, et qui, comme on peut le voir ci-dessous (voir dossier sur feu Le Cafard Cosmique) est assez répétitif en soit :
- un Très Gros Truc s’approche de la Terre. Astéroïde, vaisseau géant ? Mon Dieu, mais qu’est-ce que ça peut bien être ? En plus c’est tellement gros !
- Vite, envoyons une expédition de scientifiques américains [variation : on peut y joindre aussi quelques soviétiques] et allons-y voir de plus près.
- De près, nom de Zeus, c’est encore plus gros. Et surtout, quel mystère : il n’y a pas de sonnette à l’entrée, et dedans c’est tout vide... Mais que s’est-il donc passé ?
- Y a quelqu’un ? Ouh Ouuu ?? Non, y a personne. [Attention, c’est un critère important : dans un BDO, il n’y a JAMAIS personne. C’est ça qui créé le Mystère.]
- S’en suit une exploration méticuleuse de l’objet, qui défie évidemment toutes les lois de la physique et contient des trucs diiiiingues : au choix des machins qui clignotent dans le noir, des bestioles mécaniques qui remplissent des fonctions [oui mais lesquelles ?] ou des livres qui prédisent les pires catastrophes, mais comment ça se fait ?
- Ensuite deux possibilités. Soit l’auteur bluffe : il ne connaît pas plus que vous et moi l’origine du BDO, et il nous plante là en fin de roman, en laissant planer le Mystère. Soit il a bien une petite idée derrière la tête, mais il va lui falloir entre 3 et 16 tomes pour la développer : à vous de voir si vous avez la patience de vous accrocher...
Bref, au vu de ce que je viens de dire, la critique de ce premier tome du cycle d’Éon (car en plus, c’est un cycle, rassurez-vous, juste de trois tomes) ne démarre pas sous les chapeaux de roues et ne semble pas annoncer de grands moments de lecture en perspective, et si l’on ajoute à cela mon ton, un peu moqueur (oh, juste un peu), je pense que vous avez compris que la suite ne s’annonce pas rose pour l’œuvre du sympathique Greg Bear. Bien entendu, vous avez parfaitement deviné où je veux en venir…
Bon, avant toute chose, deux petites mises au point s’imposent avant de rentrer dans le vif du sujet : tout d’abord, je n’ai strictement rien à l’encontre de la Hard Science et même si ce premier essai ne s’est pas avéré concluant – bien au contraire – il faudra bien qu’un jour, je me relance dans une autre tentative du genre – après tout, j’ai dans ma bibliothèque L’échelle de Darwin, du même auteur, depuis cinq bonnes années et je ne l’ai toujours pas lu. Ensuite, pour ce qui est de cette histoire de « Grand Truc Stupide » dont je vous ai parlé précédemment, force est de constater qu’à la base, Éon rentre, du moins pour ceux qui ont apprécié cet ouvrage, dans les réussites du genre. D’ailleurs, avant que je ne descende en règle celui-ci, donnons à César ce qui est à César et reconnaissons que cela n’est que mon avis personnel et que bien d’autres lecteurs, eux, ont aimé et trouver tout un tas de qualités a Éon. Ce ne fut pas mon cas, dommage pour moi, dommage pour ce livre, mais, comme dirait l’autre, c’est la vie.
Si je suis dur, pour ne pas dire impitoyable avec cette œuvre, c’est que, quelque part, j’en attendais énormément. D’ailleurs, ne nous voilons pas la face, Éon avait tout pour être un grand roman de science-fiction ! Déjà, son synopsis : on peut se moquer du genre (grand truc stupide) mais avouer qu’un objet gigantesque qui semble avoir été créée par l’homme, et qui surgit comme ça, apparemment vide, dans notre Système solaire, créant forcement bien des interrogations quant à sa provenance, ça a quand même de la gueule. Ensuite, le début du roman est franchement enthousiasmant : les implications du contenu des fameuses et mystérieuses bibliothèques du Caillou quant à l’avenir de l’humanité – ce fameux conflit nucléaire entre USA et URSS qui ravagera le monde – le désarroi de ceux qui savent et qui, malgré leurs efforts, ne peuvent rien faire pour l’éviter, voir même, l’énigme que représente ce fameux astéroïde a de quoi enthousiasmer le lecteur. Certes, celui-ci aura pu être refroidi par le préambule du roman, qui essaie de nous présenter Éon comme une Uchronie vu que, entretemps, l’URSS est tombé et que, forcément, de conflit mondial, il n’y en eu point (encore heureux au demeurant) ; c’est, selon moi, pousser un peu trop loin le bouchon surtout que cela ne se justifie nullement : écrit avant la chute de l’empire soviétique, le contenu d’Éon n’est pas improbable. Après tout, étant suffisamment âgé pour avoir connu la guerre froide, l’éventualité d’une guerre nucléaire était alors envisageable. Depuis, l’URSS n’existe plus et je pense que le lecteur, plus jeune, n’est pas idiot et comprend parfaitement que si cela n’était pas arrivé, la guerre nucléaire décrite dans Éon était une chose qui aurait put – ou pas – arriver. Mais de la a nous le refourguer comme une Uchronie, franchement, faut pas se moquer du monde…
Mais bon, cela n’est pas le plus grave et n’est, finalement, qu’un point de détail qui n’a pas grande importance. Non, là où l’œuvre en elle-même est fortement critiquable, de mon point de vue, c’est pour, après un début plus que prometteur, tomber dans le grand n’importe quoi littéral. Bon, je passerais rapidement sur le style à l’américaine qui me saoule souvent ; ce côté militaire à outrance, ces poncifs du genre lassants au possible comme le fait que l’on sait, immédiatement, que l’héroïne, a un moment donné, couchera forcement avec le personnage masculin principal, et ce, même si cela est amener de façon absurde et que cela n’apporte strictement rien à l’histoire. Ensuite, et c’est bien plus grave, une fois passer le coté intéressant de la lecture, c’est-à-dire, le mystère entourant le Caillou, les recherches dans celui-ci, les bibliothèques, la connaissance du futur, la destruction de la Terre, bref, un tiers du récit, tout part en eau de boudin : Greg Bear nous sort toute une civilisation humaine issue du futur et nous perd complétement entre une multitudes de noms biscornues (au point que, jusqu’au bout, je n’ai jamais su, pour certains, qui était qui ?), de tendances religieuses ou politiques incompréhensibles et chiantes au possible, de faux coups de théâtre plus lassants qu’autre chose et d’explications scientifiques, de théories et moult hypothèses qui, sincèrement, m’on donner des sueurs froides. Surtout qu’il n’y a rien pour accrocher la lecture, pour donner envie de lutter pour aller au bout : les personnages sont insipides au possible, tous sans exception sauf le pauvre russe, Myrsky, qui part ses multiples interrogations, ses doutes et ses envies, est finalement assez sympathique. Hélas, Greg Bear ne lui donne qu’un rôle secondaire, s’attardant sur (Uncle Sam oblige) les personnages américains d’une fadeur affligeante : Lanier ne sert à rien et se lamente tout le temps et l’héroïne, Patricia, la mathématicienne, est tellement détestable et inintéressante qu’elle est tout de suite entré dans mon top ten de mes personnages les plus inutiles ; c’est dire ! Ajoutez à cela cette fameuse civilisation issue du futur, ou d’une autre dimension, ou des deux finalement assez ridicule – les mecs qui ressemblent à des serpents, la franche rigolade – et une fin tout bonnement pourrie, sauf le passage avec Myrsky (comme par hasard) et vous comprendrez tout le bien, ou plutôt le mal, que je pense d’Éon.
Sincèrement, cela m’arrive rarement de tomber sur un livre aussi décevant, mais bon, que voulez-vous, personne n’est à l’abris de lectures, comment dire, pénibles. Je l’ai certes fini, mais plus parce que je mets un point d’honneur à finir toutes mes lectures que par réel plaisir, bien au contraire. D’ailleurs, le dernier tiers de l’ouvrage fut une vraie souffrance, un long moment de solitude qui se prolongea bien trop longtemps à mon gout. En tout cas, avec Éon au moins, les choses sont claires : je n’irais pas plus loin que ce premier tome. Dommage en tout cas, avec un tel potentiel de départ, d’en être arrivé à un tel résultat décevant…
La Nouvelle-Crobuzon (3) - Le Concile de fer
le 25/04/2012 : Un peu moins bon que prévu, hélas...
Il y a un an, à quelques jours prêt, s’achevais la critique de cet excellant roman de China Miéville que fut Les scarifiés, avec les mots suivants : « Bref, un grand moment de lecture, comme j’aimerais en connaître plus souvent et un univers dont j’ai vraiment hâte d’y replonger. J’espère, sur ce point, que Le Concile de Fer, troisième titre du cycle, sortira bientôt en livre de poche. » Et vous imaginez quel put être ma joie lorsque j’ai appris, il y a de cela quelques semaines à peine, que le troisième volume de ce que l’on peut surnommer le Cycle du Bas Lag, ce fameux Concile de Fer, donc, sortait finalement en livre de poche, chez nos amis de Pocket. Grand amoureux de China Miéville depuis qu’il y a quatre ans, j’ai eu le bonheur incomparable de découvrir ce qui reste à ce jour comme sa plus belle réussite, je veux bien évidement parler de l’extraordinaire Perdido Street Station, c’est toujours avec une impatience non dissimulée que j’attends, car je suis ainsi, depuis, les sorties en poche de ses œuvres ; mais à force, je pense que je vais finir par me procurer certains de ses ouvrages en éditions grands formats, surtout s’il faut attendre je ne sais combien de temps à chaque fois pour les avoir à petit prix. Mais là, bien entendu, n’est pas le problème, vous vous doutez bien, mais justement, avant de nous intéresser à celui-ci, c’est-à-dire, ce que vaut vraiment ce Concile de Fer, un petit aparté qui, à mes yeux, a son importance et que je ne peux passer sous silence.
J’ai toujours – allez donc savoir pourquoi – éprouver une sympathie particulière pour les éditions Pocket. La raison, ou plutôt les raisons ne sont pas bien claires et pourraient, quelque part, se résumer aux titres proposés (dont un bon nombre parmi mes préférés), au design des bouquins (j’aime bien la petite image de la couverture sur la tranche) voir même au nom, Pocket. Certes, rien de bien transcendant en soit mais que voulez-vous, j’ai mes petites manies et mes préférences. Or, il y a de cela quelques mois, ou presque un an (je ne sais plus trop, excuser ma mémoire défaillante), nos amis de chez Pocket ont changé deux trois petites choses dans leur collection qui ne m’a pas trop plu – dont je ne m’attarderais pas aujourd’hui sinon, je n’en sors pas – mais dont la principal est que, désormais, la collection SF/Fantasy a perdu son ancien gris pour un simple, banal et tristounet… blanc. Oui, bon, je sais, rien de bien méchant en soit, mais pour quelqu’un comme moi qui possède une certaine conception du rangement qui relève presque de la psychiatrie, cela ne peut que me troubler car, mille fois non, je ne peux ranger un livre a la tranche blanche au beau milieu d’autres qui ont la tranche… grise – dit comme ça, je passe pour un fou, j’en conviens. Mais ce n’est pas tout et mon deuxième coup de gueule à avoir avec la couverture de cette édition du Concile de Fer. Bon, je n’ai rien contre le brave homme qui en est l’auteur – un certain Marco Tardito – mais quand je la compare aux précédentes, celle du grand Marc Simonetti, force est de constater que l’on perd au change. D’ailleurs, comme vous pouvez le voir sur la petite photo qui illustre ce paragraphe, c’est quoi ce train ? Enfin, train est gentillet quand je vois ce machin, ce truc, enfin ce machin quoi ! Non, franchement, sur ce coup-là, Pocket a raté son coup. Surtout qu’il existait une fort belle couverture à la base, celle des éditions Fleuve Noir qui, sans être original, collait parfaitement bien à ce roman et dont je rêvais pour l’édition poche plutôt que ce… ce, bah, ce machin en forme de saucisse grisâtre. Du coup, ulcéré par ce coup du sort, j’ai décidé d’illustrer cette critique du Concile de Fer avec la couverture de chez Fleuve Noire ! Un détail que tout ça pour une personne que l’on qualifiera de saine d’esprit. Oui, je ne le nie pas, mais pas pour quelqu’un dans mon genre, vous l’avez compris. Car avec China Miéville, tout doit être parfait à mes yeux.
Enfin bon, tout ceci est bien gentil mais l’on n’a toujours pas abordé le sujet principal de ce billet, c’est-à-dire, la critique du Concile de Fer ! Tout d’abord, comme ce fut le cas avec les deux œuvres précédentes de China Miéville, j’ai eu bien du mal à m’immerger dans ce roman ; c’est que le style de cet auteur, au demeurant superbe, est d’une complexité rarement atteinte et que, entre un univers d’une complexité peu commune (ah, que l’on est loin du copié/collé de base de Tolkien) où l’auteur nous présente moult races de son invention comme si celles-ci nous étaient familières depuis toujours, mais aussi des lieux, des habitudes culturelles à mille lieux des autres, il faut déjà s’accrocher. Mais ce n’est pas tout : quand on connait l’habitude narrative de Miéville, c’est-à-dire, ces multiples destins croisés (oui, qui a un moment donné se rejoindront, forcement), ces allers retours dans le passé, le temps que le pauvre lecteur mette tout cela en place, qu’il se familiarise avec les noms des nombreux protagonistes, des enjeux, etc. et ben, il s’est écoulé une bonne soixantaine de pages au minimum. Et si cela était valable pour Perdido Street Station (que j’avais abandonné quelques semaines avant de m’y replonger) et Les scarifiés, cette fois ci, c’est encore pire, car sans nul doute, après lecture, je n’ai aucun problème à affirmer que Le Concile de Fer est l’œuvre la plus compliquée du jeune auteur britannique. Et si j’avais pu en baver et sacrément m’accrocher auparavant, ici, ce fut une autre paire de manches, au point que, ce ne fut que le premier tiers du récit atteint, que je pus finalement me plonger convenablement dedans… avant que ce diable de Miéville ne vienne, avec sa longue partie consacrée à la genèse du Concile, remettre tout en question en coupant son roman en deux, un avant, un après, et une genèse, longue, mais longue… Cependant, et contrairement à certains avis que j’ai pu lire sur le net, celle-ci ne m’a pas trop gêné. Certes, au début, j’ai été légèrement surpris par la teneur que prenait le récit, mais une fois dedans, et malgré, effectivement, une longueur peu commune (je ne le nie pas) qui peut surprendre, je dois avouer que j’ai été plus qu’enchanter par celle-ci, retrouvant là le souffle épique qui, selon moi, manquait un peu au récit dans sa première partie et qui, par la suite, ne cessa jamais jusqu’au final. Mais cela n’a pas été, loin de là, l’avis de tout le monde, bien au contraire.
Il faut de toute façon remettre ce Concile de Fer dans son contexte de base : c’est avant toute chose le récit d’une révolution. Et quand on connait les opinions politiques du sieur Miéville – il fut candidat Trotskiste aux élections municipales de Londres – cela n’a rien d’étonnant. Certes, dans ses précédents ouvrages, seul le lecteur avisé aura pu remarquer que de telles idées trainaient dans l’air, mais ici, comme le souhaitais de longue date China Miéville, ce qui ressort avant toute autre considération de ce roman, c’est la lutte des classes, les misérables conditions de travail des travailleurs, l’oppression des classes aisées, des riches et puissants et, bien entendu, de ces fameux révolutionnaires qui nous renvoient tout droit à ceux de la Commune – il suffit de lire la description de quelques combats de rues pour les croire écrites par un Victor Hugo au sommet de son art. Et bien évidement, lorsque l’on sait cela, comment ne pas voir La Nouvelle Crobuzon comme une espèce de Londres en pire, et son gouvernement oppresseur digne du thatchérisme de la pire époque ? Du coup, ce parti pris politique, assumé et revendiqué, transparait à chaque page du roman, écrasant tout le reste de sa présence, parfois oppressante, et reléguant même, quelque part, les protagonistes à une portion congrue. Et là, je dois l’avouer, cela n’arrange pas les affaires de cette œuvre. En effet, lorsque l’on repense à ceux de Perdido Street Station et des Scarifiés, assez variés et souvent attachants, et ce, malgré des comportements que l’on ne pourrait pas qualifier de franchement héroïque – certains n’étaient-ils pas, quelque part, assez détestables ? – comment ne pas regretter que dans Le Concile de Fer, si l’on fait exception de Judas Bezalle – personnage Miévillien typique – les autres protagonistes brillent surtout par un manque, soit de charisme évidant pour la plus part, soit d’importance pour ceux qui possédaient pourtant un potentiel certain ? Ainsi, un exemple, un seul, le Susur, ce personnage énigmatique des grandes plaines, ce despérado solitaire qui avait de la gueule et qui ne joue qu’un rôle mineure dans le récit. Comment ne pas regretter que Miéville ne lui ai pas donné davantage de consistance ? Cela étant valable quasiment pour tout le monde, d’ailleurs. Car du coup, avec une flopée de personnages qui auraient pu, auraient dut être autrement plus charismatiques, il ne reste presque, dans ce roman, que cette révolution : celle du Concile, celle de la Nouvelle Crobuzon, et puis, c’est tout.
Du coup, il apparait qu’a trop privilégier ses idées politiques a ses personnages, China Miéville, tout en nous sortant tout de même un superbe ouvrage, rate nettement ce qui aurait pu être un grand, un très grand roman. Car oui, Le Concile de Fer avait tout pour être exceptionnel, après tout, entre ses idées révolutionnaires, ses emprunts a la Commune et à la Révolution Soviétique, son coté Conquête de l’ouest assumé – avec même, la destruction des espèces locales que l’on peut comparer à celle des indiens – et ses nombreux grands moments, force est de constater que la matière présente est de première ordre. Et puis, comment ne pas s’extasier devant ce final, finalement tellement prévisible et fort bien trouver ? Hélas, alors que tout cela aurait pu être sublimé par des protagonistes plus charismatiques et un récit, peut-être un peu moins propagandiste, Le Concile de Fer, plutôt que d’être le chef d’œuvre que l’on espérait, ne sera qu’un bon roman. C’est certes déjà bien, mais avec Miéville, on attend tellement la perfection que nos impressions finales, du coup, ne peuvent qu’être mitigées…
Les derniers commentaires des internautes
(total : 1807 commentaires)
Eon etait somme toute interressant malgres quelques longueurs assez penible tout de meme. Avec eternité nous atteignons le soporifique total, "ne pas lire a 2h du mat sinon c'est l'endormissement en 5 mn". En general je fini toujour les Cycles que je commence , mais la.. ca va etre dur.
c'est un trai beau livre je le trouve emouvent et tres tres bien ecrit
moi je l'ai conseiller a toute mes copines et elle l'on toute aprecier
Je ne connaissais pas Robert Silverberg. J'ai apprécié ce roman pétrit de sensibilité. Il m'a donné envie de faire des recherches sur les hommes de néanderthal. Je vais de ce pas piocher dans les autres romans de cet auteur.
Merci
Voici un roman remarquable en forme de cauchemar temporel, qui requiert avant tout une période initiatique du lecteur. Je veux dire une certaine persévérance, dans le début, au travers de cette avalanche d’images et de situations kaléidoscopiques, insensées en apparence. Impossible, à ce moment -là du livre, de déterminer le " quand ", le "comment " ni le " pourquoi " de ce à quoi on assiste. Malaise maximum assuré !
Et puis, petit à petit, tout s’éclaircit au fur et à mesure jusqu’à un dénouement " stable " et qui ne manque pas d’une certaine émotion.
Alors on s’aperçoit que l’on tient un grand bouquin entre les mains et que son auteur nous a emportés à travers plusieurs réalités avec une rare maitrise.
Chapeau bas Mister Jeury.
Un roman à lire pour un dépaysement étonnant. Bova imagine quelle espèce d'être pourrait vivre dans un monde infernale. Cette planète, où l'enfer est quasi permanent, peut abriter la vie. A lire pour ceux qui aiment les explorations interstellaires.
Le tome 2 suit le premier. Comme le précédent, c'est un rythme lent, beaucoup de creux dans l'histoire. Décevant.
Ah, ce chef d’œuvre absolu que sont Les Cantos d’Hypérion, quel plaisir de les relire, quelques années après leur découverte, et de retrouver un univers, des personnages et un scénario tout bonnement exceptionnel qui aura porté bien haut la science-fiction il y a de cela deux décennies déjà. Sincèrement, ce qui me chagrine le plus dans tout cela, c’est que, quelque part, j’envie celui ou celle qui, n’ayant jamais lu cette œuvre, la découvrirait pour la toute première fois et plongerait alors dans ce qu’il faut bien appeler l’un des plus grands cycles de la science-fiction. Mais bon, cela n’étant plus possible, je me contente de relire une œuvre qui, en son temps, aura fait date et marqué à jamais les amateurs de fantastique en tout genre ; et si, de nos jours, au vu des gouts des plus jeunes générations, Les Cantos d’Hypérion ne sont plus vraiment à la mode (je n’aime pas cette expression mais elle semble convenir malheureusement), celle-ci étant aux récits de vampires et de sorciers pour adolescents, nul doute, et j’en suis convaincu, que ceux-ci marqueront encore bien des lecteurs qui seront touchés par la grâce du chef d’œuvre de Dan Simmons. Mais bon, après vous avoir proposé, en début de mois, la critique du premier tome de celle-ci, Hypérion, et avant de, dans les semaines à venir, d’aborder le cas Endymion, il est temps, aujourd’hui, de m’intéresser à La chute d’Hypérion.
Comme je vous l’avais dit il y a quelques semaines, Les Cantos d’Hypérion sont un cycle de science-fiction divisés en deux parties distingues, chacune composée de deux tomes : ainsi, dans les deux premiers volumes, le lecteur suit les pérégrinations des sept pèlerins qui partent sur la lointaine planète Hypérion où vit le terrifiant Gritche tandis que les deux derniers volumes de la saga, eux, se dérouleront quelques siècles plus tard et que les protagonistes principaux seront Endymion et une certaine Énée – mais chut, n’en disons pas plus, chaque chose en son temps. Mais si les différences entre les deux parties des Cantos sont, assez naturellement, nombreuses et flagrantes, cela se comprend aisément : après tout, cette « suite » fut écrite quelques années plus tard, l’action se déroule alors que les protagonistes des deux premiers tomes sont morts (enfin… chut !) tandis que le contexte, lui-même, a considérablement changé. Par contre, ce qui a surpris bien des lecteurs – y compris moi-même – c’est que, entre Hypérion et La chute d’Hypérion, on a parfois l’impression de lire un roman différent ; oh, certes, pas complétement puisque l’intrigue générale, les personnages, les lieux sont plus ou moins les mêmes, cependant, entre une flopée de nouvelles têtes qui prennent une importance capitale, une action qui se déroule un peu partout sur les divers mondes de l’Hégémonie, et même, du côté du Technocentre, des allers retour dans le passé, le futur et surtout, le fait que l’on voit beaucoup moins les pèlerins du premier tome (même si ceux-ci sont toujours actifs, rassurez-vous, sauf qu’ils doivent partager la vedette cette fois ci), nul doute que tous ses changements en auront perturber plus d’un.
Mais ce n’est pas tout puisque, la plus grande différence, à mes yeux, entre Hypérion et La chute d’Hypérion, c’est le style qui passe d’un récit intimiste, où la principale action est de voyager d’un point A (L’Arbre-Monde des Templiers) a un point B (Les Tombeaux du Temps) en quelques jours tout en se racontant tranquillement sa vie, son passé, le pourquoi du comment de s’être trouver sélectionner pour participer à ce pèlerinage – et ce qui a permis à ce malin de Dan Simmons, de nous offrir par ce biais un condensé de tous les genres de SF, réalisant un superbe melting-pot – dans le premier tome, a quelque chose de complétement différent dans le second. En effet, ici, l’action prend le pas sur tout le reste, et si, bien entendu, les moments plus calmes, les pauses dans le récit, sont toujours présents, nul doute que la structure narrative de La chute d’Hypérion se déroule a cent à l’heures, qu’elle fourmille d’événements et que, sincèrement, il est très difficile de poser son bouquin tellement les événements se succèdent aux révélations et celles-ci aux coups de théâtre. Et comme en plus, par le biais de nouveaux personnages (ou alors, à peine entraperçus ou nommés) comme, principalement, la présidente de l’Hégémonie, Meina Gladstone, ainsi que le cybride Joseph Severn, second essai de personnalité récupéré du poète John Keats, le lecteur découvre une nouvelle vision des choses, d’autres points de vus et d’autres préoccupations (que l’on pourrait presque qualifier de plus générales), La chute d’Hypérion, du coup, lorgne beaucoup plus du côté du Space Opéra (ce qui n’est pas un mal en soit) et une dimension cosmique que son prédécesseur, à dessein, n’avait pas. Ici, en effet, en plus des préoccupations de chaque protagoniste, des envies et des doutes des pèlerins, c’est l’avenir de l’Hégémonie, et donc, de centaines de milliards d’êtres humains, qui est en jeu. Du coup, les passages avec Gladstone et ses collaborateurs – conseillers, sénateurs, militaires – sont un pur régal. Et si l’on ajoute à cela toute la dimension philosophique déjà présente dans Hypérion et qui se trouve renforcée ici par la présence de Joseph Severn, des passages tout simplement exceptionnels et qui marqueront a jamais les lecteurs (quand Sol offre sa fille au Gritche… Martin Silenus empalé sur l’Arbre du Gritche, les derniers jours de Severn, qui remeurt une seconde fois, de la même manière que Keats, quelques siècles plus tôt, de la description de l’apocalypse final et de Meina Gladstone face à une foule en colère composée d’un millions de personnes), nul doute que si, déjà, Hypérion était un chef d’œuvre, sa suite, La chute d’Hypérion, dans un style à la fois proche et tellement différent, en est un aussi.
Si j’avais les connaissances nécessaires en poésie, je me serais probablement attardé sur la construction du récit faite par Simmons autour des œuvres de John Keats, tant une grande partie de celles-ci transparaissent dans les Cantos. De même, si j’en avais le talent, tout simplement – mais aussi le temps, et l’envie – j’aurais abordé, car ils les méritent, chacun des personnages, avec leurs problématiques personnelles et leurs implications et places respectives dans l’intrigue. Pour finir, et toujours pour les mêmes raisons, j’aurais pu vous parler de tout le coté religieux qui transparait de cette œuvre, de ce besoin de créer, être en relation avec une entité supérieure, mais aussi, du rapport entre l’homme et la nature et de la destruction de toute espèce pouvant rivaliser avec lui (et quand il se retrouvera dans cette situation, ça sera une autre paire de manches) et même, quelque part, de la vision de Dan Simmons qui, avec l’Infosphère, créa l’Internet avant Internet. Mais bon, je le reconnais, je ne suis ni suffisamment doué, ni très courageux pour tout cela. Ainsi, je me contenterais, en guise de conclusion, de rappeler, une fois de plus, tout le bien que je pense de ce cycle, de son importance même dans l’histoire de la science-fiction. Et comme je vous l’ai dit, si Hypérion était un chef d’œuvre, La chute d’Hypérion l’est également, et les deux récits forment, sans nul doute, l’un des ouvrages de SF les plus réussis de l’histoire. Mais bon, rappelez-vous, tout cela n’est pas finie puisque, quelques siècles vont s’écouler, un certain poète fera des siennes tandis que le Gritche pourrait bien repointer le bout de son nez (qu’il doit avoir forcément piquant), mais l’on se retrouvera, pour cela, dans Endymion.
Force est de constater que, l’on peut aimer ou détester le sieur Dan Simmons mais il y a au moins une chose sur laquelle tout le monde, ou presque, est d’accord, c’est la place qu’occupe Les Cantos d’Hypérion dans son œuvre : tout simplement la première. Après, on peut aimer ou non, mais si l’Histoire de la littérature fantastique ne devait retenir qu’un seul titre parmi les nombreux écrits par Simmons, cela serait celui-ci ; qui, au demeurant, est un cycle en quatre volumes : Les Cantos d’Hypérion, qui se décomposent entre Hypérion (qui nous préoccupe aujourd’hui) et La chute d’Hypérion, puis, par la suite, s’est vu affublé d’une suite, pas forcément apprécier par tout le monde, Endymion et L’éveil d’Endymion. Œuvre colossale et archi-connue depuis sa parution il y a un peu plus de vingt ans, Les Cantos d’Hypérion, moult fois récompensés, ont très longtemps trôné tout en haut des divers classements SF parmi les amateurs du genre et connu un succès important. Bien évidemment, c’était une autre époque déjà, cela se passait avant l’adaptation au cinéma du Seigneur des Anneaux, qui entraina un regain d’intérêt pour la Fantasy, reléguant la SF au second plan, et depuis, ça ne s’est pas arrangé, la mode étant aux petites histoires de vampires pour adolescentes, alors, forcément, un titre comme Les Cantos d’Hypérion, s’il n’est pas complétement oublié, n’a plus, depuis longtemps, les faveurs d’un public plus jeune et possédant d’autres centres d’intérêts et d’autres œuvres cultes.
Et si une telle chose peut, au regard de l’immense qualité de cette œuvre, paraitre comme fortement dommageable – car bon, que voulez-vous, quand on aime à ce point une œuvre, on souhaiterait que le plus grand nombre la découvre – et si l’on peut pester indéfiniment contre ses effets de mode parfois stupides, rien ne dit que, dans l’avenir, Les Cantos d’Hypérion ne retrouvent la place qu’ils méritent, c’est-à-dire, l’une des toutes premières – personnellement, pour ce qui est de la SF pur et dur, je ne vois que Fondation qui puisse véritablement rivaliser avec ce classique de Dan Simmons. Mais dans le fond, tout cela importe peu, et il est temps, véritablement, de s’intéresser au premier volume de cette œuvre, je veux bien entendu parler d’Hypérion.
Même si les éditions Pocket ont toujours eu la curieuse habitude de séparer chaque volume du cycle en deux (hum, cela serait pour des raisons financières ? Les petits canaillous !), que l’on ne se trompe pas, Hypérion I et Hypérion II, tels qu’ils sont présentés, ne forment en fait qu’un seul volume, le premier donc du cycle, Hypérion. Ceci étant dit, car j’aime bien aller au fond des choses et expliquer ce genre de détails insignifiants pour le commun des mortels qui s’en moquent comme de leur première chemise, dans ce premier volume des Cantos d’Hypérion, Dan Simmons nous entraine très loin dans le futur (ce qui, accessoirement, est toujours une bonne chose, cela évite de passer pour un con quand l’action se déroule 20 ans après la parution du roman et, qu’entre temps, le lecteur ait dépasser cette date, le contenu apparaissant, la plus part du temps, ringard), en une époque où l’humanité, forcée de quitter la Terre, à créer un véritable Empire Galactique et à coloniser une multitudes de mondes. Certes, tout cela n’a pas l’air franchement original mais la grande force de Simmons, justement, c’est d’utiliser tous les poncifs du genre, de les assembler dans un délicieux mélange et de les sublimer de façon plus que réussie. Mais cette domination humaine est bien plus fragile qu’il n’y parait puisque, d’un côté, il y a les Extros, descendants de terriens ayant, au fil des siècles, appris à évoluer dans l’espace, et véritable Némésis de la civilisation humaine, et, de l’autre, les Intelligences Artificielles (ou IA pour les intimes), qui, de leur étrange et mystérieux Technocentre, « conseillent » et « guident » les humains qui, en fait, leur doivent tout, ou presque. Et c’est sur la lointaine planète Hypérion, un monde étrange aux confins du Retz et où les premiers colons ont découvert des édifices monumentaux et inexplicables qui viennent du futur, allant à l’envers du temps, que va se dérouler le récit : en effet, ceux-ci vont bientôt s’ouvrir et cela semble intéresser à la fois les Extros, prêts a envahir Hypérion, mais aussi les IA, dont certains d’entre eux ne semblent pas vraiment porter l’humanité dans leurs cœurs, du coup, le seul moyen trouvé par les dirigeants humains est d’envoyer… sept hommes et femmes, sept pèlerins, participer au pèlerinage gritchèque, un curieux culte qui loue les louanges d’une étrange créature métallique, le Gritche, tueur implacable et insaisissable qui vit sur Hypérion. Tout cela semble insensé ? En fait, et comme on le verra par la suite, pas vraiment puisque tout, en fait, est lié, mais le postulat de base est posé, et franchement, il est excellent.
La première fois que j’ai lu Hypérion, j’ai été frappé par la structure de celui-ci et je dois avouer que je m’attendais à tout sauf à cela : en effet, dans ce premier volume, si Dan Simmons nous narre bien entendu le cheminement des sept pèlerins jusqu’aux Tombeaux du Temps, la quasi majeure du texte est consacrée aux récits de ceux-ci ; ainsi, sur environ six cent pages, le lecteur va découvrir le passé du Père Hoyt et de son cruciforme de résurrection (l’un de mes passages préférés), la quête d’une femme énigmatique, par le plus grand soldat du Retz, Fedmahn Kassad, l’œuvre inachevée, les fameux Cantos, du souvent détestable et tout le temps torché, poète, Martin Silenus, le terrible drame personnel de Sol Weintraub et de sa fille qui rajeunie au lieu de vieillir et qui n’en a plus que pour quelques jours (avant de ???), les mystères qui entourent la Voix de l’Arbre authentique, Het Masteen le templier, l’histoire d’amour entre une femme détective, la pétillante Brawne Lamia, et un cyborg du Technocentre, constitué des souvenirs d’un poète anglais, John Keats (personnage réel qui, pour la petite histoire, écrivit une œuvre intitulé… Hypérion) ainsi que le mystérieux passé du Consul, dont la planète fut, autrefois, annexée par l’Hégémonie avec tout le mal que cela entraina pour les locaux. Et du coup, si le lecteur s’attendait à un habituel et finalement banal récit de SF comme tant d’autres, à la place, il en a six (car un pèlerin ne racontera pas le sien), tous aussi passionnants les uns que les autres, variés, formidables miroirs des multiples genres de la Science-Fiction et qui, chacun à leur manière, apportent une pierre à l’édifice final : celui de la compréhension de la place de ces pèlerins sur Hypérion. Alors, chaque lecteur aura ses préférences suivant les récits, et, pour moi, ceux du prêtre et de Sol Weintraub furent ceux qui me captivèrent le plus ; mais attention, les autres sont tout aussi bons et apportent chacun une pierre importante a la qualité de l’ensemble.
Bien évidemment, je reconnais que cette façon de faire, ce choix narratif, finalement assez étonnant pour ne pas dire osé, a plus en étonner, voir surprendre plus d’un ; d’ailleurs, probablement que ce fut l’une des raisons qui firent que certains n’ont jamais accroché a Hypérion : entre cet assemblage de récits hétéroclites, la complexité de l’ensemble mais aussi, ne le nions pas, le fait qu’il ne se passe pas grand-chose (l’intrigue ne décollera vraiment que dans la suite, La chute d’Hypérion), je conçois qu’il n’est pas évidant d’accrocher a Hypérion. Mais si c’est le cas, alors là, quel bonheur : entre des récits captivants, des personnages hauts en couleur auquel l’on s’attache très vite, un ton intimiste d’où ressort une certaine tristesse mais aussi, ne l’oublions pas, un univers futuriste d’une crédibilité étonnante après coup avec l’infosphère – Internet, en 1989, était à mille lieux de ce qu’il est aujourd’hui, hors, Simmons nous en donne une version acceptable et améliorée de ce qu’il pourrait devenir – des voyages spatiaux et un déficit de temps d’une logique implacable et une dépendance humaine envers les machines plausible, on ne peut que constater, lorsque l’on arrive à la dernière page du roman, que Dan Simmons nous a pondu là un sacré chef d’œuvre, l’un de ses livres rares qui ne sortent qu’une fois, ou presque, par décennie. Mais bien entendu, aussi excellent qu’est Hypérion, celui-ci n’est que le premier volume d’un cycle et je reviendrais donc dessus, du coup, je vous donne donc rendez-vous, bientôt je l’espère, pour voir si la suite est à la hauteur et, quelque chose me dit (mon petit doigt) que cela sera le cas !
Depuis que j’ai débuté ce blog, il y a de cela quatre ans, j’ai pu vous proposer bien des critiques de romans de science-fiction et de Fantasy (une bonne centaine pour être exact) et si, je n’ai jamais fait le compte exact entre SF et Fantasy, surtout parce que pour certains ouvrages, la distinction n’est pas si évidente, il y a bel et bien une chose dont je suis sûr, c’est que je ne vous avais jamais parler d’un roman de Hard Science. Mais arrivé là, peut être que certains d’entre vous se demandent ce qui se cache derrière cette désignation et pour cela, rien de tel qu’une petite définition : « Le terme Hard Science pour science dure ou véritable science désigne une science-fiction crédible à forte plausibilité scientifique s'appuyant sur des technologies ou des inventions décrite avec une certaine rigueur. Les théories présentées dans ces récits sont basées sur les connaissances scientifiques de l'époque. » (Voir Poches SF) En gros, les romans de Hard Science, si l’on veut résumer grossièrement la chose, sont des ouvrages a l’écriture et lecture assez complexes mais aussi et surtout, bien plus crédibles d’un point de vue scientifique – même si, avec le temps qui passe et les découvertes, ce n’est plus vraiment le cas pour certains titres. Personnellement, je dois avouer que c’est un genre qui ne m’a jamais franchement attiré et, si parfois, j’ai pu lire certaines œuvres qui s’en approchaient, Éon est indéniablement le tout premier titre de cette catégorie auquel je m’attaque. Mais avant d’aller plus loin, une autre précision s’impose puisque cet ouvrage de Greg Bear se classe également dans un autre genre, assez connu lui aussi, celui des B.D.O. (pour Big Dumb Object) ou, en français, GTS (pour Grand Truc Stupide) qui a inspirer bien des auteurs au fil des décennies, parfois pour le meilleur, le plus souvent pour le pire, et qui, comme on peut le voir ci-dessous (voir dossier sur feu Le Cafard Cosmique) est assez répétitif en soit :
- un Très Gros Truc s’approche de la Terre. Astéroïde, vaisseau géant ? Mon Dieu, mais qu’est-ce que ça peut bien être ? En plus c’est tellement gros !
- Vite, envoyons une expédition de scientifiques américains [variation : on peut y joindre aussi quelques soviétiques] et allons-y voir de plus près.
- De près, nom de Zeus, c’est encore plus gros. Et surtout, quel mystère : il n’y a pas de sonnette à l’entrée, et dedans c’est tout vide... Mais que s’est-il donc passé ?
- Y a quelqu’un ? Ouh Ouuu ?? Non, y a personne. [Attention, c’est un critère important : dans un BDO, il n’y a JAMAIS personne. C’est ça qui créé le Mystère.]
- S’en suit une exploration méticuleuse de l’objet, qui défie évidemment toutes les lois de la physique et contient des trucs diiiiingues : au choix des machins qui clignotent dans le noir, des bestioles mécaniques qui remplissent des fonctions [oui mais lesquelles ?] ou des livres qui prédisent les pires catastrophes, mais comment ça se fait ?
- Ensuite deux possibilités. Soit l’auteur bluffe : il ne connaît pas plus que vous et moi l’origine du BDO, et il nous plante là en fin de roman, en laissant planer le Mystère. Soit il a bien une petite idée derrière la tête, mais il va lui falloir entre 3 et 16 tomes pour la développer : à vous de voir si vous avez la patience de vous accrocher...
Bref, au vu de ce que je viens de dire, la critique de ce premier tome du cycle d’Éon (car en plus, c’est un cycle, rassurez-vous, juste de trois tomes) ne démarre pas sous les chapeaux de roues et ne semble pas annoncer de grands moments de lecture en perspective, et si l’on ajoute à cela mon ton, un peu moqueur (oh, juste un peu), je pense que vous avez compris que la suite ne s’annonce pas rose pour l’œuvre du sympathique Greg Bear. Bien entendu, vous avez parfaitement deviné où je veux en venir…
Bon, avant toute chose, deux petites mises au point s’imposent avant de rentrer dans le vif du sujet : tout d’abord, je n’ai strictement rien à l’encontre de la Hard Science et même si ce premier essai ne s’est pas avéré concluant – bien au contraire – il faudra bien qu’un jour, je me relance dans une autre tentative du genre – après tout, j’ai dans ma bibliothèque L’échelle de Darwin, du même auteur, depuis cinq bonnes années et je ne l’ai toujours pas lu. Ensuite, pour ce qui est de cette histoire de « Grand Truc Stupide » dont je vous ai parlé précédemment, force est de constater qu’à la base, Éon rentre, du moins pour ceux qui ont apprécié cet ouvrage, dans les réussites du genre. D’ailleurs, avant que je ne descende en règle celui-ci, donnons à César ce qui est à César et reconnaissons que cela n’est que mon avis personnel et que bien d’autres lecteurs, eux, ont aimé et trouver tout un tas de qualités a Éon. Ce ne fut pas mon cas, dommage pour moi, dommage pour ce livre, mais, comme dirait l’autre, c’est la vie.
Si je suis dur, pour ne pas dire impitoyable avec cette œuvre, c’est que, quelque part, j’en attendais énormément. D’ailleurs, ne nous voilons pas la face, Éon avait tout pour être un grand roman de science-fiction ! Déjà, son synopsis : on peut se moquer du genre (grand truc stupide) mais avouer qu’un objet gigantesque qui semble avoir été créée par l’homme, et qui surgit comme ça, apparemment vide, dans notre Système solaire, créant forcement bien des interrogations quant à sa provenance, ça a quand même de la gueule. Ensuite, le début du roman est franchement enthousiasmant : les implications du contenu des fameuses et mystérieuses bibliothèques du Caillou quant à l’avenir de l’humanité – ce fameux conflit nucléaire entre USA et URSS qui ravagera le monde – le désarroi de ceux qui savent et qui, malgré leurs efforts, ne peuvent rien faire pour l’éviter, voir même, l’énigme que représente ce fameux astéroïde a de quoi enthousiasmer le lecteur. Certes, celui-ci aura pu être refroidi par le préambule du roman, qui essaie de nous présenter Éon comme une Uchronie vu que, entretemps, l’URSS est tombé et que, forcément, de conflit mondial, il n’y en eu point (encore heureux au demeurant) ; c’est, selon moi, pousser un peu trop loin le bouchon surtout que cela ne se justifie nullement : écrit avant la chute de l’empire soviétique, le contenu d’Éon n’est pas improbable. Après tout, étant suffisamment âgé pour avoir connu la guerre froide, l’éventualité d’une guerre nucléaire était alors envisageable. Depuis, l’URSS n’existe plus et je pense que le lecteur, plus jeune, n’est pas idiot et comprend parfaitement que si cela n’était pas arrivé, la guerre nucléaire décrite dans Éon était une chose qui aurait put – ou pas – arriver. Mais de la a nous le refourguer comme une Uchronie, franchement, faut pas se moquer du monde…
Mais bon, cela n’est pas le plus grave et n’est, finalement, qu’un point de détail qui n’a pas grande importance. Non, là où l’œuvre en elle-même est fortement critiquable, de mon point de vue, c’est pour, après un début plus que prometteur, tomber dans le grand n’importe quoi littéral. Bon, je passerais rapidement sur le style à l’américaine qui me saoule souvent ; ce côté militaire à outrance, ces poncifs du genre lassants au possible comme le fait que l’on sait, immédiatement, que l’héroïne, a un moment donné, couchera forcement avec le personnage masculin principal, et ce, même si cela est amener de façon absurde et que cela n’apporte strictement rien à l’histoire. Ensuite, et c’est bien plus grave, une fois passer le coté intéressant de la lecture, c’est-à-dire, le mystère entourant le Caillou, les recherches dans celui-ci, les bibliothèques, la connaissance du futur, la destruction de la Terre, bref, un tiers du récit, tout part en eau de boudin : Greg Bear nous sort toute une civilisation humaine issue du futur et nous perd complétement entre une multitudes de noms biscornues (au point que, jusqu’au bout, je n’ai jamais su, pour certains, qui était qui ?), de tendances religieuses ou politiques incompréhensibles et chiantes au possible, de faux coups de théâtre plus lassants qu’autre chose et d’explications scientifiques, de théories et moult hypothèses qui, sincèrement, m’on donner des sueurs froides. Surtout qu’il n’y a rien pour accrocher la lecture, pour donner envie de lutter pour aller au bout : les personnages sont insipides au possible, tous sans exception sauf le pauvre russe, Myrsky, qui part ses multiples interrogations, ses doutes et ses envies, est finalement assez sympathique. Hélas, Greg Bear ne lui donne qu’un rôle secondaire, s’attardant sur (Uncle Sam oblige) les personnages américains d’une fadeur affligeante : Lanier ne sert à rien et se lamente tout le temps et l’héroïne, Patricia, la mathématicienne, est tellement détestable et inintéressante qu’elle est tout de suite entré dans mon top ten de mes personnages les plus inutiles ; c’est dire ! Ajoutez à cela cette fameuse civilisation issue du futur, ou d’une autre dimension, ou des deux finalement assez ridicule – les mecs qui ressemblent à des serpents, la franche rigolade – et une fin tout bonnement pourrie, sauf le passage avec Myrsky (comme par hasard) et vous comprendrez tout le bien, ou plutôt le mal, que je pense d’Éon.
Sincèrement, cela m’arrive rarement de tomber sur un livre aussi décevant, mais bon, que voulez-vous, personne n’est à l’abris de lectures, comment dire, pénibles. Je l’ai certes fini, mais plus parce que je mets un point d’honneur à finir toutes mes lectures que par réel plaisir, bien au contraire. D’ailleurs, le dernier tiers de l’ouvrage fut une vraie souffrance, un long moment de solitude qui se prolongea bien trop longtemps à mon gout. En tout cas, avec Éon au moins, les choses sont claires : je n’irais pas plus loin que ce premier tome. Dommage en tout cas, avec un tel potentiel de départ, d’en être arrivé à un tel résultat décevant…
Il y a un an, à quelques jours prêt, s’achevais la critique de cet excellant roman de China Miéville que fut Les scarifiés, avec les mots suivants : « Bref, un grand moment de lecture, comme j’aimerais en connaître plus souvent et un univers dont j’ai vraiment hâte d’y replonger. J’espère, sur ce point, que Le Concile de Fer, troisième titre du cycle, sortira bientôt en livre de poche. » Et vous imaginez quel put être ma joie lorsque j’ai appris, il y a de cela quelques semaines à peine, que le troisième volume de ce que l’on peut surnommer le Cycle du Bas Lag, ce fameux Concile de Fer, donc, sortait finalement en livre de poche, chez nos amis de Pocket. Grand amoureux de China Miéville depuis qu’il y a quatre ans, j’ai eu le bonheur incomparable de découvrir ce qui reste à ce jour comme sa plus belle réussite, je veux bien évidement parler de l’extraordinaire Perdido Street Station, c’est toujours avec une impatience non dissimulée que j’attends, car je suis ainsi, depuis, les sorties en poche de ses œuvres ; mais à force, je pense que je vais finir par me procurer certains de ses ouvrages en éditions grands formats, surtout s’il faut attendre je ne sais combien de temps à chaque fois pour les avoir à petit prix. Mais là, bien entendu, n’est pas le problème, vous vous doutez bien, mais justement, avant de nous intéresser à celui-ci, c’est-à-dire, ce que vaut vraiment ce Concile de Fer, un petit aparté qui, à mes yeux, a son importance et que je ne peux passer sous silence.
J’ai toujours – allez donc savoir pourquoi – éprouver une sympathie particulière pour les éditions Pocket. La raison, ou plutôt les raisons ne sont pas bien claires et pourraient, quelque part, se résumer aux titres proposés (dont un bon nombre parmi mes préférés), au design des bouquins (j’aime bien la petite image de la couverture sur la tranche) voir même au nom, Pocket. Certes, rien de bien transcendant en soit mais que voulez-vous, j’ai mes petites manies et mes préférences. Or, il y a de cela quelques mois, ou presque un an (je ne sais plus trop, excuser ma mémoire défaillante), nos amis de chez Pocket ont changé deux trois petites choses dans leur collection qui ne m’a pas trop plu – dont je ne m’attarderais pas aujourd’hui sinon, je n’en sors pas – mais dont la principal est que, désormais, la collection SF/Fantasy a perdu son ancien gris pour un simple, banal et tristounet… blanc. Oui, bon, je sais, rien de bien méchant en soit, mais pour quelqu’un comme moi qui possède une certaine conception du rangement qui relève presque de la psychiatrie, cela ne peut que me troubler car, mille fois non, je ne peux ranger un livre a la tranche blanche au beau milieu d’autres qui ont la tranche… grise – dit comme ça, je passe pour un fou, j’en conviens. Mais ce n’est pas tout et mon deuxième coup de gueule à avoir avec la couverture de cette édition du Concile de Fer. Bon, je n’ai rien contre le brave homme qui en est l’auteur – un certain Marco Tardito – mais quand je la compare aux précédentes, celle du grand Marc Simonetti, force est de constater que l’on perd au change. D’ailleurs, comme vous pouvez le voir sur la petite photo qui illustre ce paragraphe, c’est quoi ce train ? Enfin, train est gentillet quand je vois ce machin, ce truc, enfin ce machin quoi ! Non, franchement, sur ce coup-là, Pocket a raté son coup. Surtout qu’il existait une fort belle couverture à la base, celle des éditions Fleuve Noir qui, sans être original, collait parfaitement bien à ce roman et dont je rêvais pour l’édition poche plutôt que ce… ce, bah, ce machin en forme de saucisse grisâtre. Du coup, ulcéré par ce coup du sort, j’ai décidé d’illustrer cette critique du Concile de Fer avec la couverture de chez Fleuve Noire ! Un détail que tout ça pour une personne que l’on qualifiera de saine d’esprit. Oui, je ne le nie pas, mais pas pour quelqu’un dans mon genre, vous l’avez compris. Car avec China Miéville, tout doit être parfait à mes yeux.
Enfin bon, tout ceci est bien gentil mais l’on n’a toujours pas abordé le sujet principal de ce billet, c’est-à-dire, la critique du Concile de Fer ! Tout d’abord, comme ce fut le cas avec les deux œuvres précédentes de China Miéville, j’ai eu bien du mal à m’immerger dans ce roman ; c’est que le style de cet auteur, au demeurant superbe, est d’une complexité rarement atteinte et que, entre un univers d’une complexité peu commune (ah, que l’on est loin du copié/collé de base de Tolkien) où l’auteur nous présente moult races de son invention comme si celles-ci nous étaient familières depuis toujours, mais aussi des lieux, des habitudes culturelles à mille lieux des autres, il faut déjà s’accrocher. Mais ce n’est pas tout : quand on connait l’habitude narrative de Miéville, c’est-à-dire, ces multiples destins croisés (oui, qui a un moment donné se rejoindront, forcement), ces allers retours dans le passé, le temps que le pauvre lecteur mette tout cela en place, qu’il se familiarise avec les noms des nombreux protagonistes, des enjeux, etc. et ben, il s’est écoulé une bonne soixantaine de pages au minimum. Et si cela était valable pour Perdido Street Station (que j’avais abandonné quelques semaines avant de m’y replonger) et Les scarifiés, cette fois ci, c’est encore pire, car sans nul doute, après lecture, je n’ai aucun problème à affirmer que Le Concile de Fer est l’œuvre la plus compliquée du jeune auteur britannique. Et si j’avais pu en baver et sacrément m’accrocher auparavant, ici, ce fut une autre paire de manches, au point que, ce ne fut que le premier tiers du récit atteint, que je pus finalement me plonger convenablement dedans… avant que ce diable de Miéville ne vienne, avec sa longue partie consacrée à la genèse du Concile, remettre tout en question en coupant son roman en deux, un avant, un après, et une genèse, longue, mais longue… Cependant, et contrairement à certains avis que j’ai pu lire sur le net, celle-ci ne m’a pas trop gêné. Certes, au début, j’ai été légèrement surpris par la teneur que prenait le récit, mais une fois dedans, et malgré, effectivement, une longueur peu commune (je ne le nie pas) qui peut surprendre, je dois avouer que j’ai été plus qu’enchanter par celle-ci, retrouvant là le souffle épique qui, selon moi, manquait un peu au récit dans sa première partie et qui, par la suite, ne cessa jamais jusqu’au final. Mais cela n’a pas été, loin de là, l’avis de tout le monde, bien au contraire.
Il faut de toute façon remettre ce Concile de Fer dans son contexte de base : c’est avant toute chose le récit d’une révolution. Et quand on connait les opinions politiques du sieur Miéville – il fut candidat Trotskiste aux élections municipales de Londres – cela n’a rien d’étonnant. Certes, dans ses précédents ouvrages, seul le lecteur avisé aura pu remarquer que de telles idées trainaient dans l’air, mais ici, comme le souhaitais de longue date China Miéville, ce qui ressort avant toute autre considération de ce roman, c’est la lutte des classes, les misérables conditions de travail des travailleurs, l’oppression des classes aisées, des riches et puissants et, bien entendu, de ces fameux révolutionnaires qui nous renvoient tout droit à ceux de la Commune – il suffit de lire la description de quelques combats de rues pour les croire écrites par un Victor Hugo au sommet de son art. Et bien évidement, lorsque l’on sait cela, comment ne pas voir La Nouvelle Crobuzon comme une espèce de Londres en pire, et son gouvernement oppresseur digne du thatchérisme de la pire époque ? Du coup, ce parti pris politique, assumé et revendiqué, transparait à chaque page du roman, écrasant tout le reste de sa présence, parfois oppressante, et reléguant même, quelque part, les protagonistes à une portion congrue. Et là, je dois l’avouer, cela n’arrange pas les affaires de cette œuvre. En effet, lorsque l’on repense à ceux de Perdido Street Station et des Scarifiés, assez variés et souvent attachants, et ce, malgré des comportements que l’on ne pourrait pas qualifier de franchement héroïque – certains n’étaient-ils pas, quelque part, assez détestables ? – comment ne pas regretter que dans Le Concile de Fer, si l’on fait exception de Judas Bezalle – personnage Miévillien typique – les autres protagonistes brillent surtout par un manque, soit de charisme évidant pour la plus part, soit d’importance pour ceux qui possédaient pourtant un potentiel certain ? Ainsi, un exemple, un seul, le Susur, ce personnage énigmatique des grandes plaines, ce despérado solitaire qui avait de la gueule et qui ne joue qu’un rôle mineure dans le récit. Comment ne pas regretter que Miéville ne lui ai pas donné davantage de consistance ? Cela étant valable quasiment pour tout le monde, d’ailleurs. Car du coup, avec une flopée de personnages qui auraient pu, auraient dut être autrement plus charismatiques, il ne reste presque, dans ce roman, que cette révolution : celle du Concile, celle de la Nouvelle Crobuzon, et puis, c’est tout.
Du coup, il apparait qu’a trop privilégier ses idées politiques a ses personnages, China Miéville, tout en nous sortant tout de même un superbe ouvrage, rate nettement ce qui aurait pu être un grand, un très grand roman. Car oui, Le Concile de Fer avait tout pour être exceptionnel, après tout, entre ses idées révolutionnaires, ses emprunts a la Commune et à la Révolution Soviétique, son coté Conquête de l’ouest assumé – avec même, la destruction des espèces locales que l’on peut comparer à celle des indiens – et ses nombreux grands moments, force est de constater que la matière présente est de première ordre. Et puis, comment ne pas s’extasier devant ce final, finalement tellement prévisible et fort bien trouver ? Hélas, alors que tout cela aurait pu être sublimé par des protagonistes plus charismatiques et un récit, peut-être un peu moins propagandiste, Le Concile de Fer, plutôt que d’être le chef d’œuvre que l’on espérait, ne sera qu’un bon roman. C’est certes déjà bien, mais avec Miéville, on attend tellement la perfection que nos impressions finales, du coup, ne peuvent qu’être mitigées…